Encore une fois, Netflix tente de s’imposer et de rivaliser avec les plus gros studios, en finançant à coup de millions un blockbuster d’action, énième plagiat des James Bond, Mission : Impossible et La Mémoire dans la Peau voire la filmographie d’un quelconque yesman sauce Michael Bay.
Le film est un stéréotype, tous les lieux communs, toutes les situations déjà-vues sont au programme, y compris les vieux centre-villes d’Europe façon carte-postale pour touristes américains incultes.
L’écriture des personnages est réduite au strictes minimum, un bon samaritain, agent de la CIA, qui va sauver la veuve et l’orphelin, se racheter une conduite au passage.
Des méchants, vraiment très méchants : Mads Mikkelsen n’étant pas disponible, c’est tombé sur Chris Evans, qui cabotine à mort, façon homme de main timbré, qui a un sérieux problème d’estime de soi, voulant toujours se comparer aux autres, et fonce droit dans la gueule du loup (doublé d’une absence totale d’instinct de survie).
Le plus saisissant vient de l’écriture du tueur concurrent indien (V Dhanush), qui disparaît du film sans avoir eut la moindre utilité à l’histoire.
Une erreur de casting a été de choisir Regé-Jean Page parce qu’il est à la mode, et non car il collait au rôle, mal écrit et jamais intimidant.
Les points forts du casting restent la magnifique Ana de Armas, qui, après James Bond, en impose, en étant autre chose qu’un intérêt amoureux au héros.
Idem pour la sympathique Jessica Henwick qui arrive à s’imposer malgré un personnage plutôt antipathique mais pas foncièrement mauvais.
On retrouve le charismatique Billy Bob Thornton en père d’adoption du héros, qui malgré le rôle de vieux loup de mer à qui on l’a fait pas, s’impose et tient tête au sociopathe de service.
Ryan Gosling sort les muscles façon Stallone, mais avec cet air de Jedi qui va zigouiller les méchants mercenaires et hommes de mains en tout genre, ne nous fait jamais ressentir le moindre doute, la moindre peur, la moindre faillibilité.
On sent que les producteurs et réalisateurs voulaient faire un gros film d’action qui fait tout péter et mitraille à tout va, façon James Bond / Mission : Impossible, tout en voulant ne pas se prendre au sérieux, mais qui finissent par rendre l’ensemble plus que ridicule, tant les incohérences, situations absurdes et non-sens tactiques.
Pour les non-citadins, on rappelle que le tramway « fonce » à 20 km/h, donc impossible de dérailler et se retourner pour aller s’encastrer dans le rdc d’un immeuble de bureau, ça c’est plutôt un avion qui s’écrase à 900 km/h.