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    Bullhead
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    Requiemovies
    Requiemovies

    210 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 février 2012
    Après quelques courts-métrages à la qualité variée, Michael R. Roskam passe à la vitesse supérieure avec son poids lourd de sens et de forme ; Bullhead (Rundskop), au titre déjà rugueux, toutes langues confondues. Le réalisateur donne une vraie leçon de mise en scène. Une percussion frontale dans un cinéma flamand qu’on pensait au ralenti depuis la pause effectuée par Fabrice du Welz. Comme un électrochoc visuel, Bullhead assène en une seule frappe l’émergence d’un cinéaste et la mise en « lumière » du talent de Matthias Schoenaerts. Plus qu’une claque, un crash test !
    Après une entrée en matière presque onirique, Roskam installe immédiatement une ambiance marquée. On comprend très vite que le réalisateur désire et va réussir à laisser une marque, tracée au fer rouge, dans le paysage cinématographique. Rien de bien nouveau dans l’intention mais la manière inspire le respect. Nous sommes face à un metteur en scène qui maîtrise son objet pour donner du sens, sens de la métaphore et de la narration.
    Il réussit en très peu de temps à rendre comme inconnu et presque énigmatique ce monde agricole qu’on pensait tutoyer d’images et de clichés. Sous une résonance mafieuse, un climat est installé et donne au spectateur une sensation de vertige dans l’inconnu ; on ne comprend pas tout de suite, qui est qui et qui fait quoi, pour vite se rendre compte que c’est une volonté de Roskam. Volonté qui donnera des accents immersifs au film. Dans un même temps on veut en savoir plus et se laisser porter par cet opéra visuel.
    Sous l’égide du genre policier, le film se dirige avec l’ambivalence de force et de douceur vers une note dramatique très puissante ; entre certaines envolées de Michel Audiard ou bien du récent Animal Kingdom de David Michôd. Nous sommes bien sûr loin de toutes copies ou identifications mais proche d’un cinéma viscéral, indirect de lecture et foudroyant de sensations avant tout.
    Là est sans doute la force principale de Roskam, mêler simplicité du propos dans une mise en scène visuelle poussée, non par effets de style, mais par le ton métronomique du montage et un sens du cadre parfait ; on sent un intérêt appuyé pour donner du sens à tous ses plans, à ce titre la scénographie des comédiens est parfaite. S’ajoute le délicat exercice du flashback, amené ici avec délicatesse et toujours justifié. Tout juste s’appuie t’il un peu trop sur les ralentis.
    Pièce parfaite du film, la dernière séquence, métaphore même d’une bête qui n’est plus maître de son devenir. Même si évident, brillant !
    Cet ensemble apporte un vrai sens à la réalisation, de moins en moins mise en valeur à ce degré dans le cinéma moderne nous rappelant la mise en scène d’un cinéma US des années 70.
    Le tout n’aurait qu’un sens minime si le casting, Matthias Schoenaerts en tête de convoi (et même plus), n’était pas là de présence et de jeu pour rendre le film majestueux.
    Inconnu (ou presque) Matthias Schoenaerts va marquer les années à venir, longtemps, on ne peut l’affirmer, mais un impact lourd sera donné en 2012 ; on le retrouvera en effet dans « De rouille et d’os » (prochain Audiard), harsard !? pas si sûr !
    Dès les premières secondes du film il imprègne l’écran de sa présence, corpulence et charisme au diapason. Apparaissant comme par surprise, bien qu’amené en douceur (parfaite mise en scène à l’appui), Roskam décide de faire de son personnage la pièce centrale de son œuvre. Fort de jeu, immense et bestial de corps, la première séquence dont il occupe l’espace est un travail précis de réalisation. En quelques minutes, une séquence suffit à montrer l’essentiel et donner le ton d’une oeuvre Shakespearienne. Tel un héro/ héraut, Jacky (Matthias Schoenaerts) parsème le film de son aura, chapitrant ainsi cette tragédie familiale et personnelle. Les rôles télescopés autour de lui sont d’une saveur semblable ; du ridicule, les deux garagistes nous rappellent le jeu des comédies flamandes proche de la parodie, pourtant rien ne fait tâche ici, tout est acté. De l’émouvant, le cercle familial du héros, des « seconds couteaux » et « tronches », viennent envahir et s’imprégner de chaque personnage. La douceur contre cette rutilance mâle sera incarnée par Jeanne Dandoy, magnifique dans sa façon si personnelle de donner deux visages au personnage de Lucia, entre douce innocence et ingénue candide.
    La somme parfaite qui donne à Bullhead ce mouvement imperceptible des films à la force visuelle et sous-jacente qui ne vous lâche que de longues heures après.
    En passant au long métrage Michael R.Roskam par l’essence même de sa mise en scène, son propos, son intelligence du récit prouvent que Bullhead n’est pas le film parfait, heureusement, mais un coup de maître qui nous rappelle encore ce que cinéma et sensations veulent dire.
    http://requiemovies.over-blog.com/
    pierre72
    pierre72

