A vrai dire, l'image du film est assez classique lorsque l'on regarde l'affiche et la bande-annonce. Pourtant, Lee Daniels ("Precious" et "PaperBoy") relève le défis de s'attaquer aux plus grosses années des Etats-Unis d'un point de vue historique. Mission accomplie, le résultat est bluffant.
L'oeuvre retrace en faite l'histoire de Cecil Gaines, un homme noir qui s'échappe des tyranniques champs de coton où il travaillait pour se lancer dans le métier de majordome. Son sérieux paye et il devient majordome à la Maison Blanche où il sera au côté des différents présidents qui ont ornés la politique américaine, tout en assumant sa vie de famille.
D'un point de vue scénaristique, c'est très bien. Rythmé, bien tourné, on ne s’ennuie pas et on suit tout simplement le fil de la vie de Cecil en bravant les dangers de l'époque face aux différences entre banc et noir. L'ambiance est puissante dans ce film, pas aussi forte que l'excellent métrage "La couleurs des Sentiments" mais assez élevée pour nous captiver durant plus de 2 heures. Décors, musiques, acteurs, tout est choisit pour retracer à la perfection une Histoire américaine aussi dense. Même Spielberg et son affreux "Lincoln" s'en mêlait les pinceaux alors qu'il n'avait qu'un seul président sur le dos. Là, on en a 7 ! De plus, la transition entre chaque président n'est pas brutale, loin de là, les plus importants sont très bien représentés.
Dans ce cas-là, pourquoi ce film n'est-il pas un chef d'oeuvre ? Tout simplement parce qu'atteindre la perfection dans un drame pareil n'est tout simplement pas possible. Après, la menace pour ce film chez certains spectateurs serait le basique. En effet, sans se mentir, le film se termine avec un hommage (comme d'habitude), le genre "histoire vraie" et le fait qu'un homme détient autant d'expérience depuis des années et qu'il a tout simplement traversé l'histoire et rien de plus. Pourtant il y a un moyen de contourner cette notion trop basique qui arrive en tête : la réalité des choses. Le réalisme est tellement grand, que chez 70% des spectateurs le basique passera complètement à travers les mailles du filet. Ceux qui s'en rendront compte n'aimerons pas; forcément, c'est ce qui freinera "Le Majordome", et c'est ce qui fait défaut chez lui. Si ce basique ne serait pas existant, les 5 étoiles seraient à côté de l'affiche en haut de cet article. Mais, bien au delà de ça, l'oeuvre restera un film du genre qui sera difficilement devancé.