Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
3,5
Publiée le 15 janvier 2013
Ce film est d'une extrême âpreté tant d'un point de vue visuel et sonore (mise en scène austère aux larges plans fixes d'exterieurs, absence de musique, peu de dialogues), que par son propos. La grande force du cinéma de Bruno Dumont est la liberté laissée au spectateur, une liberté d'interprétation rare de nos jours, voire salutaire, qui accorde une grande confiance aux spectateurs et ne cherche pas à l'infantiliser. Néanmoins, et c'est plus encore le cas dans Hors Satan, une trop grande complexité liée à une certaine aridité visuelle rendront la tâche ardue à plus d'un. On pourrait aussi essayer de s'abandonnner tout entier à ses sensations, le film pouvant s'appréhender de cette manière, il faudrait pour cela une capacité de concentration quasi inouie. Telles sont les limites de cinéma là qui continue à poursuivre le sillon tracé par Tarkovsky dans le Stalker (encore une fois tant sur le propos que la mise en scène, à l'exception de la musique Dumont souhaitant être plus encore naturaliste), dans une veine volontairement plus dure, et moins ouvertement portée sur la grâce religieuse, plus "réaliste", toute acquise à l'idée de la nature, moins distinctement à celle de l'homme. Cette notion est illustrée par le personnage principal, qui est un rebouteux errant, marginal, sorte d'etre de nature capable de la plus terrible violence aveugle mais aussi de miracles, ôtant et rendant la vie selon sa volonté du moment et ses faiblesses toutes humaines (jalousie, élans sexuels), seulement approché par des femmes simples ou des animaux. Un film inconfortable, aux scènes de violence non esthétisées et par conséquent impressionnantes. Déconseillé aux âmes sensibles.
C'est sans doute pour ce film que l'adjectif "aride" a été inventé. On a du mal à rentrer dans cette histoire tordue d'exorcisme, de meurtre et de résurrection, à laquelle on ne comprend pas tout, faute de dialogues pour clarifier la situation. Le film semble extrêmement long, tout y est lent et statique. Certes, Dumont filme magnifiquement les paysages de la région, mais cela ne suffit pas à meubler un film de près de deux heures. En outre, les acteurs, non-professionnels, ne sont pas tous très bons. Ceux qui assument les rôles secondaires sont même franchement mauvais.
Bruno Dumont, cinéaste de l'éloquent silence, est bien un des plus grands metteurs en scène français. Si sa foi religieuse est morte, sa foi en la cinématographie est, elle, bien vivante. Dans une région rurale du Nord, un gars et elle (ils ne sont jamais nommés, ni personne d'ailleurs) traversent les paysages comme des fantômes mais offrent à cette Nature, toute la reconnaissance qu'elle mérite. Ce gars ne ressemble à personne, il n'est personne et pourtant... Dumont depuis son magnifique La Vie De Jésus n'a pas changé sa façon de faire du cinéma : style épuré, plans contemplatifs, personnages complexes, sujets peu communs traités admirablement etc. Hors Satan est un drame mais surtout un métrage qui va épouser certains codes du cinéma fantastique, c'est là toute la beauté de son film. Austère ? oh oui, une austérité qui fait fuir le médisant, qui assiège et maltraite nos cervelles passives. Avec cette oeuvre, Bruno Dumont ne verse pas dans un mysticisme grandiloquent, il expose les pauvres âmes devant la grandeur immanente d'un être mystérieux. Ce gars est-il un prophète ou un ange ? est-il le Diable ? Hors Satan est déroutant, pas de musique, un son en prise directe, une lenteur à priori fatale mais des plans d'une beauté majestueuse et un excellent montage. Il y a aussi cette Nature filmée avec grâce, des acteurs brillants, une structuration globale qui s'amplifie jusqu'à cette fin. Chapeau l'artiste mais ne vous y aventurez pas si vous n'êtes pas prêts à accepter son apathique cheminement. 4/5
C'est l'histoire d'un stoïcien ou d'un druide moderne, il incarne l'ordre naturel et ne semble prendre aucune décision, seul l'ordre naturel passe par lui. Je vois ce film comme l'histoire d'un mystique "hors" de toute religion qui a quelques déboires impersonnels avec le monde moderne, mais bon, puisqu'il se trouve là il les assume de manière ... au minimum non conventionnelle . Très très bon film, étonnant, incomparable, il déplaira surement autant qu'il plaira, pour l'apprécier il faut sans doute aimer être surpris et probablement aimer la poésie.
