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Jipis
40 abonnés
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3,0
Publiée le 24 juillet 2013
"Combien y en a t'il? Autant que vous pouvez en compter"
Cet apprentissage céleste paisible et mesuré loin d'un numérique déchainé transcende dans de douces méandres un esprit illuminé par un regard façonné dans un verbe audible et princier accordés à l'interprétation du ciel et de ses mouvements.
Principe disséqué par un facies inquiétant, oiseau de nuit endormi le jour dont les propos novateurs, étranges et dangereux se brodent dans l'utilisation d'instruments grossissants aussi lourds que douteux.
Devant une assemblée hostile et impétueuse une épée brisée dans l'eau se retrouve intacte hors de celle-ci, prouvant ainsi que le liquide est plus dense que l'air.
Les lentilles du télescope font la même chose. L'œil également.
Les objets grandissent en rapprochant leurs traits inconnus de sceptiques entretenus par divers témoignages négatifs affaiblissant un savant imposant de nouvelles doctrines contestant les paroles de la bible.
Comment faire accepter une hypothétique vie sur Jupiter?
Soleil raté contemplant la ronde éternelle de ses gardes du corps quand l'église soutient fermement que la terre est au centre de l'univers et que d'autres astres sont inutiles ou subordonnées.
Dans un contexte historique strict et verrouillé soudainement agité par des théories nouvelles élaborées dans l'allégresse par une intelligence dérangeante.
Le ressenti passionnant et concis d'un éphémère décalé dans une aventure d'une sobriété de cathédrale.
Sorti début 2012, "L’œil de l'astronome" repassait hier soir au Grand Action. C'est un film curieux qui évoque les découvertes astronomiques de Kepler au début du XVIIème siècle à la cour de l'empereur Rodolphe II. Eclairé comme un tableau de Georges de La Tour, le film ne cède pas aux facilites de la fiction romanesque. Pas d'intrigue amoureuse, ni de meurtre à élucider. Il décrit au contraire, avec une exigence rare, les défis scientifiques et les risques théologiques que prend l'audacieux astronome en remettant en cause, après Galilée, la centralité de la Terre dans l'univers. Denis Lavant met son jeu hyperbolique au service de cette dénonciation de l'obscurantisme.
A travers une mise en scène théâtrale, L'oeil de l'astronome nous raconte l'histoire du célèbre Jean Kepler, de ses fabuleuses découvertes ; et plus généralement, de l'astronomie elle-même. Malgré quelques longueurs, le film est à voir pour toute personne qui s'intéresse de près ou de loin au ciel et à ses mystères.
Quoi de plus approprié que la nuit étoilée pour explorer quelques épisodes obscurantistes lors de ces dix jours de 1610 où Kepler se vit confier le télescope de Galilée avec la mission de prévoir l'avenir de Rodolphe II à Prague. En révélant les évidences de l'observation astronomique, Kepler déchaine les attentes de vérité mais aussi les craintes des tenants de l'ordre religieux et de l'inquisition. Témoins de ces éclairs de vérité, les halos sautillants des lampes à huile nous conduisent au coeur de l'intimité des complicités amicales comme des menaces effroyables des puissants. Ce pari technique d'absence d'éclairage artificiel rendu possible par la trés haute sensibilité des derniers capteurs photo et vidéo nous plongent dans une implacable authenticité. La technologie avancée se révèle ainsi le meilleur atout pour cette passionnante participation à ces moments qu'on ne peut imaginer plus historiques.