Attack the Block est une référence à la comédie coréenne Attack the gas station.
Joe Cornish est principalement connu Outre-Manche pour The Adam and Joe Show, une série comique culte en Grande-Bretagne. Après une apparition dans Shaun of the Dead et un rôle dans Hot Fuzz, il co-signe les scénarios de Ant Man et des Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne.
A l'origine du film se trouve un mauvais souvenir de Joe Cornish, celui d'une agression dont il a été victime en 2001. Racketté par une bande de gamins, le réalisateur a été frappé par leur jeune âge : "Je me suis dit que je les voyais certainement traîner dans le parc tous les jours et qu’on devait probablement en être au même niveau dans "Call of Duty"". Séduit par l'idée d'un film sur une invasion extraterrestre après avoir vu Signes, Cornish mêle son expérience malheureuse au scénario d'Attack the block : "Je me suis demandé ce qui se passerait si dans le quartier sud de Londres où j’ai grandi, une telle invasion se produisait ou si un phénomène de ce type était arrivé pendant mon agression. Ces gosses, qui font peur à certaines personnes, gagneraient en importance. D’un coup, toute leur énergie serait utilisée à bon escient. Le film est parti de ce constat."
Attack The Block est le premier long métrage du réalisateur Joe Cornish. C'est également une grande première pour les jeunes acteurs John Boyega, Paige Meade, Alex Esmail et Simon Howard, qui incarnent les petites frappes du film. Et ce n'est pas tout puisque Thomas Townend, technicien de seconde équipe, occupe pour la première fois le poste de directeur de la photographie.
Joe Cornish a insisté pour que le langage des jeunes héros soit criant de vérité : "J’aime Orange mécanique et je me souviens avoir lu des romans comme La Couleur pourpre et Butcher Boy, écrits en argot. Les deux premières pages sont absconses mais comme par magie, vous vous laissez happer. Je me suis dit qu’on pouvait faire quelque chose de similaire. Ces gamins ont leur propre langage et c’est un film de science-fiction. Alors pourquoi ne pas parler Klingon ? Pour moi, le langage appartient à la science-fiction". Afin de coller au plus près à la réalité, Cornish et sa productrice associée Lucy Pardee sont allés sur le terrain à la rencontre de jeunes et se sont imprégnés de leur lexique.
Joe Cornish a choisi de faire d'un gang d'adolescents les héros de son film. Un acte presque engagé de la part du réalisateur: "Alors que les médias stigmatisent ces jeunes et les transforment en monstres, que les gens les voient comme des bêtes sauvages, sans morale, ni valeurs, pourquoi ne pas les confronter à des créatures de cette nature ? Le but était de mettre en valeur l’humanité et la personnalité de ces gamins, en les confrontant à ces monstres qui représentent vraiment tout ce que l’on leur reproche d’être".
Avec Attack the block, Joe Cornish souhaitait renouer avec le cinéma des années 80 et ne cache pas l'influence de John Carpenter. Ainsi, Attack the block est un film "avec des dialogues minimalistes qui tranchent avec les habituelles productions britanniques. Je souhaitais du mouvement, de l’action. Ces gamins ont une telle dégaine - on dirait des ninjas ou des héros de western - que je me suis dit qu’on pouvait faire un film de genre avec eux." Quant au personnage de Moïse, il a été imaginé comme une évocation de Snake Plissken, le héros interprété par Kurt Russell dans New York 1997 et Los Angeles 2013.
Sur les onze semaines de tournage, six se sont déroulées de nuit. Joe Cornish et son équipe avaient pour référence Les Guerriers de la nuit de Walter Hill et ont en conséquence arrosé toutes les rues et utilisé les mêmes objectifs afin d' "avoir la même profondeur de champ et de manière à ce que les lumières en arrière-plan brillent dans l’obscurité comme des joyaux." Quant à la tour d'immeuble qui sert de principal décor au film, elle a été conçue comme un vaisseau spatial. L'équipe du film a installé sur son toit des projecteurs et à l'intérieur des néons, pour rendre l'atmosphère étouffante.
Joe Cornish a fait le choix d'éviter les effets spéciaux numériques pour les créatures du film pour une question de budget tout d'abord mais aussi pour avoir "quelque chose de palpable devant la caméra. J’en ai assez de l’esthétique numérique. Les monstres sont exagérément précis et chargés." Ainsi, les comédiens jouaient en présence d'acteurs en costume, notamment Terry Notary, un coach et chorégraphe qui a travaillé sur Avatar, Les Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne et Bilbo le hobbit - 1ère partie. Même la petite extraterrestre apparaîssant avant le générique était une femme de petite taille en costume. Une marionnette a été utilisée pour certains plans de l'attaque où Moses se faire mordre. La tête de la créature était un masque sans yeux méticuleusement réalisé et même sa grosse machoire lumineuse fut achevée par animatronique plutôt que d'être ajoutée en post-production. Cette façon de faire a permis non seulement d'économiser sur le budget, mais a aussi eu un bénéfice inattendu. Les acteurs ont admis qu'ils étaient réellement surpris et effrayés par l'allure et les mouvements des créatures (en particulier dans les séquences de poursuite), ce qui n'aurait pas été le cas si elles avaient été ajoutées numériquement. Le réalisateur a également décidé d'appliquer cette philosophie aux décors, réduisant l'utilisation de fonds verts.
Producteur du film, Edgar Wright est aussi un collaborateur régulier de certains membres de l'équipe. En effet, il a dirigé Joe Cornish dans Shaun of the Dead et Hot Fuzz et a co-écrit avec lui les scénarios de Ant Man et des Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne (avec également Steven Moffat). Quant à Nick Frost, il est un fidèle complice de Wright et collabore avec lui depuis la série Les Allumés. Ils se retrouvent à l'occasion des Aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne où lui et Simon Pegg incarnent les Dupont et Dupond. Enfin, Nira Park, fondatrice de Big Talk Productions, a produit tous les longs métrages du cinéaste britannique, à l'exception de A Fistful of Fingers.
Ce n'est pas la première fois que Jumayn Hunter incarne un adolescent difficile. En effet, on a déjà pu le voir dans Eden Lake et Cherry Tree Lane (encore inédit en France) où lui et sa bande d'amis terrorisent un couple sans histoire.
Le compositeur de la musique de Attack The Block s'appelle Steven Price. Un nom qui ne vous dit sans doute rien, et pourtant, il a travaillé sur certains des plus grands succès cinéma de ce début de XXIe siècle! Il a en effet été le monteur de la musique des deuxième et troisième volets du Seigneur des anneaux ainsi que de Batman Begins! Attack The Block est le premier long métrage pour lequel il se lance dans la composition.
Jermaine Smith qui joue Beats dans Attack the Block est un véritable rappeur. Il joue ici son premier rôle au cinéma.
Le réalisateur Joe Cornish peut parler sans honte de la banlieue sud de Londres où atterrissent les aliens d'Attack the Block puisque c'est là qu'il a lui-même grandi.
Les zones et rues parcourues par les héros portent toutes le nom de célèbres auteurs de science-fiction britanniques : Wyndham Tower (John Wyndham) ; Moore Court (Alan Moore) ; Huxley Court (Aldous Huxley) ; Wells Court (H.G. Wells) ; Clarke Court (Arthur C. Clarke) ; Ballard Street (J.G. Ballard) ; Adams Street (Douglas Adams) ; Clayrton Street et Clayton Estate (Jo Clayton) ; et Herbert Way (Frank Herbert). Quant à James Street, il se pourrait qu'elle fasse allusion à l'auteur de romans d'horreur, M.R. James.