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Patrick Braganti
92 abonnés
410 critiques
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4,5
Publiée le 4 avril 2012
À moi seule est une œuvre déconcertante et paradoxalement forte, qui a aussi l’audace de mettre de côté les explications et justifications. Elle vise d’abord à montrer l’étrangeté et la complexité de la relation qui s’est nouée entre Gaëlle et son ravisseur. Celui-ci, dont rien ne nous sera dit de ses motivations, fait preuve tout à tour de douceur et d’attention, puis d’une extrême violence qui éclate soudainement. Une relation qui a autant à voir avec la protection, l’éducation et la peur de la solitude. Le tandem bien connu de la fascination et de la répulsion. C’est tout l’art du film, attentif aux moindres signes qu'il guette et restitue, de nous en faire ressentir l’ambigüité et même la versatilité tant parfois les rôles paraissent s’inverser et s’entrechoquer. Résumée dans le titre, l’idée majeure réside dans le caractère extraordinaire de l’expérience vécue par Gaëlle qu’elle ne peut, ou ne veut, partager avec personne. À côté d’elle, souriante et forte, ne portant aucun stigmate de ces années de privation de liberté, ses parents sont déboussolés et laminés. Divorcés et assaillis par la culpabilité et les interrogations, ils ne peuvent être d’aucune aide pour Gaëlle.
Peu à peu, le film glisse de la dureté et l’oppression vers la lumière et l’apaisement. Et touche par instants à la grâce, effet d'autant plus troublant qu'elle n'est pas recherchée. Les comédiens y contribuent pour une large part. Agathe Bonitzer et Reda Kateb y sont sublimes d’intensité douloureuse et expriment une palette de sentiments variés et contradictoires, alors que les seconds rôles sont à l’avenant (Noémie Lvovsky, Jacques Bonnaffé et Hélène Filllières). Il n’y a ici aucun désir de romanesque ni de psychologie. À moi seule s’ancre souvent dans le concret et le pragmatique – comment Vincent va-t-il acheter des lunettes pour Gaëlle, par exemple. En faisant de son héroïne une guerrière en voie de reconstruction libératrice, le réalisateur de Variété française prend le pari – réussi de bout en bout – de nous dérouter et nous déranger en ébranlant nos certitudes. La neutralité affichée, à l’opposé d’une distance indifférente, parvient ainsi à exposer avec finesse le trouble et l’équivoque qui caractérisent les rapports entre victime et bourreau.
franchement je n'ai pas accroché, beaucoup d'illusions et d'incohérences dans cet enlèvement romancé d'une gamine de 8 ans....La première ce sont les allées et venues entre passé et présent, le ravisseur curieusement a la même tête alors que la petite a vieilli de 10 ans...Assez gros....Ensuite la relation est très improbable et ne semble presque jamais tragique, on aurait presque l'impression d'avoir un frère et une soeur, des connaissances presque affectives...Et puis le style de la caméra est sans finesse, sans esthétique...les dialogues et le jeu des acteurs n'emportent jamais l'adhésion ou l'émotion ...Une distance froide et pêrmanente semble habiter la mise en scène, (jeu des acteurs, aucune chronologie des années, liens incohérents).....C'est du mauvais cinéma art et essai (à mon humble avis), sans exaltation et presque sans approche psychologique de ce qui aurait du être une tragédie....Pour ce film je vous laisse seuls juges et maitres....
Ce film est un miracle ! Lisez la critique de Jean Michel Frodon http://blog.slate.fr/projection-publique/2012/04/03/a-moi-seule-de-frederic-videau/ C'est exactement ça !