Vu au hasard de mes emprunts de cassettes, dans les vidéoclubs de mon ancien 20ème arrondissement, j'ai été touchée dans ce film par les acteurs et le revirement de cet avocat parvenu, qu'incarne Gérard Lanvin. Carole Bouquet (son épouse) m'a bluffée, comme souvent,par sa beauté racée, son "parlé" distingué et surtout cette dignité de femme trompée, blessée dans sa sensibilité et fierté de femme installée, ayant probablement toujours songé, que sa beauté, sa naissance et l'aisance de leur environnement, l'épargneraient d'un désir de changer, éprouvé par son mari, ayant, peut-être aussi grâce à elle, gravi les échelons, et atteint l'élite par sa profession d'avocat, reconnu, aisé, à la vie sans heurts à priori.
Elle est admirable dans son amour qui demeure, malgré la trahison, et transgresse la pudeur, pour sauver son époux, du "cul de sac" dangereux, où il s'est passionnément plongé, troublé, puis épris, par cette jeune, attirante et moins favorisée jeune femme (Virginie Ledoyen), qui "en galère" pour avoir volé afin de survivre, frappe à sa porte dorée, pour de l'aide lui quémander, afin, si possible de s'en tirer.
On n'oublie pas forcement d'où l'on vient, et gérard Lanvin, replonge dans son passé, grâce à cette jeune fille paumée, en qui il voit, en partie, celui qu'autrefois, il a été. Guillaume Canet, le petit ami de Virginie Ledoyen, magouilleur, un tantinet escroc, est retournant d'assurance et répliques carrées. Son regard trouble, ainsi que ce tempérament extrême et dur incarné, lui accordent un charme viril particulier. Quant à Ledoyen, bien qu'elle fut décrite par un critique apprécié, comme une jolie fille sans réel plus, elle incarne selon moi, par sa voix rauque, et son physique, la fille bien dans sa chair, qui assume une sexualité sans fausse pudeur féminine. Un film intéressant, à voir pour le déroulement du scénar', la psychologie des personnages, leur plastique, et les leçons éventuelles, que tout film porte potentiellement en son sein.