    142 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 février 2012
    Voilà un film comme on a rarement la chance d'en voir, maîtrisé visuellement et scénaristiquement, et qui m'a littéralement scotché sur mon fauteuil.
    Venant de Belgique (Flandres), cette terrible histoire de trafic de testostérone, hormones et autres vitamines est bien plus qu'un polar glacial, c'est une descente aux enfers aux accents de tragédie grecque. Jackie, éleveur musculeux et taiseux, se trouve au centre d'un gros marché de produits interdits destinés à engraisser plus rapidement les boeufs de la région. Un policier, enquêtant sur ce trafic, est froidement abattu par cette mafia locale, amenant la police à s'intéresser aux allers et venues de notre héros et des personnes en contact avec lui. Cette soudaine agitation fera resurgir de vieux fantômes dans la tête de Jackie, victime dans l'enfance d'un drame terrible.
    A partir de cette trame, Michaël R. Roskam déroule son film avec une virtuosité implacable, attrapant le spectateur par l'émotion et ne le lâchant plus jusqu'au dénouement, deux heures après! On s'enfonce dans cette campagne flamande par vraiment folichonne, peuplée d'êtres cassés, torturés, au passé lourd et au présent sans horizon. On assiste à d'opaques rencontres de mafieux, où le danger est palpable dans chaque plan. Nous pénétrons dans l'intimité de Jackie, s'injectant dans le corps les mêmes produits dont il bourre ses boeufs, devenant ainsi un quasi monstre à la violence sous-jacente et psychologiquement dévasté. L'histoire avance inexorablement, toujours plus noire, toujours plus oppressante, sans que l'on puisse jamais imaginer la direction qu'elle va prendre, la complexité des personnages ne le permettant jamais.
    Car en plus d'une mise en scène particulièrement virtuose, jouant avec finesse des gros plans et du rythme de chaque séquence, le scénario remarquablement bien fichu, ne laisse de côté aucun personnage.
    Matthias Schoenaerts, dans le rôle de Jackie, est tout simplement sidérant de présence, de violence contenue et de fragilité. Il porte le film sur ses larges épaules, entouré de comédiens épatants, inconnus dans nos contrées, mais renforçant ainsi le récit d'une véracité supplémentaire.

    La fin sur le blog
    http://sansconnivence.blogspot.com/2012/02/bullhead-de-michael-r-roskam.html
    John Henry
    John Henry

    108 abonnés 708 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 février 2011
    Un film noir, glacial dans un univers largement abandonné par le cinéma. C'est puissant, ça frappe d'huppercuts violents, ça retourne, c'est le cinéma ! Un casting néanmoins très inégal
    DarioFulci
    DarioFulci

    107 abonnés 1 412 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 juin 2012
    A défaut d'être véritablement original, "Bullhead" doit sa réussite à son personnage principal et à son interprète Matthias Schoenaerts. Un anti-héros brisé qui compense ses blessures par une musculature lui donnant un aspect bovin fabriquée avec des produits de dopage pour animaux. Schoenaerts est bluffant, se mouvant comme un imposant animal aux abois. Il transcende son personnage pour lui donner un remarquable charisme. L'histoire n'est guère originale (mafia, complots etc) mais se déroule cette fois dans l'univers terne et triste de la campagne belge. Une particularité qui donne un autre visage à des lieux communs d'un genre clairement balisé. Pas mal du tout.
    nikolazh
    nikolazh