Film d'auteur au sens pur du mot, aucune concession aux modes actuelles.
Au contraire on a ici un film contemplatif, avec des paysages qu'on a le temps de regarder et des personnages qu'on observe tellement qu'on finit par avoir le sentiment de les connaitre beaucoup intimement que si on les écoutait parler... à ce titre la performance des acteurs est remarquable.
Comme au début de "Flandres" on évolue dans le monde rural non idéalisé, cru, avec sa brutalité et ses pudeurs pour dire ses sentiments. Je vous très juste la critique qui rapproche ce film de Zola...
J'ai lu ailleurs qu'il n'y avait juste de quoi faire un court métrage de 15mn mais qu'aurait donné ce film sans toutes ses parties contemplatives ? Un assemblage fade et sans profondeur de scènes d'exorcismes... sans ses espaces où l'esprit est libre d'observer et de se construire ses hypothèses c'est son âme qu'il perdrait.
Ce film là ne se regarde pas comme les autres, il s'observe. Laisser-vous aller, lâchez prise et laisser votre imagination travailler....
Tout est intéressant dans ce film. Sauf sa longueur et ses longueurs : c'est un court-métrage de 15 minutes avec 1h30 de silences intercalés entre les rares moment où quelque chose se produit. Il y a des limites à ce que le silence peut exprimer, et des limites dans la façon de l'utiliser. Ce n'est pas du conservatisme formel, c'est une exigence minimale pour qu'un film reste un film.
Peut être ne suis je pas assez spirituel, ou éclairé, peut être y avait t'il là une dimension symbolique que je n'ai pas saisi, peut être que le réalisateur est un génie incompris, ou peut être pas... Il s'agit sans conteste du film le plus soporifique, pour rester objectif, qu'il m'a été donné de voir. Je ne sais pas ce qu'il y a de beau ou d'émouvant à voir des miettes de pain sur une table, ou une dune de sable balayée par le vent durant 1min45, ni dans cette relation abscons entre ces deux acteurs fatigués. Il ne faudrait pas confondre artistique avec narcotique, le cinéma français est capable de bien mieux. Quand un "calvaire ou un "martyr" sont parvenus avec brio à créer une atmosphère et du fond sur un schéma de sobriété à tendance art et essai, "hors satan" manque sa cible, ne reste qu'un ennui sans fond.
Si jamais je devais faire un film, il ressemblerait fortement à Hors Satan !! Rarement un film m’a parut aussi beau au cinéma. Car même si le film contient quelques longueurs elles n’enlèvent rien à la vie contenue dans chaque plan. Pour des raisons inexplicables Hors Satan est un film passionnant. Bruno Dumont remonte mon estime envers le cinéma français.
c'est un film très spécial ,on y devine un rapport profond entre le personnage principal et la nature dans laquelle il tire un savoir ancestral . Hors Satan est un bon film avec une qualité d'image remarquable mais qui pourra lasser par la monotonie du récit et les plans interminable sur des scènes inutile . à voir tout de même...
Même si les paysages et la réalisation sont excellents , on s'ennuie très vite avec ce film . Je dois avouer que je suis assez perplexe sur l'histoire qui m'a laissé totalement de marbre .
Magnifique, simple, et intense à la fois. La primitivité ne fait qu'accentuer l'émotion profondément naturaliste du film. Véritables plan picturaux, Bruno Dumont nous transporte une fois encore dans ce milieu naturel intensément beau qui lui est si cher.