Un film simple, basé sur les émotions. Une histoire toute simple : une fille se fait passer pour un garçon( fabuleuse Zoé Héran), pour s’intégrer à un groupe d'amis. Une recherche d'identité sexuelle comme dans La Naissance des Pieuvres, ce film est beau mais n'atteint pas le niveau du premier film de Céline Sciamma.
Second film de Sciamma et second film sur des petites filles/ado découvrant l'attirance vers le même sexe. Alors les deux films sont assez différents. Tomboy relève plus de l'occasion de la petite Laure de se faire passer pour un garçon, d'ailleurs son look aide beaucoup, je me souviens de la bande annonce où j'ai été très surpris d'apprendre que c'était une fille. On comprend alors parfaitement la bande de jeune qui l'intègre comme un garçon. Alors une immense qualité du film c'est d'être vrai, je veux dire, Sciamma fait un film qu'un psychanalyste pourrait sans doute analyser, mais je n'y connais pas grand chose, je ne vais pas m'étendre, mais c'est surtout un film qui montre des tranches de vie, les unes après les autres, sans qu'on puisse avoir une arrière pensée du style "là elle filme ça pour qu'on réfléchisse à ça ou à ça" alors on peut réfléchir, mais avant tout elle filme des enfant jouer, s'amuser, nager, courir etc. Et ça on ne le voit jamais au cinéma. Des enfants qui s'amusent juste avec comme simple but de s'amuser. Alors il y avait bien Max et les Maximonstres, mais c'était plus pour montrer la frontière parfois floue entre le jeu et le non jeu. Alors le film dit énormément de choses sur l'enfance, sur les débuts de la sexualité etc. Mais je pense qu'on peut apprécier le film des deux façons, comme une simple histoire et comme une réflexion psychanalytique de l'enfance. Et ça en fait un film assez riche. Par contre j'avoue avoir préféré Naissance des Pieuvres et que ce Tomboy m'a un peu laissé sur ma faim.
Un film où nous sommes tout de suite porté par ce sujet assez bouleversant et en tant que parents on se pose tout de même qq questions... La petite Jeanne est fabuleuse et à croquer !
Des acteurs excellent. Que ce soit Laure ou sa petite sœur, les deux personnages sont interprétés avec une justesse incroyable compte tenu de l'âge des actrices. Mais c'en est justement déconcertant. Je n'avais pas l'impression d'être au cinéma, je me suis sentie pendant toute cette heure et demie installée sur une chaise, à regarder cette petite évoluer avec ses amis sous le nom de Mickael, dans sa famille sous le nom de Laure. La réalisation plonge volontairement le spectateur au cœur de l'histoire, le jeu hyper réaliste des acteurs m'a extrêmement troublée, au point de me mettre mal à l'aise alors qu'en soi ce n'est pas un film « à la Vénus noire », qui lui était vraiment très dérangeant par le choc des images. Ici c'est « juste » un film qui nous plonge au cœur de l'histoire de la construction identitaire de cette jeune garçon manqué qui doit se construire dans une société où l'on attend des choses claires, bien établies, où l'on ne jure que par la norme et où l’ambiguïté n'est pas permise. Mais la manière dont le tout est filmé, que ce soit les scènes de jeu entre les deux sœurs ou bien les passages où Laure se regarde dans la glace, essaie d’apprivoiser ce corps androgyne, plongent vraiment le spectateur dans une drôle de situation, dans une gêne. Car elle est très jeune, et c'est en cela que TomBoy diffère vraiment de Boys don't cry (qui aborde le même sujet, mais de manière beaucoup moins intimiste néanmoins). Certains ont beaucoup ri durant le film, moi les seules fois où j'ai pu me marrer c'est lors des interventions de la petite sœur, qui dédramatise cette situation que tout le film s’attèle à nous faire ressentir comme dérangeante. Je suis sceptique quand à la grosse implication du spectateur dans le film car je n'aime pas me sentir prisonnière de ma gêne quand je vais au ciné, mais j'ai quand même passé un bon moment, alors ce sera un 3 (avant d'écrire ce commentaire je comptais mettre 2... Mais je réalise que pour être ainsi inspirée, c'est probablement que j'ai été secouée par le film et ce que j'aime quand je vais au cinéma).