Benoît Jacquot a le ticket. J'entends par là que toute la presse qui compte (Le Monde, Télérama, Libération, Les inrocks, ...) hurle au génie à chaque nouvelle oeuvre du réalisateur. La machine se met d'ailleurs en route bien en amont de la sortie d'un nouvel opus du maître, offrant au lecteur interview, reportage, sur ce qui sera, il est interdit d'en douter, un événement incontournable. Les critiques seront évidemment positives, des phrases ampoulées et creuses enjoliveront, masqueront les défauts ou la vacuité du propos. Et le fossé entre spectateurs et critiques se creuse un peu plus à chaque fois.
"Les adieux à la reine" n'est pas un mauvais film mais ce n'est pas le chef d'oeuvre de l'année, ni même du mois, dans un contexte pourtant pauvre en longs métrages de qualité.
Adapté du très joli roman de Chantal Thomas, nous vivons les journées d'intense agitation de la cour de Louis XVI, le 14 juillet 1789 et les jours suivants. Nous nous accrochons aux basques de Sidonie Laborde, la lectrice de Marie-Antoinette, servante dévouée et amoureuse de cette reine qui commence à sentir poindre un final tragique. La caméra de Benoît Jacquot court dans les couloirs de Versailles, saisissant au passage l'angoisse, la résignation ou l'incrédulité des courtisans mais dont le premier intérêt reste tout de même l'intrigue. Sur ce plan là, j'ai trouvé le film intéressant et inspiré. Hélas, il y a, pour moi, un hic de taille, une chose qui empêche l'adhésion au projet, c'est l'actrice principale, Léa Seydoux. Nous sommes sensés suivre les événements, les historiques comme les plus personnels, à travers ses yeux. Elle est le pivot du film, celle qui va instiller au film sa dynamique, son émotion. Seulement avec sa demi-expression boudeuse, la jeune actrice, le regard vide, a le charisme d'une endive. Sa jeune plastique est joliment mise en valeur
La fin sur le blog
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