Cce film avait fait une totale unanimité en sa faveur dans un des numéros du Cercle Cinéma (mon émission fétiche), sans une seule réserve émise, ce qui est assez exceptionnel pour cette émission. Refusant d'aller le voir en salles après quelques hésitations, en me disant au bout du compte, que ce film, assez modeste dans sa forme, passerait tout aussi bien le cap du petit écran, je me suis quand même empressé d'aller le louer dès qu'il était disponible dans mon Vidéo Club préféré.
Et , j'ai été assez partagé sur ce film. Il est vrai que le thème est trés original, et surtout, soulève plusieurs questions fort pertinentes: qu'est qui conditionne notre idendité sexuelle? L'inné ou l'acquis? Si on se sent garçon, alors que l'on nait fille, comme le vit-on, à l'âge des premières transformations corporelles ?
Et ce trouble naissant, Céline Sciamma le filme à merveille, en insistant sur les corps, celui de sa magnifique interprete, Zoé Héran, mais aussi celui des autres enfants de son âge, et notamment lors de parties de football parfaitement mises en scène, avec notamment un travail sur la lumière assez remarquable.
Je n'ai pas trouvé que le jeu des parents manquaient de naturel, et au contraire, j'ai particulièrement apprécié celui de Mathieu Demy, dans un beau contre emploi de père compréhensif mais dépassé par la situation. D'ailleurs, le fait que les parents ne condamnent jamais les attitudes de leur fille est une bien belle idée, loin des clichés.
En revanche, le bémol principal que j'opposerais à ce film est le fait- et c'est sans doute une des raisons qui fait qu'il ait été tant plébisicté, qu'il est, à mes yeux, plus un film de mise en scène que de scénario.
Certaines scènes s'étirent inutilement et, même si une petite fille de 10 ans ne peut évidemment pas exprimer tout ce qu'elle a sur le coeur, certains de ses silences et de ses non dits sonnent trop "cinéma d'auteur" pour toucher véritablement à la moëlle. Et l'intrigue, du coup, s'en trouve quelque peu ébranlée, en faisant quelque peu du surplace, notamment dans la dernière demi-heure.
Tomboy est, en l'état actuel des choses, un bel objet et un film trés intelligent, car jamais voyeuriste ni moralisateur, mais sa sècheresse d'ensemble empêche que l'on en ressorte avec la larmichette.
chronique en entier ce blog :
http://www.baz-art.org/archives/2011/11/07/22482968.html