L'on reconnaîtra volontiers quelques talents de metteur en scène a Judd Appatow, cinéaste à la carrière maintenant bien remplie. Malheureusement, ici, le bonhomme n'est que l'ombre de ce qu'il aurait pu être. 40 ans, mode d'emploi, faisant suite à l'un de ses succès, un autre mode d'emploi, en cloque, ne démontre aucune audace, si ce n'est quelques répliques grossières. Que Leslie Mann et Paul Rudd soient des interprètes rompus au genre n'y change rien, l'on tourne inlassablement en rond sur le thème de la quarantaine, une remise en question d'un couple d'américain aisé alors que vie sexuelle, libido et affaires font des hauts et des bas.
Bref, le sujet s'adresse certes à tout un chacun, mais de là a en subir deux heures et 15 minutes, la coupe est pleine. Par ailleurs, Appatow ne dresse ni le tableau d'une famille américaine modeste ni celui d'un cercle familial issu d'une réelle recherche. Non, Appatow préfère non montrer des gens orgueilleux, californiens nageant dans une futilité toute droite issue d'une image pré-construite. Personne ne peut vivre sans IPhone, IPad, le film est en soi une publicité pour Apple. Appatow ira même nous faire croire que ses personnages sont confrontés à des problèmes financiers alors qu'ils vivent dans un château en banlieue avec jardin, qu'ils roulent en grosse berlines allemandes, chacun étant chef d'entreprise.
Fumer, c'est mal, Facebook est l'école de la vie, manger des gâteau lorsque l'on fait tout les jours du vélo, à la mode descendance du héros national déchu, Armstrong, c'est mal. Bref, le film pue la mesquinerie à plein nez, dressant le tableau factice d'une famille américaine de télévision factice. L'on ira même, une fois de plus, a intégrer la condition juive à cette breloque qui se caractérise par des idées lumineuses telles qu'intégré au casting une certaine Megan Fox, histoire d'attirer quelques jeunes pubères dans les salles.
Mesquin, artificiel, le dernier film de Judd Appatow est une farce longue et facétieuse. L'on ne ressent ni attachement ni empathie pour des personnages tous plus futiles les uns que les autres. Pire que tout, le cercle comique américain nous renvoie inlassablement les mêmes seconds rôles, acteurs issus de la mauvaise école qui n'auront jamais d'autres possibilités que de se trimbaler la bouche en cœur dans ce genre de production. D'une fausseté incroyable, difficile de comprendre la très bonne réception de ce film auprès de la presse spécialisées. Aussitôt vu, aussitôt oublié. 03/20