Si le premier Red, malgré son aspect totalement aseptisé face au comic book original, parvenait à assurer un gentil moment de comédie d’action, sa suite passe deux heures à prouver que sa simple existence est tout bonnement une erreur. En effet, Dean Parisot est tout à fait incapable de transformer en quelque chose de viable un script lamentable et fait étal d’une incompétence chronique assez stupéfiante. Ni fait ni à faire, Red 2 vient s’ajouter comme une des plus grosses casseroles aux filmographies de ces beaux et grands acteurs. Red premier du nom avait pourtant de nombreux défauts mais permettait de nous faire passer un divertissement sympa devant une comédie d'action, sans pour autant être un monument. Le film traitait de manière générale le sujet de la retraite de ces agents de la CIA, mais Red 2 traite un problème encore plus farfelu. En effet, il traite de la thématique du couple, faisant de l’ensemble du film une sorte de thérapie pour les personnages incarnés par Bruce Willis et Mary-Louise Parker, sans qu’on ne sache jamais vraiment quel est leur problème. C’est agaçant car avec aucun point d’accroche et sans la moindre ombre d’une mise en place d’un minimum d’enjeux dramatiques, Red 2 est un film qui ressort de l’esprit du spectateur aussi vite qu’il y était entré, d’autant plus que les deux heures paraissent extrêmement longues tant rien ne s’y passe. Car oui, le film est avant tout une comédie tout court avec très peu de scènes d'actions, très rarement drôle et ne sais jamais où s'appuyer pour stimuler zygomatiques du spectateur. Mais le gros problème de Red 2 reste le scénario. Ce dernier est en tout points lamentable, tant chaque scène est de courte durée et semble apparaître de manière complètement aléatoire dans le récit. Comme si les scénaristes avaient quelques petits bouts d’histoire qu’ils avaient réunis dans dans une boîte pour ensuite les agencer au hasard, sans aucune logique. Cela se traduit par des personnages complètement moisis, qui entrent et sortent du récit à loisir, à l'image de celui incarnée par le très bon Byung-Hun Lee immédiatement pointé comme le bad guy implacable du film, et qui est pourtant une incohérence à lui tout seul. Introduit tout d’abord comme une sorte de ninja, agent secret aux méthodes d’infiltration formidables et discrètes, mais pour finalement sortir une énorme mitrailleuse en pleine rue et canarder l’équipe de Bruce Willis comme un gros bourrin sans cervelle. Le traitement des personnages est ainsi à l’image du film : d’une bêtise qui semble infinie. Les quelques retournements de situation ne disposent d'aucune saveur tant l'écriture est pataude et que le comique ne marche presque pas. En effet, s'il y a bien un personnage qui parvient à remonter l'estime de Red 2, c'est celui du grand John Malkovich qui a droit au seul personnage intéressant de tout le film et aux répliques les plus cinglantes. Toujours en avance sur le récit, à la fois illuminé et lucide, il est clairement l’attraction de Red 2, dans un océan de médiocrité. Le reste est tellement coincé dans les archétypes qu'il est difficile de ressentir ne serait-ce qu'une petite empathie. Ainsi, à l'exception de quelques scènes d'actions à la fin sur fond métal, c’est l’ennui qui l’emporte sur tout le reste, car ni la comédie ni le film d’action ne fonctionnent. Le film souffre tellement d'incohérence dans le récit et les dialogues que ça en devient franchement gonflant au bout d'un certain temps. A vrai dire tout ceci fait un peu de peine car tous ces acteurs sont des grands acteurs, y compris les plus jeunes, sauf qu’à l’image de l’ensemble de film, sans aucune rigueur et totalement je-m’en-foutiste, ils sont clairement ici pour empocher un gros chèque et assurer le minimum syndical. C’est sans doute là que sont passés les 84 millions de dollars de budget, car il est clair qu’on ne les voit pas à l’écran. Red 2 est donc un mauvais film sans surprises, sauvé du pur navet par Malkovich, mais tout le reste est en major-partie, à jeter.