Avec tout le foin qu'on a fait de "Camille Redouble", aussi bien au Festival de Cannes où il était présenté à la Quinzaine des Réalisateurs qu'à la dernière cérémonie des Césars, je devais voir par tous les moyens le film de Noémie Lvovsky, surtout que l'actrice en question n'est pas mauvaise. Pourtant, le verdict paraît clair: "Camille Redouble" est un film clairement surestimé. D'abord cité comme un ersatz (ou pire, un remake non officiel) du "Peggy Sue s'est mariée" de Francis Ford Coppola, il est évident que l'histoire est la même, ou une jeune femme en mauvaise situation dans son couple se retrouve comme par magie propulsée dans ses années de jeunesse, ou elle retrouve ses copines, ses parents, et surtout l'homme qu'elle a aimé. Pour la critique, je ne ferai pas de comparaison avec le film de Coppola. Mais même l'abstraction de ce détail fait, "Camille Redouble" reste un film très décevant. Déjà, venons aux côtés de la réalisation, qui constitue le point le plus réussi du film. Et le point le plus réussi réside dans une réalisation agréable. C'est bien filmé, c'est bien monté, en gros, c'est réussi. La mise en scène n'arrange malheureusement pas les différents plans. C'est simple et quelque peu bâclé. Plus de détails aurait été la bienvenue. Mais le pire est encore à venir... Et le pire, c'est ce scénario inconsistant, vide et digne d'un téléfilm sans inspiration. Les dialogues sonnent creux, les situations ne sont pas originales pour un sou (si ce n'est lorsque la Camille de 16ans va draguer un quadragénaire, et encore on a fait mieux dans le domaine) et la sois-disante histoire d'amour digne d'un épisode de "Plus Belle la Vie". A croire qu'en voulant faire original, Noémie Lvovsky s'emmêle les pinceaux dans son sujet et ne reste qu'à la surface des choses, sans exploiter le filon à 100%. En résumé, on a l'impression de se retrouver devant une oeuvre inaboutie au possible, sans quoi ce "Camille Redouble", si le sujet avait été traité avec un plus grand sérieux, aurait pu être bon. Le sort (ou plutôt Lvovsky) en a décidé autrement. Sympa tout de même de retrouver Jean-Pierre Léaud en vieil horloger frappa-dingue. En fait, de tout le long-métrage, la seule chose que je retiens c'est l'interprétation de Judith Chemla qui poutre intégralement les autres, Lvovsky y compris.