Comme pour le premier jeu, la sortie de Dead Space 2 s’accompagne d’un film d’animation, censé nous expliquer tous les événements qui se produisent dans le jeu. Ou du moins dresser le pont entre les deux opus. Mais rappelons que le premier essai qu’avait été Dead Space : Downfall s’était révélé catastrophique, au point de faire honte au jeu de base. Ne mettant le point que sur son aspect commercial, dans le but d’être vu par les fans du produit de base, qui ont dû se jeter dessus pour finalement connaître la déception. Un constat corrigé avec ce nouveau film, intitulé Aftermath ?
Comme il est dit dans le paragraphe précédent, le film d’animation tente de faire le lien entre les deux jeux vidéo. En situant l’histoire trois ans après le premier Dead Space. Trois ans après qu’Isaac Clarke ait affronté les nécromorphes puis détruit le monolithe, cette pierre qui leur donnait naissance. Trois ans pour qu’une équipe soit envoyée sur la planète Aegis VII afin d’y retrouver d’éventuels fragments du monolithe pour de l’étudier. Mais, bien évidemment, d’étranges phénomènes se reproduisent. Comme la folie naissante de Nick Kuttner (Christopher Judge), qui pense apercevoir sa fille décédée partout où il va. Ou encore une nouvelle infection de nécromorphes qui va toucher le vaisseau O’Bannon.
Encore une fois, il ne faut pas s’attendre à des révélations car, malgré son statut de prequel, Aftermath ne fait rien d’autre qu’établir un pont hautement dispensable entre les deux jeux vidéo (la promotion s’avère moins mensongère que pour Downfall, vu qu’Aftermath avait été annoncé ainsi). Juste pour dire comment a été amenée l’infection à bord de la station La Méduse (lieu où se déroule l’action de Dead Space 2). Et encore, cela, nous ne l’apprenons qu’à la dernière seconde du film. Sinon, nous passons au moins 1h13 à devoir suivre une histoire et des personnages sans intérêt. Jamais creusés ni charismatiques. Juste une sorte de survivor qui a bien du mal à se lancer. En passant par des références poussées d’autres œuvres de la science-fiction, notamment Alien (un personnage « figurant » se nomme Ripley, le nom du vaisseau fait allusion au créateur de la saga Dan O’Bannon…).
Et même si, à nouveau, l’univers du jeu vidéo (décors, vêtements, nécromorphes…) est représenté fidèlement, le fait que ce soit en animation nuit tout autant que Downfall. Retirant toute l’angoisse que nous éprouvions en jouant au jeu, et le gore n’étant jamais dégoûtant à regarder. Sans compter que l’animation en elle-même se montre toujours aussi obsolète de nos jours (comme si Aftermath était tout droit sorti des années 80-90), affichant des incohérences visuelles visibles comme le nez au milieu de la figure (par exemple, la taille des personnages qui ne cesse de changer par rapport au décor, ou qui ne correspondent pas à certains éléments de ce dernier). Bref, rien n’a malheureusement changé depuis Downfall. Pourtant, le résultat n’en est plus que catastrophique !
Cette erreur, le film la doit à son scénario. Alors que Downfall proposait un script tout bonnement classique et peu accrocheur, Aftermath a voulu se livrer avec une histoire bien plus fouillée sur le papier. Cela n’a pas été dit dans le résumé mais c’est pourtant le cas : les actions du film ne sont que des flashes-back. Des souvenirs de témoins qui racontent à des scientifiques ce qu’ils ont vécu. En somme, à l’instar d’Angles d’attaque, nous avons la même histoire, mais contée de différents points de vue. Qui permettent d’apporter son lot de détails au fur et à mesure que l’histoire avance. Seulement, il faut que celle-ci soit intrigante. Ici, elle ne l’est aucunement ! Du coup, les longueurs se font ressentir et les personnages, déjà inintéressants, se montrent encore plus inutiles que l’existence de ce film d’animation.
Mais là où Aftermath se vautre littéralement, c’est dans son animation. Qui veut refléter le parti pris de son scénario, en changeant de style pour chaque point de vue. Comme si en 1h13, nous avions différents courts-métrages animés qui racontent la même histoire, avec les mêmes protagonistes. Pourquoi pas ? Il n’empêche, changer le style de l’animation ne veut pas dire tout remodeler ! Or, il n’est pas rare, lorsque le point de vue change, d’avoir des personnages au physique différent (même la couleur de peau est touchée par le changement, des protagonistes devenant hispaniques sans explication) ou des combinaisons/vêtements qui se modifient sans raison. Et comme si cela ne suffisait pas, pour différencier l’instant présent des souvenirs, l’animation classique laisse sa place à de la CGI (images de synthèse, à l’instar d’un Pixar) d’une piètre qualité, nous faisant croire involontairement à un épisode de Code Lyoko. Avec toutes ces différences, on perd rapidement le fil de l’histoire (qui ne mérite même pas notre attention), ne comprenant pas pourquoi le film se livre à nous de telle manière. L’ensemble est tout simplement dégueulasse (et je pèse mes mots) !
Il faut admettre qu’Aftermath fait fort. Si, si ! Se montrer encore plus chaotique et inutile que Downfall, c’est un véritable exploit ! Une fois de plus, il vous est conseillé de vous reporter sur les jeux vidéo, véritables prouesses techniques et de mise en scène qui savent vous faire vivre ce qu’est l’angoisse à l’état pur. Avec Downfall et Aftermath, c’est l’ennui et la perte de temps que vous connaîtrez. Le second provoquant, en plus de tout cela, quelques crises d’épilepsie à cause de sa laideur visuelle. Par le biais de cette critique, je vous sauve la vie !