Superbe film ! J'y allais à reculons : encore un film en costume sur la Révolution, des critiques allociné qui parlaient d'ennui, etc. Mais quelle merveille ! Évoquer la Révolution sans jamais la montrer, sans jamais s'en approcher ;laisser quatre jours durant tous ces personnages à Versailles, isolés d'un monde qu'ils ne comprennent plus mais qu'ils craignent ; voir tous les sentiments s'exacerber sous le coup de l'angoisse d'une fin du monde : ce dispositif fonctionne parfaitement. On voit tout à coup la pleine humanité de tous ces êtres, leurs failles, leurs défauts, sans qu'ils soient, comme toujours, réduits à leur fonction historique. La mise en scène est d'une majesté absolue : la lumière, les mouvements d'appareil, l'alternance de plans larges (nous faisant découvrir les ornements et les étoffes) et de plans resserrés sur les visages : tout fonctionne. Benoît Jacquot est un très grand directeur d'acteurs : il le démontre encore ici, servi par des comédiens au sommet. La musique (créée pour le film) est idéale pour évoquer la tension qui enserre les personnages. On découvre Versailles et le XVIIIe siècle comme on ne les avait jamais vus. Le film oscille sans cesse entre rêve et réalité, entre fantasme et raison, accentués par les toilettes, les décors, la beauté de ces femmes, ces ambiances nocturnes où les silhouettes errent dans le château. Bref, un chef-d’œuvre !
Apparemment, Les adieux à la reine divise. Ceux qui viennent voir une fresque historique seront peut-être déçus. Mais ceux qui apprécient le cinéma de Benoît Jacquot seront emballés par l’un de ses plus beaux films. Il y a là un incroyable talent de mise en scène et de direction d’acteur(trice)s. Plutôt que courir derrière les dorures, le réalisateur prend le parti de nous entraîner dans le Versailles des coursives (dont une scène magistrale lorsque la caméra suit l'héroïne qui croise dans un interminable couloir la faune versaillaise), des cuisines et des mansardes. Le contraste est extraordinaire entre les apparences et les préoccupations de deux mondes qui cohabitent et ne se comprennent jamais. Comme dans tous les films de Benoît jacquot, il est avant tout question de manipulation, de pouvoir et de révolte. C’est somptueux, et diablement intelligent.
Belle interprétation, quelques libertés avec l'histoire mais cela a peu d'importance, le jeu des actrices est subtil en relation avec la psychologie de tels événements mêlés à une intrigue de cour galante mais tellement influente dans l'esprit d'une jeune écervelée qui croit au prince charmant, à l'amour éternel et la bonté des puissants ....
Bon film mais il y manque une étincelle, ce petit quelque chose qui fait que l'on y croit vraiment. Léa Seydoux est excellente et porte le film sur ses épaules.
Très déçu par le nouveau film de Benoit Jacquot. La bande annonce semblait prometteuse et au vu des formidables critiques, il était impossible que le film soit mauvais. Bon, je dois reconnaitre que le film regorge de qualités techniques, le réalisateur est doué mais voir sans cesse la caméra faire des zooms et des gros plans, devient insupportable pour le spectateur. Si l'interprétation des actrices est bonne, cela ne suffit pas à combler les nombreux défauts scénaristiques. On s'ennuie souvent, l'histoire manque de confrontations, de scènes dramatiques (mais il est vrai que la fin est bien trouvée). Dommage car le film aurait pu être réussi avec un meilleur scénario !
1789, quelques jours avant et quelques jours après le 14 juillet ; Sidonie, lectrice de la reine, vit un chamboulement historique. Elle n’en mesure pas l’ampleur car la petite histoire nous conte qu’elle est secrètement amoureuse de Marie Antoinette. Tout par à vau l’eau à Versailles, les nobles fuient ; seule Sidonie et Marie Antoinette aveuglées par leurs amours ne perçoivent pas ses spasmes de l’Histoire. L’essentiel du film réside dans cette dichotomie entre l’histoire des acteurs de leur époque et l’Histoire. Et Benoît Jacquot démontre bien combien les gens pris dans leurs histoires personnelles peuvent ne pas percevoir les bouleversements de leur environnement ; cette partie est réussie. Il nous montre aussi la réalité de la cour loin des clichés des films passés : les problèmes d’hygiène, la vie à Versailles vue par les servants, les coulisses, la vie des courtisans,… Malgré cela, on s’ennuie devant cette amourette. La réalisation, soignée, n’a rien d’exceptionnelle. Loin de « La princesse de Montpensier » de Tavernier ou d’un Raul Ruiz dans le feuilletonesque. Décevant même si le regard porté sur la noblesse est neuf.
Affligeant de prétention, "Les Adieux à la reine" n'offre même pas un début d'intérêt dramatique! Comment la critique peut-elle encenser ce film qui n'a rien à dire? Benoît Jacquot n'y déploie aucun style propre mais bénéficie de l'ouverture des portes de Versailles! D'autres, moins connus, le mériteraient davantage à l'évidence. On nous y rappelle l'Histoire avec un didactisme qui ferait se rouler à terre une classe de CM2! Ne nous y trompons pas le film bénéficie d'un accueil institutionnel, quant à l'accueil d'un public cinéphile...
Bien filmé et bien joué, il manque parfois du corps à ce film qui se répète un peu. Les costumes et les actrices sont magnifiques, en dépit du contexte historique.
Une reconstitution historique soignée qui décrit les derniers jours de tranquillité de la monarchie suite à la chute de la bastille. L'originalité réside dans langle choisi : tout est en effet conté à travers le regard et la vie quotidienne de la lectrice de la Reine mi-domestique, mi-dame d'honneur.
La dévotion de la jeune servante (admirable Lea Seydoux) pour sa reine (magistrale Diane Kruger), révèle en contre-point les craquelures du régime finissant, l'hypocrisie de la cour et les intrigues autour des "puissants" que tous abandonnent.
Trois étoiles, cependant, car le spectateur reste sur sa faim. Bien que les vernis soient largement écaillés, le réalisateur reste à la surface de son tableau, nous empêchant d'entrer en empathie avec les personnages. Dommage, car le jeu des comédiennes est subtil.
Excellent film, intelligent, touchant, qui colle aux basques de son ingénue héroïne, au milieu d'un Versailles désincarné, sale, pauvre même. Remarquable interprétation, Léa Seydoux bien sûr, mais aussi les seconds rôles (mention spéciale à Julie Marie Parmentier et le formidable Michel Robin)