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Uchroniqueur
153 abonnés
2 376 critiques
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5,0
Publiée le 4 août 2019
Magnifique film de Pierre Granier Deffere de 1966 adapté du roman de René Fallet. Charles Aznavour nous rappelle ces talents d'acteur, et assure la chanson du générique de fin. Un beau film, une merveilleuse aventure estivale parisienne, servie par une bonne distribution, des personnages attachants (notons ceux de la "bande de copains", un thème cher à Fallet) et la puissance du personnage de Cogaille interprété par Michel de Ré. Un formidable voyage dans le Paris Bohème des années 60, ses monuments, ses rues, ses artistes peintres, ses concierges aux aguets, ses bistrots, ses gueules, ses accents, ses deux-chevaux et la nostalgie d'un cinéma de grande qualité au prises de vues soignées, à la réalisation propre, au scénario solide et aux personnages bien construits, ayant tous de la densité et de la profondeur. Quelle bouffée d'oxygène !
Après le départ de sa famille en vacances en Bretagne, Henri Plantin (Charles Aznavour), un modeste employé à la Samaritaine, reste seul à Paris au mois d’août, avec pour seule compagnie quelques voisins, habitués du troquet du coin. Il rencontre à la sortie de son travail, sur le quai de la Mégisserie, Patricia Seagrave (Susan Hampshire) une Anglaise venue à Paris poser pour des photos de mode. Entre les deux cœurs solitaires, une brève idylle se noue.
Paris au mois d’août affichait complet à la séance de la Filmothèque du Quartier latin où je suis allé le voir. Il faisait partie d’un cycle « Paris au cinéma » opportunément programmé par ce cinéma minuscule d’art et essai de la rue Champollion qui enregistre, quel que soit le film à l’affiche, des taux d’affluence records.
Sans doute y a-t-il un effet de miroir amusant à aller voir "Paris au mois d’août" à Paris, au mois d’août. D’autant que ce film se plaît à montrer les rues parisiennes, telles qu’on les connaît bien, mais telles aussi qu’elles ont considérablement changé en soixante ans. Henri et Pat traversent le Pont-Neuf, remontent la rue Dauphine, contournent le jardin du Luxembourg avant d’arriver au Panthéon. Le lendemain, ils vont visiter les Invalides. Pat pose pour un photographe sur le toit du CNIT à La Défense et au pied de la Tour Montparnasse qui est en train de sortir de terre [PS : Il ne s’agirait pas de la Tour Montparnasse dont les travaux ont commencé en 1969 seulement].
Mois vide, août est à Paris le mois des célibataires pour ceux qui y travaillent pendant que leur famille est partie en vacances. Dans les quartiers chauds de l’Afrique coloniale avait cours pendant ce mois-là une expression qui ne laissait pas la moindre ambiguïté : le mois du Blanc. Bon mari, bon père de famille, mais étouffant dans une vie trop étroite pour lui, Henri Plantin ne peut pas ne pas céder au charme et à la pétulance de Pat. C’est un tourbillon qui l’emporte, une nouvelle jeunesse qui s’offre à lui et la promesse d’un nouveau départ.
Revoir Paris en noir et blanc au mois d’août est une joie. Partager avec ces vieux amants leur ivresse est un bonheur. Mais "Paris au mois d’août" souffre d’un handicap rédhibitoire : Charles Aznavour. Il n’est pas crédible un instant. Bob Lemon l’était un peu plus dans "Sept ans de réflexion" (1955), un film au scénario très proche. Quant à Marilyn Monroe, inutile de dire que son sex appeal était autrement plus atomique que celui de la bien fade Susan Hampshire
Après une longue carrière d’assistant (de 1950 à 1960) où il rode son savoir-faire auprès de réalisateurs comme Jean-Paul Le Chanois, Denys de la Patellière ou Marcel Carné, Pierre Granier-Deferre accède à la réalisation en 1962 avec « Le petit garçon de l’ascenseur » qui lui apporte un succès d’estime. Il se spécialise dans les adaptations littéraires, notamment celle de « La métamorphose des cloportes » d’Alphonse Boudard qui lui vaut son premier succès public grâce à un policier tragi-comique certes inabouti mais tout de même consistant, A la suite, avec « Paris au mois d’août », il change complétement d’atmosphère comme il le fera tout au long de sa carrière, en livrant un film au romantisme ensoleillé à partir du roman éponyme de René Fallet. Pour l’occasion il retrouve Charles Aznavour qu’il vient de diriger dans « La métamorphose des cloportes ». Le crooner franco-arménien a déjà une solide carrière au cinéma derrière lui mais il aborde avec la romance un registre qu’il ne connaît pas au cinéma même s’il peut être rassuré par le fait que dans son livre, René Fallet décrit son héros comme étant son sosie. Pierre Granier-Deferre lui-même est novice dans le domaine. L’histoire est on ne peut plus simple. Un employé de la Samaritaine se retrouve seul dans un Paris désert en plein mois d’août pendant que sa femme et ses deux enfants sont partis à Concarneau en vacances. Il rencontre fortuitement une jeune anglaise (Susan Hampshire mutine et ravissante) qui prétend être mannequin international alors que lui s’invente une carrière de peintre reconnu. Romance pour le moins improbable compte tenu de tout ce qui sépare les deux tourtereaux qui pendant un court moment vont se rêver amoureux. Charles Aznavour incarne avec ferveur mais aussi avec une certaine maladresse ce quadragénaire complétement éberlué par ce cadeau qui lui tombe du ciel. Le Henri Plantin de Charles Aznavour est sans doute un peu agaçant par instant à force d’empressement et de romantisme échevelé mais l’acteur, par sa sincérité, parvient tout de même à le rendre touchant. Susan Hampshire plus jeune mais aussi curieusement plus lucide est radieuse. La caméra de Granier-Deferre la caresse d’autant plus tendrement que le réalisateur vit hors plateau une histoire d’amour avec la jeune actrice anglaise. L’autre attrait du film est la découverte d’un Paris désert au mois d’août qui n’existe plus désormais et que regrettent assurément ceux qui ont eu la chance de le connaître. Reste donc les films d’époque pour s’en imprégner. A côté des deux amoureux, Daniel Ivernel et Michel de Ré qui incarnent les deux amis attendris d’Henri Plantin, tentant de le ramener en douceur à la surface de la terre sont franchement excellents et constituent l’une des principales réussites de ce film méconnu qui mérite d’être redécouvert, confirmant que Granier-Deferre était un grand réalisateur, malheureusement pas assez honoré.
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4,0
Publiée le 9 juin 2021
J'ai beaucoup apprécié ce film ayant acheté la réédition en 2019 en dvd de après la mort du grand Charles Aznavour c'était une époque beaucoup plus simple avec l'innocence de l'époque qui transparaît dans le film. Charles Aznavour était merveilleux dans le rôle du mari affectueux qui part pour l'été après que sa femme et ses enfants soient partis en vacances. Susan Hampshire était enchanteresse dans le rôle de la jeune fille célibataire qui travaille à Paris. Voir Paris tel qu'il était est incroyable alors qu'aujourd'hui toutes les villes du monde sont surpeuplées de gens et de voitures. Je recommande ce film à tous les âges aux jeunes pour voir comment était la vie dans les années 60 et aux personnes plus âgées pour se rappeler à quel point la vie était belle....
Un film que l'on aimerait voir et revoir, accompagné d'une très belle musique et chanson. Enfin Charles Aznavour semble être reconnu pour son immense talent: auteur, compositeur, interprète, acteur.