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    Bullhead
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    4,1
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    399 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 10 janvier 2012
    Preuve du bon goût du volet Cinéma étranger des Oscars, c'est ce deuxième candidat au sésame qui se révèle la deuxième vraie bonne surprise de ce festival. Bullhead, pour un premier film, vise tout de suite haut, assez haut, et cette ambition est d'office louable. Les bonnes idées abondent, et quoiqu'orthodoxe, la mise en scène laisse peu de place à l'imperfection; tout y semble maîtrisé, du jeu de lumière ambiancé au rythme ciselé du montage.

    Transposant les enjeux classiques du film de gangster dans sa Flandre natale, Roskam prouve que, même à l'heure de la mondialisation, une même activité peut avoir une indénombrable quantité d'application régionales. Ici, la seule truanderie organisée qu'on connaisse est celle du trafic d'hormones visant à rendre le bétail plus juteux, et plus rentables. Jacky est fils de fermier, et une petite frappe testostéronée au passé mystérieux. Quand un deal avec des trafiquants d'hormone se monte, il sent que quelque chose cloche. Grâce à une écriture méticuleuse, Roskam parvient à rendre intelligible et, surtout, crédible sa machinerie scénaristique. Les différentes sous-intrigues s'imbriquent de manière implacable -ce qui peut d'ailleurs accentuer le côté prévisible, parfois- et sans impression d'invraisemblance aucune. Malgré la multiplication des personnages et des enjeux, du héros à son ami d'enfance, de l'enquête policière à base d'écoutes téléphoniques et de rendez-vous avec indic -sous fond de film porno pour faire croire à une rencontre entre amants, délicieuse idée- à la petite cuisine des mafieux du terroir, on ne perd rien en clarté de lecture. Les film est, en outre, servi par une mise en scène classique mais imparable et une photographie nickel chrome qui accentue sans effet tape-à-l'œil la noirceur de l'ensemble.

    D'une maturité impressionnante, pour un premier essai, donc. Mais pas seulement dans la forme. Car dans le fond, grâce à deux trouvailles judicieuses, Bullhead parvient à dégager des thématiques ambigus et complexes qui brassent plusieurs influences. Comme on l'a dit, en glissant le terrain vers la Flandres rurale, Roskam parvient à lui donner une crédibilité tangible: des détails quant à l'élevage du bétail aux rapports délétères entre wallons et flamands -un poil grossis par les jubilatoires garagistes de Liège, crétins fini tout droit sortis des films de Coen ou de Jarmusch, tout y passe. On est plongé dans ce film qu'on sent à la fois documenté et pétri d'influences auto-biographiques. Mais la véritable grande idée du film se tient dans la castration cruelle et sanglante du héros qui lui donne une identité forte tant sa frustration transpire au delà même de la moiteur de la salle de bain où on le voit en permanence se gaver d'hormones animales, faisant de lui le bœuf tout en musculature que son émasculation a forcé. Les troubles quant à son identité – sexuelle, existentielle, humaine- évoquent les enjeux troubles de Cronenberg et donnent au film cette substance ambigu qui manque à bien d'autres. Que ses doutes soient prétexte à des gags normatifs -la savoureuse première entrée dans la parfumerie, par exemple- ou à un questionnement plus profond -notamment la troublante scène finale qui va jusqu'à remettre en cause la nature humaine de ce héros bête de somme, sommé de tout repousser de la vigoureuse force de son crâne, ils donnent à l'ensemble du film un ton ébène, poli.

