Abre Los Ojos (à voir en V.O.S.T.F) est peut-être LE film le plus intense et intéressant jamais réalisé par Alejandro Amenabar ! Il n'a jamais fait aussi bien avant ni après ce film !
Oh, je ne dis pas que ce qu'il a fait avant (Tesis) ou après (The Others, Mar Adentro) sont nuls, ce sont de très bons films mais Abre Los Ojos a atteint des sommets ! Je fais volontairement abstraction du film qui ont suivi Mar Adentro (Agora) dont la qualité est, par contre, clairement mise en cause et qui est la triste confirmation de l'américanisation du cinéma d'Alejandro Amenabar (en effet, depuis la timide tentative de The Others, ce réalisateur ne fait plus de film se passant en Espagne, n'embauche plus d'acteurs espagnols, ne joue plus ses films en espagnol (à l'exception de Mar Adentro) mais préfère embaucher des célébrités hollywoodiennes et nous noyer sous des banalités, des facilités scénaristiques. Il ne prend plus de risque. Le prochain film d'Alejandro Amenabar s'intitule Régression et sortira dans le courant de l'année 2015. Le casting est le suivant (vous serez bien en peine de trouver ne serait-ce qu'un acteur avec un nom hispanique : Ethan Hawke, Emma Watson, David Thewlis, David Dencik, Devon Bostick, Dale Dickey, Aaron Ashmore, Lothaire Bluteau, Janet Porter S. Cooper, Jacob Neayem, Alli McLaren, Danielle Bourgon, Vanessa Spencer, Matija Matovic Mondi, Mackenzie Kerfoot, Samantha Tenus et Goran Stjepanovic !
Agora, c'était la même chose !
Amenabar prend donc ses distances avec l'Espagne et préfère rentrer dans les sentiers battus. Mais du temps d'Abre Los Ojos, il n'en était rien. Amenabar était la fierté du cinéma espagnol. Suffisamment underground pour ne pas sombrer dans les paillettes et la facilité, mais aussi suffisamment upperground pour ne pas sombrer dans l'oubli ou l'élitisme. Suffisamment créatif pour ne pas être Almodovar mais évitant clairement le film-concept si cher à Almodovar et à son public de snobs et pseudo-intellectuels chiants.
Abre Los Ojos nous égare, joue avec le fil ténu de la raison :
Où est le rêve, où est la réalité ?
L'un et l'autre existent-ils ou Cesar n'est-il tiraillé, en réalité, qu'entre la folie et de la raison ?
Qu'est-ce qui est réel et qu'est-ce qui est faux ?
Sommes-nous dans un monde où cohabitent deux dimensions parallèles qui, par moment, s'entrechoquent ?
Voilà ce que raconte le film, et personnellement, j'ai adoré !
Abre los ojos...
Abre los ojos...
Abre los ojos...
Abre los ojos...
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