Les raisins de la mort est un classique du cinéma d’horreur Bis francophone, et souvent précédé de la réputation d’être le premier film de zombis français. Malheureusement, le résultat n’est pas franchement à la hauteur.
Parmi les points positifs, je retiens une histoire qui propose quelques idées originales et bienvenues. Le point de départ du film est en effet une belle trouvaille. Par ailleurs il y a aussi de bons moments de suspens, et de tension. Toutefois, Les raisins de la mort souffrent d’un rythme très lent. Si c’est caractéristique de Jean Rollin, ici ce sentiment est d’autant plus marqué, que la narration est classique, au contraire d’un film comme La rose de fer par exemple. Du coup, les ralentissements sont très sensibles, les dialogues étirés en longueur aussi. De plus la gradation est mauvaise, jusqu’à une conclusion ratée, puisque finalement, le clou du spectacle est au début, dans le train.
Les décors sont aussi un très bon point, avec une belle exploitation des décors naturels. Si quelques intérieurs sont moins enthousiasmants, cependant dans l’ensemble Les raisins de la mort est agréable. Je note encore une bande sonore surprenante, minimaliste, mais plutôt plaisante.
En revanche, pour le reste, c’est globalement négatif. Le casting est très mauvais. Les acteurs jouent vraiment mal, et si l’actrice principale est loin d’être la moins bonne, elle n’est pas géniale non plus. Leurs prestations sont fades, le rendu des émotions quasi nul, les dialogues sont déclamés sans conviction, c’est un ratage presque total, en dépit du déshabillé de Brigitte Lahaie.
La mise en scène, sans être mauvaise, n’est pas non plus dans les meilleures de Jean Rollin, avec un statisme bien trop prononcé pour ce type d’histoire. Il convient de prendre pour exemple, ce passage montrant deux personnage voyant s’avancer un zombi devant eux. Le manque d’intensité est digne du Lac des morts-vivants. Quelques passages surnagent sur ce point, notamment celui du train déjà évoqué. La photographie est aussi relativement préjudiciable au film. Si les décors sont beaux en effet, la photographie fait son âge, avec des couleurs sans grand relief, et des contrastes trop peu appuyés. Enfin, les effets spéciaux et les trucages sont inégaux. Tandis que quelques-uns comme celui de la fourche sont bons, la plupart, et surtout les maquillages sont ratés, à peine supérieurs à un mauvais film de Mattei.
En clair, Les raisins de la mort est un petit film qui présente assez peu d’arguments. Si le manque de moyens financiers est criant, néanmoins la faiblesse du casting, la mise en scène trop souvent inconsistante, et les lacunes en matière de rythme sont rédhibitoires.