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Henrico
168 abonnés
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2,5
Publiée le 27 septembre 2020
Le film de Lodge Kerrigan n’est certes pas celui d'un novice et possède de nombreuses qualités plastiques et thématiques. Entre autres, le parallèle symbolique qu’il établit entre la vacuité et la froideur de l’habitat des grandes villes occidentales et ceux des êtres qui s’y meuvent. Hélas, le cinéaste ne parvient pas à nous impliquer dans son personnage principal et encore moins dans son histoire. Il nous jette en pâture le sordide quotidien de cette femme, mais ne cherche pas à nous éclairer vraiment sur l'origine de ses choix ni sur sa destinée finale. Glauque et frustrant.
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4,0
Publiée le 13 août 2020
Cinèaste prometteur ("Clean, Shaven"), Lodge Kerrigan passe pour la seconde fois à la mise en scène en racontant l'histoire d'une call-girl prisonnière d'un destin qu'elle n'a pas choisi! Servi par une mise en scène quasi chirurgicale et froide, le rèalisateur new-yorkais traduit avec justesse la spirale au quotidien de son hèroïne, lâchèe dans la jungle urbaine de la Grosse Pomme! Mais comment faire pour se sortir de cette sensation d'enfermement avec un souteneur manipulateur qui n'est jamais loin ? Là tout est brut, dèroutant et magnifique! Ici, Katrin Cartlidge, èpoustouflante dans l'ambiance triste du bèton et du verre, est forte, pas libre mais dèterminèe à quitter la prostitution et trouver le bonheur dans la maternitè! S'appuyant sur la remarquable photo de Maniaci, Kerrigan fait jaillir l'èmotion d'instants fugitifs (cf. l'enterrement de la mère, l'èchographie...). Une grande oeuvre du cinèma anglais, dèrangeante et secrète, dont on ressort avec le coeur serrè! La mort prèmaturèe de Katrin Cartlidge en 2002 rend ce portrait de femme encore plus bouleversant...
Une belle surprise que ce deuxième film de Lodge Kerrigan ! Après le troublant Clean, Shaven le cinéaste signe un conte amer et désincarné sur la prostitution, fable dont la mutation ne s'effectuera que dans l'invisibilité. Privilégiant la singularité des êtres - son premier long métrage pouvait d'ores et déjà en témoigner - Lodge Kerrigan fait fi de tout procédé réducteur ou voyeuriste. Claire Dolan est une oeuvre constamment surprenante, dont le trio d'acteur principal mérite à lui seul le visionnage : d'une part Katrin Cartlidge, superbe comédienne au visage sobre et marqué ; d'autre part Vincent D'Onofrio, parfait en chauffeur de taxi déséquilibré ; enfin Colm Meaney, inattendu en proxénète impitoyable... L'austérité du cadre - et plus généralement de la mise en scène - n'empêche pas l'intensité du propos. Lodge Kerrigan signe donc un film sombre et ambigu dont le générique d'ouverture, tout de vitres vêtu, rappelle étrangement celui de La Mort aux Trousses d'Alfred Hitchcock... Une curiosité à découvrir.
Lodge Kerrigan évoque quelques mois de la vie d'une prostituée de luxe, Claire Dolan, en évitant tout racolage, vulgarité et en allant droit à l'essentiel. Film souvent d'une beauté dite "clinique", le ton est donné dès les premières images du générique avec ses images des façades de New York, avec leur perfection glacée, leur beauté figée...une sorte de jeu de miroir qui renvoi au personnage principal. On pense énormément à Sue perdue dans Manhattan d'Amos Kollek. Katrin Cartlidge est excellente et impliquée corps et ame dans ce role complexe, charnel, à fleur de peau et violent. Vincent D'Onofrio et Colm Meaney sont étonnants. La photo de Teodoro Maniaci et le montage de Kristina Boden renforcent cet aspect d'évocation d'une vie sans fards, sans excès ou scène inutile, n'utilisant le dialogue (souvent cru) que par nécessité de réalisme. Claire Dolan comporte beaucoup de scènes de sexe, souvent désepérées, impression renforcée par le regard vide et le visage figé de Katrin Cartlidge. Aussi violent dans le fond que souvent dans sa forme, Claire Dolan est un film réussi dont l'interprète principale aurait eu encore une longue et belle carrière devant elle.
Claire Dolan a l’intelligence d’aborder la prostitution comme une malédiction qui colle à la peau du personnage principal, fort d’un ton à la croisée du drame réaliste et du thriller fantastique dans lequel les clients deviennent des spectres réfléchis dans divers surfaces comme les miroirs, les vitres, les carrosseries de voitures ou les écrans de télévisions. Aussi le film prend-il l’aspect d’une traque anxiogène et poisseuse : le corps est épié, surveillé, désiré pour sa seule valeur imagogène, c’est-à-dire pour sa propension à construire des images sexuelles correspondant à une série de postures et d’intonations constitutives du jeu d’une actrice de théâtre. Et l’intérêt de la mise en scène est de présenter la prostitution comme une série de relations sexuelles dans lesquelles la sincérité ne pénètre pas, d’en faire un artifice qui, dans le cas du film, vient perturber le réel parce qu’elle raccorde la femme à un statut qui n’est plus le sien, ce statut d’actrice qu’elle laisse derrière elle une fois l’argent obtenu. Claire est une proie, victime de sa profession et des fantasmes qu’elle engendre chez ses clients au point d’organiser sa fuite, d’abord aux bras d’un chauffeur de taxi dont la fonction est donc de transporter des voyageurs d’un point A à un point B – ce qu’il fait, littéralement, pour la jeune femme –, ensuite par ses propres moyens, consciente de son incapacité à renaître de ses cendres en compagnie de quiconque. La disparition de la mère agit tel un choc, une rupture du lien de dépendance à un lieu qui libère de leurs tombeaux les spectres d’un passé qui ne saurait passer en restant là. Le long métrage orchestre ainsi une contamination de ce là, de l’espace intime, allant jusqu’à faire entrer dans l’appartement un client, traduction par l’effraction commise du viol de la vie privée. Il ménage toutefois, à terme, une porte de sortie qui ouvre sur des horizons nouveaux et lumineux. Si le film laisse en bouche un goût d’inachevé et d’amertume, la faute à une structure répétitive qui, si elle mime la souffrance du protagoniste principal, finit par tourner en boucle de façon automatique au risque de lasser le spectateur, l’intelligence scénaristique et formelle avec laquelle il aborde son thème mérite son visionnage.
"Claire Dolan" est un film sur la prostitution qui ne tombe jamais dans les clichés faciles. Ce qui m'a plu c'est qu'on n'a pas cette impression de "déjà vu". Le tout est montré de façon originale et avec finesse. J'ai été aussi frappé par la très bonne mise en scène ainsi que la jolie photographie. L'actrice principale, la regrettée Katrin Cartlidge est vraiment impressionnante. Elle m'a touché. Vincent D'Onofrio et Colm Meaney ne sont pas mal non plus. Le premier en chauffeur de taxi complètement désespéré et le second en avide proxénète. Pas mal de scènes de sexe mais rien de vulgaire. Un très bon film donc mais toutefois en-dessous de "Clean, shaven" ou "Keane" du même réalisateur, l'excellent Lodge Kerrigan.
Film assez sombre des années 90 qui relate la vie d'une prostituée sous l'influence de son maquereau. Malgré quelques longueurs ça se regarde bien. Sans plus...