Je plaide coupable, je n'avais encore jamais vu de films d'Antoine Fuqua, mais des échos que j'avais eu, ce n'étais pas la meilleure représentation de la finesse que l'on pouvait avoir. Preuve que tout le monde change.
Bien que récupérant quelques idées de grandes oeuvres du genre des années 70-80, à savoir Rocky et Raging Bull, Southpaw réussit sans problème à se faire sa petite place au milieu de ces longs-métrages pour lesquels il est devenu nécessaire de rendre un petit hommage dans chaque film de boxe actuel.
Alors évidemment, quelques idées de montage, notamment les fameuses séquences d'entraînement, et la psychologie du personnage, en pleine phase de deuil et de rédemption, nous laissent une petite image familière.
Au-delà de tout ça, Southpaw n'est, comem je le disais, pas le film brutal auquel on pouvait s'attendre. Les dilemmes moraux de Billy Hope sont très travaillés et très crédible et on arrive sans problème à se mettre dans la peau de ce personnage au travers des horreurs qui parsèment sa route actuelle et passée.
Cet ensemble, et je vais faire preuve d'une objectivité sans nom, est sans doute dû à des performances d'acteurs étonnantes. Rachel McAdams fait son boulot, malheureusement le scénario veut qu'on n'en profite pas durant très longtemps. Forest Whitaker est grandiose dans cette espèce de force tranquille qu'il canalise jusqu'à la toute fin où l'on comprends de plus en plus son état d'esprit et ses, pour le peu qu'on veuille bien nous apprendre, motivations.
Voilà, et donc la musique...
Ah oui mince. Jake Gyllenhaal, je persiste et signe, est définitivement l'un des acteurs de sa génération. Il nous embarque encore une fois dans une interprétation sincère et brutale, prouvant qu'il est un acteur talentueux et complet. Il est très rare de voir des acteurs de 34 ans ayant jongle à ce point entre les registres, de Donnie Darko à Southpaw, en passant par Brodeback mountain, Jarhead, Zodiac ou Night Call (et Prince of Persia, appelons ça une erreur de parcours).
La musique est composée essentiellement par James Horner, avant qu'on vienne tragiquement nous l'enlever, et par Eminem, également producteur du film. Donc évidemment, ces deux noms me prennent par les sentiments et donnent un côté un peu vigoureux au film, notamment dans les séquences de match où la mise en scène est plutôt rythmée et "punchy".
(Je me disais bien que la présence de 50 cent devait avoir un lien quelconque avec tout ça (merci pour le doublage absolument ignoble au passage)).
Pour conclure, malgré quelques éléments faisant que les pionniers du film coup de poing laissent une ombre au dessus de ce long-métrage, Southpaw est bon, voire très bon, et mérite d'être vu rien que pour la magistrale interprétation de ces deux comédiens hors pair.