    63 abonnés 1 060 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mars 2012
    Une histoire de trafic d'hormones qui sert subtilement de base à un scénario qui bifurque lentement sur son vrai sujet : le destin de deux hommes (et deux familles) qui se connaissent depuis leur enfance. Si on évite toutes les grosses ficelles du genre, cette relation laisse cependant un petit gout d'inachevé, le réalisateur ayant plus de facilité à peindre la rudesse du milieu que la relation entre les enfants, assez vite expédiée, et qui gâche au final la portée émotionnelle de l'histoire. Reste que l'ensemble est quand même relativement original, et que le personnage central, minotaure au pieds d'argiles, est interprété avec une justesse incroyable par Matthias Schoenaerts, qui porte le film à lui tout seul. Dur, rugueux, âpre et sans concessions.
    badgone88
    badgone88

    52 abonnés 430 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 janvier 2013
    Bullhead fait partie de ces claques cinématographiques qu'on rencontre que trop rarement, et qui vous marquent l'esprit comme nul autre film. Le réalisateur filme la Belgique paysanne comme personne, et propose une vision noire et décalée de cette guerre interminable entre Wallons et Flamands.

    Si le scénario n'a absolument rien de passionnant, sous fond de trafic d'hormones pour faire grossir le bétail, l'essentiel est surtout ailleurs. Matthias Schoenaerts, en premier lieu, crève l'écran à chaque apparition, un charisme à couper le souffle, et son histoire personnelle est au centre des préoccupations. Si on identifie assez rapidement le caractère du personnage, monstrueux, écorché vif, sorte de bombe à retardement, on n'attend qu'une seule chose : le moment où ça va péter.

    Si Bullhead est une réussite, c'est aussi parce que le cinéaste alterne habillement les genres, entre comédie et grotesque (voir les deux garagistes), drame (des vies de famille sont en jeu), et tragédie (quoiqu'il arrive, le destin est tout tracé). Sans oublier le petit brin de romance vite rattrapé par la fatalité. Un mélange tonitruant qui nous maintient scotché à l'écran, décidés à en découdre avec notre héros.

    Enfin, le long métrage est d'un réalisme troublant, filmé en toute simplicité, des images épurées, des scènes sans artifice, sans effet grandiloquent. Pourtant, la mise en scène n'en reste pas moins exemplaire et parfaitement maîtrisée. La caméra, toujours plus proche de l'acteur principal, suffit amplement à nous offrir toutes les émotions imaginables. Respect.

    Bref, il se dégage un sentiment général rarement vu auparavant, qui fait de Bullhead une oeuvre à part, à la fois brutale et poétique. On en viendrait presque à l'identifier au cinéma de Nicolas Winding Refn (cf : Drive), comparaison plus que flatteuse, qui montre à quel point Bullhead est envoûtant et passionnant.
    -Vinz-
    -Vinz-

    38 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mars 2012
    Ce destin hors du commun m'a frappé avec la puissance que dégage cette "tête de boeuf"...
    Une mise en scène totalement maîtrisé.
    Raphaël D
    Raphaël D

    25 abonnés 59 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 avril 2018
    Bullhead est une superbe réussite qui porte honneur au cinéma belge. Le fond du scénario peut rendre sceptique, en effet, il semble difficile de captiver un spectateur sur le thème de la mafia des hormones dans le secteur de l'agriculture... et pourtant. Avec une réalisation très au point et un Matthias Schoenaerts qui interprète certainement l'un de ses meilleurs rôles considérant d'autant plus sa transformation physique impressionnante ( 27kg), Bullhead est très convaincant dans son style brut et bestial, ce film est puissant et mérite tout l'intérêt qu'on lui porte.
    On regarde quoi ce soir ?
    On regarde quoi ce soir ?

    41 abonnés 868 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 novembre 2022
    Un film sombre et violent à l'univers très spécial. Le scénario est émouvant et tragique, il repose sur un rythme lent. L’intrigue est révélée au compte-goutte, perfusant un récit peu impactant. L'œuvre repose entièrement sur l'excellente prestation de Matthias Schoenaerts en écorché vif au physique bestial bourré de stéroïdes anabolisants.
    Original et brut !
    Ultimevegeta
    Ultimevegeta

    25 abonnés 96 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 novembre 2020
    Film excellent ! Très touchant, très poignant ! Vraiment réaliste. Les belges sont vraiment très très bons ! Bravo !
    pelu
    pelu

