Hors-Satan est sans doute le pire film qu’il m’ait été donné de voir. C’est-à-dire que même en comparaison des pires nanards des années 70, des plus mauvais remakes et préquels qui ensevelissent les salles de cinéma, et des pires blockbusters au scénario cousus de fil blanc, Hors-satan fait figure de référence pour sa nullité. Au moins, tous les genres de films suscités ont pour point commun de faire rire, ou de passer le temps agréablement quand on est dans le bon état d’esprit pour les regarder.
Hors-Satan, lui, est un film pratiquement muet, où les seules paroles que s’échangent les personnages sont d’une banalité affligeante. Il arrive que dans un film, on comble les moments creux avec des plans inutiles, pour atteindre un format plus longs de quelques dizaines de minutes. Mais hors-satan, lui, ne met bout à bout QUE des scènes de remplissages ! Scénario inexistant, absence de musiques, tournage fait dans la ferme de ton oncle et le village de ta tante (pas trop couteux, ça va), les acteurs, éblouissant de nullité, ne faisant passer aucune expression ni sentiment, ont le charisme d’un bulot. C’est longueurs, sur longueurs, sur longueurs, le tout sur un fond de chamanisme de gitan exorciste sensé probablement donné au film un air pseudo-intellectuel et mystique.
Un nanard a le mérite de faire rire, ou de retranscrire une époque et le kitsch qui allait avec. Un nanard peut se savourer pour son originalité singulière, qui bien que souvent trop poussée et rendant le film ridicule (le propre du nanard), peut s’avérer sympathique. Mais ici, il n’y a qu’une seule chose à dire : on se fait chier, et c’est une véritable souffrance que de regarder ce film jusqu’à la fin. Le réalisateur, lors du montage, a volontairement fait le choix de faire de la grosse merde bien chiante, soporifique, surement pour se donner un genre que je qualifierais de « snob ». Je ne blague pas : il n’y a vraiment RIEN à tirer de ce film : les plans ne sont pas du tous innovants (plans fixes et travelings bien lent en cascades), le film est complètement contemplatif, et est sans aucun doute le plus mauvais et soporifique jamais réalisé dans l’histoire du cinéma. Ne reste que l’esthétique des images, et le sentiment d’avoir perdu un peu moins de deux heures de temps. Les amateurs de Lars Von Trier vont adorer et pouvoir se sucer entre eux lors des soirées mondaines. Pour les autres, fuyez ça au plus vite.