Tiens, un film produit par la boite à Berlusconi ! Ca interpelle. Bon, j’ai longtemps hésité quant à la note de ce film, mais non, il mérite bien son 1.5.
En fait cette adaptation de Conan Doyle (à des années lumières quand même) est plus que limite et joue avec le feu. Heureusement pour elle il y a un duo d’acteurs solides dans les rôles principaux. Rhys-Davies mange à tous les râteliers, même les pires, mais ici il se débrouille bien et correspond tout à fait au rôle du professeur Challenger. Face à lui le trop méconnu David Warner est tout à fait à l’aise dans la peau de Summerlee, je dirai même qu’il pique la vedette à Rhys-Davies, semblant plus à son aise. En revanche grande fadeur d’Eric McCormack qui ne s’impose jamais dans la peau de Malone, et cède clairement la place d’une part aux personnages féminins (Nathania Stanford qui nous gratifie d’une scène nue et Tamara Gorski, sorte de Jane) et d’autres part à des seconds rôles plus charismatiques (Sala Came ou le jeune Darren Peter Mercer, pas mauvais du tout). De ce point de vue c’est plutôt une bonne surprise.
Là où ca commence à se gâter c’est dans l’histoire. En fait ce film est la suite d’un précédent épisode chroniqué sur l’IMDB mais que j’ai cherché en vain, je ne sais même pas s’il a eu le droit à une vidéo. Il n’y a donc pas vraiment de présentation du plateau ou des personnages, et on rentre directement dans l’action, avec des vilains méchants exploitant les ressources locales au détriment de la faune. A partir de là rien de bien problématique, sauf que malgré l’absence théorique de scène d’exposition, le film est terriblement lent. L’action est rare et très molle, les rebondissements sont presque inexistants (sauf dans les vingt dernières minutes), et l’histoire peine à tenir debout quant on en arrive à une sombre problématique volcanique. C’est là où je pense que le film se destinait à un public d’enfant, car le métrage est peu sérieux, Summerlee et Challenger sont plus souvent des clowns que des scientifiques en opposition, et l’histoire à la Bambi au début du film (avec un ankylosaure de dessin animé d’ailleurs) ne peut pas être issu d’un film pour adulte.
Visuellement Return to the Lost World est faible. Coté décors, en dehors des paysages, globalement convaincants (et encore, certains lieux font très artificiels), on ne peut guère s’enthousiasmer. C’est pire que dans un épisode d’Hercule ! Heureusement la photographie est là pour rattraper un peu le coup, avec de jolies couleurs, une ambiance plaisante bien que pas effrayante pour un sou.
La mise en scène est plate et sans grand relief, avec des séquences avec les dinosaures et des scènes d’action qui globalement font vraiment peur par le ratage qu’elles représentent. Bond est beaucoup plus à l’aise avec ses personnages, dans le contemplatif, mais dès que ca s’agite il a l’air incapable de proposer quelque chose de cohérent. Il faut dire que le pauvre n’est pas gâté non plus. Les dinosaures ici sont surement les plus pathétiques que j’ai vus de ma vie. Oubliez vite Carnosaur ou autre médiocrité « nanarlandaises », là c’est du plus que lourd. J’ignore qui s’est occupé des fx, mais un enfant de 5 ans ferait mieux. Il faut imaginer des peluches… et voilà ! C’est simple il y a trois dinos dans le film (ankylosaure, Edmontosaure, je crois aussi un subreptice carnivore, et un ptérodactyle qui n’est pas un dinosaure comme chacun sait). Le premier est vu à moitié, le reste étant caché dans un buisson, surement pour pas que l’on voit le marionnettiste. Il ne bouge que la tête, c’est tout. L’Edmontosaure se contente de faire émerger sa tête pendant 5 secondes au dessus d’un arbre. Le carnivore je ne me souviens même plus où il est dans le film tellement il était invisible. Le ptérodactyle fait quelques apparitions, on le voit depuis le sol dans les airs, point barre. Je n’ai pas vu pire, et aussi radin coté apparition des créatures. Je veux bien que le budget soit petit… mais faut pas pousser. Dans les années 30 ont faisait cent fois mieux. Même Yor, dans les années 80, film dont on se moque allégrement pour son tricératops faisait mieux, c’est dire. De surcroit le film ne se rattrape pas sur sa musique, faiblarde.
En fait Return to the Lost World est une assez piètre adaptation. Sauvant les meubles par ses acteurs, ses paysages, et quelques bonnes scènes (Bond livre un très beau passage avec Nathania qui montre clairement qu’il n’est pas mauvais quand il le veut), je pensais l’adaptation de 1995 avec Bergin la plus faible, mais clairement celle-ci la dépasse. Malgré le budget ric-rac, je ne peux malheureusement pas pousser plus haut que 1.5, même si c’est là un film avec des dinos regardable par toute la famille.