    17 abonnés 1 076 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 septembre 2016
    Excellent surprise ce film est une vrai réussite!! De l histoire totalement original sur un fond de trafic d hormone en plein cœur de la campagne flamande mention spéciale au décors et couleurs qui nous mettent dans l ambiance. Tout comme l acteur principale. Qui est bluffant dans le rôle de ce taureau blessé par la vie par ce drame avec lequel il vit. Avzc en fond de la revanche , de l amour , l envie d une femme , son bloquage mais aussi le taureau enragé qu il peut être une force de la nature qui ne se contrôle plus et qui effraie ! Un homme qui tie s son business illicite tel un truand.... Super toutes ces oppositions nous fascinent on a envie de mieux le connaître de l aider tellement il est maladroit... Pour mieux nous effrayer 5 mn après

    Il est dommage que la trame policière deviennent au fur et à mesure secondaire voire inutile... Elle aurait mérité à être plus développer cela aurait pu être très bon d avoir les deux récits en oppositions.... Cela aurait rendu le film bien plus passionnant.... Dommage n empêche que ce petit film belge vaut vraiment le coup pour ce personnage enragé !!
    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 mars 2012
    A quoi ressemble Bullhead ?



    A un mélange de Red bull et de Winding Refn.

    A un Mysterious skin (le trauma de l'enfance, vécu et revécu) remixé par un Gaspar Noé plutôt sage.



    Si on ne s'ennuie pas vraiment (quoique...) on suit donc avec un intérêt distant cette histoire de jeune flamand castré à l'enfance et dopé aux anabolisants. Le film regorge, dégorge, déborde de références en tout genre et de pistes diverses : du polar low-fi, de l'analogie bovine, du tableau social, de la violence gratuite, du drame familial, du mutisme borné esthétisant à la sauce Drive.



    A courir trop de pistes à la fois, ce film ténébreux et non sans attrait s'égare quelque part entre Flandres et Wallonie, promettant plus qu'il ne donne. D'autres critiques sur Christoblog : http://www.christoblog.net/
    Laurent C.
    Laurent C.

    260 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 février 2012
    C'est belge et ça se voit. C'est un film aux antipodes du concept bobo du film français. Ça dure, ça dure et malgré la grisaille, l'enfermement, on est saisi jusque dans son âme par la lourdeur de ce monde. On a envie de se sauver, d'échapper à la monstruosité obscène du héros et pourtant on reste jusqu'au bout ... Fascination ou masochisme ?
    Sergio-Leone
    Sergio-Leone

    186 abonnés 1 096 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 avril 2012
    Chef d'œuvre du film noir, "bullhead" réussit la prouesse d'allier la profondeur intellectuelle et sentimentale avec les codes du film noir et dramatique, et l'intensité des films de gangsters un peu comme les films de Jacques Audiard. La réalisation choc est un véritable coup de poing dans l'année ciné 2012!!
    Aulanius
    Aulanius

    200 abonnés 1 709 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 mars 2012
    Putain (excusez moi pour le mot), j'ai pris une sacrée claque avec ce "Bullhead". Un méchant scénario béton comme j'en ai rarement vu avec une sacrée histoire qui ne nous laisse pas indemne. La force de drame réside dans le fait que tout se qui s'y passe peut nous arriver à tous. La photographie est tout simplement magistrale et je ne me rappelle pas en avoir vu de meilleure auparavant et pourtant, j'ai vu un quantité de longs métrages. C'est beau, c'est sombre, c'est puissant, poignant, c'est la Belgique profonde et je reste béa devant ce côté là du film. Les acteurs sont très bons mais ça ne m'étonne pas et le premier rôle est aussi impressionnant physiquement que psychologiquement. Que dire du fond et de la forme à part que justement ... il n'y a rien à dire, ça se passe de commentaire et je pense que vous comprendrez par vous même une fois que vous l'aurez vu. Il n'y a pas beaucoup de musiques mais les seules présentes suffisent pour nous transporter sans que l'on s'en rende vraiment compte. J'ai vraiment adoré ce parallèle entre le passé et le présent car cela nous permet de nous immerger en plein dans l'histoire et de comprendre la douleur intérieur du protagoniste. Tout n'est que tabou dans le film et la voix off du début ne fait que nous le rappeler pour nous mettre dans l'ambiance. Franchement, le cinéma belge n'a rien à envier aux autres car lorsque je vois des réalisations comme "My Queen Karo", "La Merditude des Choses" ou bien "C'est arrivé près de chez vous", il n'y a vraiment plus de questions à se poser. Le seul petit reproche que je peux faire à M.Roskam c'est la longueur car je pense que de réduire le tout de 20 minutes n'aura pas été du luxe. Sinon, c'est beau, tout simplement. 14/20.
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