    Maintenant en tous moments l'équilibre entre le fond et la forme, entre le questionnement le plus essentiel et les dérives absurdes et grinçantes, Bullhead est probablement le film le plus abouti de la compétition officielle. Ce qui est d'autant plus épatant qu'il s'agit d'un premier film après deux courts-métrage, de son réalisateur. Un peu moins quand on repense à l'excellence du cinéma belge et plus particulièrement flamand ces dernières années, peut être le seul à savoir aussi bien combiner une approche documentariste sensible et un sens de la dérision qui évite les lourdeurs, comme La Merditude des Choses.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 8 janvier 2012
    Un premier film fabuleux de la part de monsieur Roskam . En plus de grosses performances de la part des acteurs , le réal parvient à mêler les intrigues passées et présentes avec une maestra dont beaucoup de cinéastes vétérans seraient incapables .
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 17 décembre 2011
    Ce film aborde un thème très original, le traffic d'hormones en Belgique, mais au-delà du classique film de mafia, la caméra se focalise sur les personnages. C'est rempli d'un symbolisme très fort et la nature du drame qui se joue est boulversante. A voir absolument!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 20 décembre 2011
    Si je devais donner mon coup de cœur de cette année, pas besoin d'aller chercher des clous à marée basse, comme diraient nos amis les Flamands (Spijkers op laag water zoeken), Rundskop sort largement du lot. Allez, je vais être quand même honnête, le fait que ce soit un film belge ça aide un peu... mais sinon sincèrement, ce film atteint une certaine hégémonie pour ce qui est d'installer une atmosphère anxiogène, quasi asphyxiante, pour dresser le tableau sombre du milieu rural flamand (Limbourg et Flandre occidentale) mais aussi wallon (Liège exclusivement). Michael R. Roskam se sert de l'actualité pour ficeler son intrigue, à savoir la mafia des hormones qui a sévit dans le Nord du Pays et qui a été fortement médiatisé par le meurtre du vétérinaire Karel van Noppen.
    La mise en scène est tout aussi percutante, remettant une couche d'authenticité sur un film déjà bien trop crédible. Quelques scènes frappent les esprits, notamment la scène clé de l'émasculation, tournée en hors-champs (encore heureux) mais avec un facteur suggestif tout bonnement éprouvant; pénible, douloureux pour le spectateur (j'ai dû fermer les yeux tellement c'est insupportable, les mecs devraient comprendre pourquoi). Il y a aussi la scène finale dans l’ascenseur marquée par une certaine fulgurance, et surement encore plein d'autre qui me reviennent pas sur l'instant...
    Je viens d'apprendre que Matthias Schoenaerts vient de gagner de le prix d'interprétation au Festival des Arcs, et franchement c'est amplement mérité quand on voit la métamorphose physique mais aussi la prestation. Un moment, je me suis demandé si Roskam ne donnait pas une mauvaise image des wallons, faut croire que la crise communautaire que connait mon pays rend parano...
    Un drame sur fond d'actualité, un thriller agricole d'une noirceur abyssale, un film qui vous retourne habilement l'estomac et qui ne devrait pas laisser son public indifférent !
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 139 abonnés 7 481 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 septembre 2011
    Premier long-métrage de la part de Michael R. Roskam, qui nous assène telle une grosse claque, une véritable performance cinématographique. Le film est un drame jouant sur deux tableaux, d’un côté, on a affaire à un polar traitant du trafic clandestin d’hormones pour bovins et d’un autre, on a un éleveur, véritable armoire Normande, une masse de muscles qui s’injecte les mêmes hormones (ou presque) qu’à son bétail. Un homme détruit, en pleine souffrance (suite à une tragédie vécue dans son enfance), au regard de bœuf et qui traîne derrière lui un lourd secret (qu’il entretien avec un ami d’enfance et dont la gêne qu’ils entretiennent est palpable mais pas compréhensible sur le début, afin de mieux préserver la suite du film).
    Bullhead (2011) est la nouvelle surprise du cinéma flamand, 120 minutes au cours desquelles on découvre un microcosme étouffant, où une famille d’éleveurs de bovins, un vétérinaire corrompu, un policier assassiné par la mafia et un éleveur au passé douloureux (et obnubilé par un amour impossible), nous entraîne au fin fond de la Flandre. Matthias Schoenaerts est le personnage central de ce polar, véritable performance d’acteur, son physique, sa gestuelle, sa diction et sa rage, tout transparaît sans la moindre fausse note, il intériorise et extériorise d’un claquement de doigt, très viscérale dans son jeu d’acteur, il est véritablement la révélation de ce film.
    QBN
    QBN

    31 abonnés 147 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 avril 2013
    Un film coup de poing. C'est tout.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 20 février 2011
    dur et bien ficelé, mais aussi porteur d'une mythologie, comme le dit l'auteur. superbe réussite. Violent aussi, pas pour les âmes sensibles. Chapeau ! J'y repense après et les images de cette mafia, de ce gars perdu, me hantent. Rien à dire
    John Henry
    John Henry

    103 abonnés 706 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 février 2011
    Un film noir, glacial dans un univers largement abandonné par le cinéma. C'est puissant, ça frappe d'huppercuts violents, ça retourne, c'est le cinéma ! Un casting néanmoins très inégal
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 2 février 2011
    Le personnage principal de "Tête de bœuf", c’est Jacky, la trentaine, fils de fermiers du Limbourg, acoquiné avec un vétérinaire véreux pour se tailler une belle place dans le milieu des trafiquants d’hormones. Le milieu est alors infiltré par un agent double, Diederick, qui renseigne la police sur les agissements de cette mafia, mais qui retrouve en Jacky un ami d’enfance… Jacky qui, depuis vingt ans, cache un douloureux secret et se dope avec de la testostérone…

    Ce premier long-métrage de Michaël Roskam nourrit une double ambition. D’un côté, réussir un thriller haletant ("à l’américaine", puisque c’est le modèle culturel dominant en Flandre) qui dénonce une dérive agro-alimentaire sordide qui a défrayé la chronique ces dernières années en Belgique. De l’autre, montrer la tragédie d’un homme blessé, fruste, enfermé dans sa solitude et son mal de vivre.

    Roskam ne parvient pas toujours à bien équilibrer les deux objectifs de son film : l’intrigue policière démarre sur les chapeaux de roue puis semble faire du surplace, dominée alors par le portrait psychologique de Jacky.

    L’autre point faible du film, c’est son casting très inégal : quelques seconds rôles (Erico Salamone et Philippe Grand’Henry en garagistes wallons magouilleurs) ne sont pas très convaincants, et tous les acteurs ne semblent pas jouer la même partition.

    Mais malgré ses maladresses, "Rundskop" a le mérite de s’attaquer à un vrai bon sujet, et bénéficie surtout de l’interprétation saisissante de Matthias Schoenaerts, qui s’est investi corps et âme dans le personnage de Jacky, et qui insuffle au film sa profondeur et sa densité.

    Pour l’anecdote, signalons que Schoenarts, quoique néerlandophone, a dû apprendre quasi phonétiquement le patois limbourgeois pour interpréter son rôle, et que le film est sous-titré en français et en néerlandais, tant ses protagonistes parlent avec un accent inexportable.

    (source: http://www.rtbf.be/info/societe/cinema/tete-de-boeuf-un-film-choc-flamand-301289 )
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