“Que veut-on nous dire ?” est la question qui se pose quand on voit L’Odyssée, l’histoire non d’Ulysse mais du commandant Cousteau, tant le film de Jérôme Salle peine à articuler entre eux des récits dont le plus petit commun dénominateur reste vague.
Il semble d’abord que l’on veuille nous raconter l’histoire d’un jeune aventurier barbu qui a un accident d’avion (Philippe Cousteau, le fils préféré du grand homme, joué par Pierre Niney) et qui voit défiler toute sa vie comme, dit-on, toute personne qui va mourir… Mais non, il va se souvenir de la vie d’un autre, son père, ce héros au sourire si doux, le commandant Cousteau (Lambert Wilson, très digne), cette star internationale dont les docus télé maritimo-animaliers ont fait le tour de la planète.
Et elle n’est pas si glorieuse, cette vie. Le “pacha” (son surnom) se lance dans l’aventure grâce à l’argent de sa première épouse (Audrey Tautou, formidable), mais il passe surtout sa vie à en chercher pour continuer ses recherches, ses explorations, et à parader sur les plateaux du monde entier.
Alors, pour en trouver, du succès et de l’argent, il commence à bidonner ses documentaires, force son équipage à porter un bonnet rouge pour créer un effet de signature. Et il repart chercher de l’argent. Ses fils ont grandi, mais il s’en fiche, de ses fils. Le beau jeune homme devient vieux beau, son épouse picole. Ils forment désormais un couple à la Montand-Signoret. Mais le film reste à la surface de cet aspect plutôt inattendu et méconnu du commandant.
Car encore une fois le récit change de voie : Cousteau devient soudain le chantre de l’écologie, le chevalier des océans à sauver, se réconcilie avec son fils aîné – renversement un peu forcé, comme si le biopic de cet homme égocentrique se cherchait une fin bienveillante. Et l’image finale nous indique encore un autre sujet : nous ne l’avions pas compris, mais c’était l’histoire triste d’une famille de quatre personnes qui se sont un jour aimées. Rien de très clair dans ce chant des profondeurs.