Attack the block, écrit et réalisé en 2011 par Joe Cornish n’est autre qu’un film d’action violent aux gros penchants assumés de science-fiction et à la sauce banlieusarde. Quand Shank et La Haine rencontrent Alien, vous avez ça ! Attack the block, un film sortit récemment sur nos écrans de cinéma (pas beaucoup de copies sont malheureusement sortit) ce qui le rend assez méconnu. Dommage surtout qu’après avoir tendu la joue il y’a maintenant un mois, ce film m’a, lors de ma visionnage, giflé aussi fort que je l’attendais. Tout commence lorsqu’ un gang de délinquants s’amuse à tabasser un extra-terrestre, sans prendre le temps de saisir son origine. En même c’est chose assez dur étant donner son look pas banale. Bien loin du classique comme un E.T, Paul, Alien, encore plus bizarre que dans Super 8 et Cowboys et envahisseurs, et auxquels ont s’habitue agréablement comme avec ces crevettes dans District 9, ces espèces de gorilles aux chicos bleus fluo viendront alors se venger auprès de Moses et ses acolytes dans le « Block », la cité sud de Londres. Le combat commence alors entre la génération 2.0 des délinquants et la génération 2.0, dernier cri des aliens. Aussi savoureux qu’il soit, ce film commence très fort, moi qui aime cette ambiance banlieusarde où règne et s’installe le chaos que ce soit chez des criminels (Class 1984) ou des petites frappes (NEDS). Ainsi ce film « british » se révèle ultra-divertissant tout d’abord par son rythme rondement bien mené et entrainant, des gosses aussi drôles qu’attachants de par leurs dialogues loufoques typiquement « jeunes ». Au niveau de l’humour, il faut avouer que, loin d’être un film gay, Attack the block se révèle vraiment très drôle, mais également très violent. Une violence qu’on ne s’attend pas à voir s’accentuer au fil du film. De très bons mouvements de caméra viennent atténuer une mise en scène plus qu’agréable que ce soit dans son visuelle (la dernière scène avec Moses visuellement époustouflante) qu’au niveau du filmage très bien effectué. Quand à la bande sonore, elle est en adéquation totale avec l’ambiance générale du film, vraiment superbe ! Côté casting, on ne peut aucunement se plaindre que ce soit au niveau d’un John Bogeya époustouflant dans le rôle de Moses vraiment très convaincant pour son premier rôle, et tout les autres membres de ce gang à l’image de Alex Esmail et les autres vraiment crédibles dans leurs rôles de petites frappes. Nick Frost également présent (Paul, Fanboys), grand pote de Cornish intervient avec un rôle assez plaisant et barré. Revenons en plein cœur de ce film. Tout d’abord sachez qu’en Angleterre, on ne voit jamais d’histoires fantastiques dans des environnements urbains, alors quand en plus, ce film déballe la rébellion d’une bande de gamins mal vissés (pris en étau entre l’inconséquence de l’enfance et la dureté de l’âge adulte) menés par le très rageur Moses, contre des aliens ultraviolents prenant d’assaut leur quartier et que Cornish nous livre en plus une belle leçon sur la violence et ses conséquences mêmes, on comprend le succès fou du film au festival SXSW (South by SouthWest) à Austin, au Texas où tout le grand public et les blogs américains les plus obscurs étaient présents. En observant bien également, on se rend compte qu’Attack se bloque s’inspire de quelques films cultes des années 70 à 80 aux volontés de réalisme extrême si bien aimé par le réalisateur anglais. Ici, tout est réunit pour nous insuffler cette sensation : dialogues, décors, ambiance, scénario… Ce film viendrait-il alors de l’agression dont Cornish à subit étant jeune dans ces quartiers difficiles par un gosse du même âge que lui? Seul lui le sait finalement, mais une chose est sûr, cela expliquerait très bien l’âge de Moses qui surprend le spectateur et dont Cornish se garde bien de dévoiler à la fin du film. Finalement, Attack the block avant d’être un film d’action et de science-fiction violent et réaliste, il s’annonce avant tout être un long-métrage politique et social sur l’appartenance, l’esprit de territoire, la complexité de la violence, ses causes et conséquences. Et oui, Attack the block et Cornish sont ma foi, quelque part la vision pessimiste de l’enfance (ou on ne pardonne pas) s’opposant à celle de Steven Spielberg. Et pour une fois, on ne se plaindra pas que le spectacle est violent oui, mais le spectacle est vraiment ultra-divertissant, réaliste et à voir !