Dans une maison bourgeoise, les domestiques préparent une réception. Augustine (Soko), prise déjà d'un léger tremblement, commence à servir des crustacés. Le tremblement s'empire, et elle se retrouve par terre, à se tordre dans tous les sens en gémissant : elle fait une crise d'hystérie.
On l'emmène à la Salpétrière, où le docteur Charcot (Vincent Lindon) consulte froidement les malades en file indienne devant ses assistants. Augustine refait une crise et le médecin s'intéresse de près à elle. Il la montre dans des assemblées, il l'hypnotise pour provoquer ses crises (toujours à caractère sexuel). Mais Augustine perçoit peu d'avancement dans le sens de la guérison. Et le film se développe autour de la relation, parfois trouble, entre Augustine et Charcot.
Les critiques de ce films sont plutôt bonnes, et honnêtement, je n'arrive pas à comprendre pourquoi. Tout y est ennui. C'est long, les personnages parlent très peu (Charcot doit avoir une demi page de texte maximum), alors qu'on aimerait comprendre ce qui les anime. C'est une époque fascinante, on aimerait savoir comment on voyait les maladies mentales à l'époque, et on voit des types qui sont devant une maladie qu'ils ne comprennent pas et qu'ils n'ont aucun moyen de guérir. Ils sont passifs, ils observent, et nous avec eux, sans clé pour comprendre.
Vincent Lindon, comme souvent, n'a qu'une expression tout le film, lèvres pincées, sourcils froncés, et articule à peine son texte. Il a de la présence, c'est sûr, mais il fait le minimum syndical. Soko, par contre, est remarquable, physique et farouche.
La grande question à mon sens c'est : qu'est-ce qu'Alice Winocour a voulu raconter en faisant ce film ? Qu'est-ce qu'elle veut nous dire ? Bien qu'elle filme le corps d'Augustine de près, elle reste tout le temps à distance, filmant froidement, sans donner l'impression d'avoir un regard particulier, ni critique, ni empathique. Je n'attendais pas un film à thèse ou un documentaire, mais un minimum à se mettre sous la dent, de quoi réfléchir un peu. Winocour ne nous offre rien.
C'est bien filmé, les lumières sont belles, mais rien ne nous invite à entrer avec elle dans le film.