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Kloden
128 abonnés
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4,0
Publiée le 3 mars 2015
Ainsi, c'est donc par un pseudo-documentaire d'une demi-heure sur la situation sociale de la Jamaïque qu'a vu le jour la filmographie de Denis Villeneuve, le réalisateur canadien qu'Hollywood a adopté après le raz-de-marée Prisoners. Et franchement, c'est déjà une vraie petite claque que cette immersion dans l'esprit formaté d'un journaliste "occidental" (le mot ne veut plus dire grand chose, et je ferais sans doute mieux de parler d'un reporter venant d'un pays aisé - qu'il soit canadien est anecdotique). L'idée de la boîte noire, de ces rembobinages et flash-forwards successifs, est purement géniale. Elle souligne le côté psychotique de l'entreprise, décrit avec inspiration le processus de dés-apprentissage que vit le personnage, en même temps qu'elle évite de tout faire passer par des moyens classiques (voix-off, scènes trop marquées d'humanisation des personnages, ruptures narratives abruptes...) pour démentir la description violente initialement faite de cette société jamaïcaine en création. REW FFDW (allez retenir ce titre, tiens) devient donc un moyen-métrage fascinant sur la perception et la connaissance de son environnement, filmé par un cinéaste constamment aux aguets qui ne rate pas une miette de ce qui l'entoure. Tout ça devient immédiatement beau, précisément parce que Villeneuve semble nous dire de ne pas s'arrêter à le regarder comme quelque chose de laid. J'ai même sacrément eu envie de chanter avec ces rastaman, comme ils aiment eux-mêmes à s'appeler, à faire corps avec leur vie et son essence insaisissable mais pourtant rendue si prégnante. Un truc qui arrive à me faire vivre si intensément l'image, c'est franchement assez rare. Alors quand en plus Villeneuve est assez subtil pour ne pas conclure sur une vision bêtement tranchée et favorable de ce qu'il a filmé, c'est encore mieux, tant ça préserve le potentiel de fascination que déploie son métrage. Je partais sur un 3.5, mais oui, je crois bien qu'après réflexion, je vais accorder 4 étoiles à un moyen-métrage produit avec trois bouts de ficelle. Ce que je ne fais généralement jamais pour autre chose qu'un long-métrage, puisque je suis extrêmement formaté à ce format, justement. Mais voilà donc, en définitive, une autre chose de REW FFDW m'a appris à désapprendre. Oui, 4 étoiles. Je n'en reviens pas moi-même, de ce simple fait comme surtout de l'effet qui en est la cause et qu'à pu produire sur moi ce dont je n'attendais au mieux qu'un profil curieux et prometteur. Le cinéma, toujours plein de surprises.
Court-métrage initiatique au titre évoquant les commandes « rewind » et « fast forward » des appareils à enregistrer sons et images, la première œuvre sur pellicule de Denis Villeneuve raconte l’histoire d’un photographe reporter revivant un récent voyage à la Jamaïque où il devait photographier une Miss Monde et qui, au détour d’une panne de voiture, va se retrouver coincé en plein quartier sensible de Trench Town avant d’ouvrir les yeux sur la réalité du pays en apprenant à désapprendre et à se détacher des images. Si le thème de la remise en question est au cœur de l’histoire, celle-ci reste tout de même absconse car trop conceptuelle et il est alors difficile de rentrer dedans. Reste alors de belles images de la Jamaïque captées façon documentaire, mais c’est vraiment insuffisant !
Format court réalisé par Denis Villeneuve en 1994. Ce documentaire nous délivre de très belles images sur la Jamaïque qui valent bien quelques REWIND & REPLAY. L’idée de la « boite noire » est originale, avec un coté fantastique cher à Denis Villeneuve. Mais, documentaire n’implique pas absence de scénario ; cet aspect apporte, dans la première partie du film, un coté très décousu, heureusement sauvé par la beauté des images. Le pitch : En Jamaïque un reporter qui recherche Miss Monde 76 tombe en panne de voiture.
Au travers de ce moyen-métrage sur le thème du multiculturalisme, le réalisateur aujourd'hui acclamé, Denis Villeneuve, nous livre un film dont le seul bénéfice relève des images et interviews choques d'une population stéréotypée comme violente, mais simplement désireuse de survivre et aspirant à un avenir meilleur. REW-FFWD essaye, par le biais d'images souvent peu recherchées graphiquement, et souvent un montage maladroit, de nous transposer la vision d'un étranger à son arrivée en Jamaïque avec en tête tous les stéréotypes possibles. Avec les thématiques qu'il était sensé abordé (violence, jeunesse sans espoir, peur de l'avenir), le film se perd vite dans sa volonté d'être original et profond, pour devenir au final un film à la complexité peu nécessaire et qui n'impacte pas autant que les thématiques pouvaient le permettre. Dommage.