Adapté du roman de Chantal Thomas, Les Adieux à la reine conte les dernières heures de la monarchie versaillaise en l'année 1789. Prenant le parti pris d'un fort réalisme et de la non-représentation des évènements de la Bastille, Benoît Jacquot réussit le tour de force d'évoquer la Révolution Française par la seule voie de la cour de Versailles. Installant un quasi huis clos au cœur du château, le cinéaste s'attache à suivre le personnage de Sidonie Laborde interprétée par Léa Seydoux. Personnage de cinéma fascinant auquel Jacquot nous confronte tout au long du film. En effet nous partageons quasiment exclusivement le seul regard de cette servante de Versailles sur le basculement de la monarchie. La force de ce cinéma est de filmer au plus près sans jamais verser dans l'atténuation du caractère plus qu'ambigu des personnages. La froideur et la condescendance des personnages interprétées par les actrices Ledoyen, Seydoux et Kruger sont intensément détestables. La présence du peuple et son soulèvement face à cette monarchie arrogante sont installés par des bribes de symboles et une mise en scène intelligente. Si le propos historique du film se révèle secondaire, le traitement des personnages et notre point de vue sur eux est assez magistral. La force du réalisme de ce film est telle que l'on ressent peu l'écart des époques. A la différence d'un Barry Lyndon ou du Marie-Antoinette de Coppola, le spectateur se sent presque témoin historique d'un chute annoncée. Les tourments venus de Paris alors place forte du soulèvement populaire installent un climat propice à la révélation de la bassesse de cette cour du roi. L'interprétation est au diapason de la vision de Jacquot, juste par son arrogance et par l'incompréhension qui la caractérise. Ce film résonne malheureusement avec notre période contemporaine où les inégalités se creusent entre riches et pauvres.
Benoît Jacquot nous convoquerait-il à prendre les armes et proclamer une révolution? Son intention ne semble pas être celle-ci, il nous focalise plutôt sur le dé-raisonnement et l'aveuglement incarnés par ce personnage de servante modèle.
"C'est vrai qu'on s'en fout de la pendule de M. Janvier !" - Cette phrase, prononcée par Mme Campan incarnée par l'unique actrice crédible, pourrait s'appliquer au film de Benoît Jacquot. A sûrement trop dépenser pour les costumes et les décors (à juste titre néanmoins), on en néglige la justesse de certains plans, la direction et le jeu des acteurs (pour ne pas dire le choix ... Léa Seydoux agace comme toujours, Diane Krüger déçoit un peu) et le scénario (à moins que le livre de Chantal Thomas soit aussi plat). Quant à la musique aux réminiscences du Grand Bleu, n'en parlons pas. Un entre-deux en demi-teinte à presque tous les niveaux, si bien que Les adieux à la reine paraît terne. Il en reste un certain décalage étrangement plutôt plaisant, entre quelques répliques qui font mouche et les chutes et poses cocasses de certains personnages. Benoît Jacquot réussit également assez bien à rendre le désarroi qui a du prendre Versailles les jours qui suivirent le 14 juillet.
Magnifique. Une immersion totalement prenante dans cet épisode historique, avec les yeux (et le coeur) de protagonistes qui vibrent et vivent. Le réalisme social double une approche de la psychologie des personnages (surtout féminins) très sensible. Les acteurs (surtout les actrices) sont remarquables. J'avais aimé la Marie-Antoinette jeune et frivole de S. COPPOLA. J'aime tout autant celle de la fin de règne que décrit B. JACQUOT.
J'ai trouvé ce film d'une lenteur et d'une longueur... Interminable. J'avais envie de le voir car j'aime beaucoup les films historiques, surtout les films qui portent sur la Révolution française. Et je vais généralement voir les films avec Diane Kruger et Virginie Ledoyen qui sont pour moi de très bonnes actrices mais j'ai été vraiment déçue. Il manque quelque chose à ce film. On ne s'intéresse pas au sort des personnages. Je suis restée "en-dehors" du film.
Bon, il faut reconnaître que le film laisse un peu sur sa faim. Si le jeu d'acteurs ne souffre d'aucune mauvaise note, que l'esthétisme est irréprochable (décors, costumes, ambiance), on ne peut pas en dire autant de la réalisation. Ce film manque globalement de punch et aurait mérité d'être coupé de certains passages (pour en rajouter d'autres). Ha ça ira, ça ira, ça ira (mais mieux la prochaine fois) !
Film esthétique mais sans saveur et sans histoire notable à retenir. L'attirance impossible d'une servante pour sa reine qui en bon tyran alterne les phases de bonté et de rejet. Une fin qui n'est pas à la hauteur, et laisse d'autant un sentiment d'ennui aux spectateurs.
Tout ça pour ça...la bande annonce avait tout dit, le film lui, a tiré l'histoire en longueur. Je me suis encore plus ennuyée que la reine assise au coin du feu!
Quel dommage que Léa Seydoux n'articule pas ! On devine ses propos plus qu'on ne les entend. Cela gâche un peu le plaisir d'un film par ailleurs très bien joué et intéressant, avec une belle photo, qui met particulièrement en valeur Diane Kruger (impeccable).
Le sens du drame, la tension, sont malheureusement absents de ce film, les dialogues n'accrochent pas, le jeu des comédiens, pourtant talentueux (Noémie Lovsky, en particulier) reste, dans l'ensemble, mou et sans nerf. Et l'on ressort de toute cette langueur en pensant : À quoi bon ? Savoir filmer les actrices, savoir évoquer - parfois magnifiquement - les ors éteints, les atmosphères fantomatiques et nocturnes du microcosme versaillais, ne suffisent pas à faire un bon film.
Si les actrices sont bonnes et les costumes et décors somptueux, les derniers jours de Marie-Antoinette à Versailles vus par Benoît Jacquot sont d’un inintérêt absolu, tant sur le plan historique qu’intimiste. Des adieux à la fois sensuels et soporifiques effectués par Léa Seydoux, impeccable jeune lectrice, qui a construit sa vie sur les bases d’un dévouement total et absolu à sa Reine, Diane Kruger, parfaite elle aussi dans ce rôle...