Autant être franc en ce qui concerne le dernier né dans la filmographie du cinéaste islandais Baltasar Kormakur, 2 Guns est un échec retentissant. Malgré une notation plutôt avantageuse sur les grands sites consacrés au cinéma sur la toile, ne cachons pas la merde au chat, il s’agit là d’un pur et simple navet, par définition. Il convient alors de clairement différencier la carrière du réalisateur dans son pays, l’Islande, et sa carrière américaine, sorte de substitut aux artifices de Michael Bay, livrant de-ci de-là des comédies d’action d’un goût fort douteux, 2 Guns étant le somment du mauvais goût. Le fait de faire d’un film d’action une comédie nécessiterait primordialement que le film soit drôle, ce qui n’est éminemment pas le cas ici. Qui plus est, cette démarche n’excuse pas non plus les invraisemblances du scénario, la stupidité du script et la faiblesse des effets visuels.
Soyons tout à fait franc, autant Mark Wahlberg que Denzel Washington font mal au cœur à perdre leur temps en bouffonnerie pour un réalisateur qui possède son idée douteuse du cinéma grand public. Si le premier de ces deux acteurs n’est pas forcément gage de qualité, il a démontré durant sa carrière autant son véritable talent que sa légèreté dans ses implications, il est plus curieux de retrouver Denzel Washington dans un rôle qui ne mériterait même pas l’implication d’un interprète de seconde zone. Oui, l’une des référence américaine de l’homme fort afro n’est certes pas l’acteur du siècle, souvent inégal, mais mérite nettement mieux que de se trimballer dans les jupons d’un réalisateur qui prend le public pour des brêles. Enchaînant les face-à-face foireux, les deux stars du moment ne font malheureusement que de se ridiculiser dans un mélange de polar, d’action et de comédie, un film malhonnête tant le scénario tient du blasphème.
Oui, alors que bon nombre de scénariste n’arrive pas à vendre leurs produit, voilà qu’Hollywood accorde crédit à l’un des récits les plus ennuyeux, dénaturé de crédibilité, qu’il m’ait été donné de suivre. CIA, militaires, DEA, Police, Cartel mexicain, tout y passe dans une poursuite au magot clairement surenchérie. Aussi improbable que semble être la ligne directrice du récit, la fin est encore pire que ce que l’on serait en droit d’imaginer, alors que Kormakur rassemble tous ses protagonistes dans un ranch mexicain pour une fusillade grand format qui tombe très vite à plat. Misérable jusqu’au bout, 2 Guns enchaînent les gags moisis, les séquences d’action à 80% ratées et perpétue une tradition bien belliqueuse, rendre les héros intouchables, aussi fort que Zeus et finalement insensibles à la douleur.
Du misérable cinéma d’opérette qui prend le public pour des cons. Regrettable d’y perdre son temps, autant que l’implication d’acteur reconnus dans cette mascarade. Soyons franc, si Baltasar Kormakur continue sur cette voie, autant dire qu’il s’agira de mettre sa tête à pris. Se moquer de la culture n’est en aucun cas le rôle du cinéma, pas plus que de faire n’importe quoi sous prétexte des noms sur l’affiche. Espérons au moins que notre ami islandais, qui n’était pas mauvais sur Survivre, l’année passée, trouvera l’inspiration pour narrer la conquête de l’Everest, film annoncé pour fin 2014. Honteux. 02/20