Augustine, la femme au loup!
Freud avait son homme loup, Charcot a son AugustineEn voilà un sujet audacieux, comme on en voit rarement dans le cinéma français actuel. Charcot, homme de cro-magnon de la psychanalyse, il est l'homme des premiers tâtonnements, celui qui inspira Freud. Et pour cause, balbutiements de la psychatrie, de la neurobilogie, et bien sûr de la psychanlyse. Charcot comme un Ferenczi plus tard est à la croisée des chemins. Un big bang à lui tout seul. L'invention de la relation patient, analyste, avec tout ce qu'elle implique de perdition, de confusion des rôles. Et comme Jung, Charcot va consommer ses patientes, mais à la différence d'un Jung, qui faisait ses transferts à gogo, qui était devenu psy pour lever de la meuf, Charcot ne consomme qu'une fois qu'Augustine n'est plus sa patiente. C'est une chute (ou peut-être l'intérêt croissant que lui porte Charcot) qui va la guérir de son hystérie. Et le passage à l'acte n'est possible qu'une fois qu' Augustine a renversé les rapports de force. Elle n'est plus l'objet de Charcot, des hommes en général; c'est devenu lui l'objet de sa passion. Elle lui prouve cet amour par un acte de non-soumission:elle simule, elle simule pour lui, l'éminent professeur et elle la simple bonne, elle simule pour qu'il garde la face devant son assemblée. (C'est une sorte de Yacub versus DSK avant l'heure, en moins crade
On aurait peut-être aimé en savoir plus sur le travail de Charcot, sur l'équation d'Augustine, mais ça aurait été un autre film, peut-être plus fort, peut-être moins fort...
Les Onfray et autres fientes intellectuelles y trouvront là un objet contre la psychanalyse, les autres une tentative audacieuse de raconter un moment intime de bascule collective... Pour finir c'est un authentique film féministe dans le bon sens du terme, le poids de l'homme et de ses refoulements au creux de la poitrine d'Augustine. Libération sexuelle et liberté tout court ne font qu'un, gigantesque pléonasme. "Je baise donc je suis, je simule, donc je pense"...
A voir...
Il y a un film anglais sur l'inventeur du gode,( "god"myself aurait pu dire Yacub) qui date de quelques années, c'est plus drôle, mais moins "profond"...