Ce film est impossible à noter.
J'ai mis 5 étoiles, car comme beaucoup, je trouve que le film est sous-noté.
Il s'agit plutôt d'une suite de courts-métrages, sans suite logique, sans lien apparent. Il faudrait noter chaque court-métrage séparément.
Mais en y regardant de plus près, chez Tarantino, ou Tim Burton, ou même les frères Cohen, c'est souvent le cas : une suite de séquences différentes, au travers desquelles on tire un fil conducteur plus ou moins grossièrement ficelé.
Ce qui change avec ce film, c'est que les différentes séquences n'ont pas de vrai fil conducteur et ne reprennent pas les mêmes acteurs, et c'est sans doute une des raisons qui le fait chuter dans les critiques ... ça et le fond ...
Mais parlons-en des acteurs. Ils sont tous, TOUS, excellents. Chacun dans son court-métrage est excellent. Le film est porté de bout en bout par un jeu d'acteur extraordinaire.
Voir ce film, j'y allais avec des pincettes. La première séquence (avec G. Palthrow et Hugh Jackman) m'a fait rire, vraiment. Et dans la seconde, Naomi Watts la joue avec un air tellement détaché que c'en est jouissif. Du coup, je me suis installé pour voir le reste. Evidemment, c'est ici que le soufflé retombe avec Batman et Robin. Mais ça revient après : Emma Stone fait varier les sentiments sur son visage avec une telle facilité. Richard Gere, extraordinairement placide en patron de l'IBabe,
Et le 4ème mur qui tombe de manière tellement décalée à la fin
.
On a parlé de la forme, qui est compliquée à intégrer, et des acteurs, qui sont excellents. Parlons du fond.
Ben voilà ... comment dire ... on n'est pas loin du fond. En tout cas on est sous la ceinture dans 90% des scénettes. En fait toutes, sauf la séquence anti-violence contre les machines - et non, c'est pas un spoil. Tout tourne autour du sexe, et il y en a pour tous les goûts (sauf pour les voyeurs, on n'est pas dans le porno, désolé). Tour à tour suggéré, déjanté, joliment emballé, crûment déballé, graveleux, choquant voire même dégueulasse :
la séquence avec le chat Bizzle
. Mais toujours décalé.
Chaque séquence est porteuse d'un message plus profond : c'est le propre d'un court-métrage, et ici on vous en sert plusieurs, presque tous savoureux. Je ne vais pas me lancer dans une analyse de chaque court-métrage séparément, ça prendrait des plombes. Mais je vous suggère vraiment de vous installer, de laisser de côté votre 1er degré, et tous les codes de films que vous avez l'habitude de côtoyer - attention, on n'est pas dans le cinéma d'auteur quand même, c'est très accessible ! - Considérez le sexe comme un sujet courant de discussion entre amis et vous vous régalerez devant ce film.