L’Etrangère, téléfilm que j’ai regardé par curiosité de voir José Pinheiro loin des petits polars violents et roublards de ses débuts. Un téléfilm adapté de Patricia McDonald qui se laisse voir, mais qui n’a rien de folichon.
Le meilleur sans doute reste l’interprétation. Anne Caillon, à la hauteur dans son rôle et une belle photogénie. Personnage présenté de façon un peu caricatural (avec les multiples flash-backs un peu balancés à l’emporte-pièce), mais l’actrice est top, et son personnage intéressant et attachant. En face d’elle, Gaëlla Bona en fait parfois beaucoup mais pour notre plus grand plaisir ! Composition extravagante et étonnante, l’actrice ne maintient pas trop le suspens, mais par contre il y a des scènes qui dépotent. Pour le reste, ce n’est pas mauvais. Annie Gregorio et Marc Cartes forment des seconds rôles honorables, ma petite déception viendra d’un Thomas Jouannet assez fade et assez idiot que l’on dirait échapper d’un soap français.
Le scénario déroule une trame classique mais correcte. Un peu longue au début, la deuxième partie est clairement meilleure, avec une fin convaincante quoiqu’attendue. Dans l’ensemble ça sent le téléfilm, mais en dehors de la romance en première partie qui fait kitsch, le film tient la route et se laisse voir pour une petite soirée sans prise de tête. Pinheiro nous gratifie de quelques scènes un peu « étranges » par rapport au déroulé, ce qui ne nuit pas à l’ensemble en lui apportant quelques airs de série B.
Formellement, à part un montage parfois aux limites de l’hasardeux (transition très brutes, coupures visibles), le film bénéficie d’une esthétique passable. L’ambiance sud de France fait penser à des séries télés ringardes, mais peu à peu l’ambiance thriller finit par la remplacer agréablement. Clairement, là aussi la première partie version « carte postale kitsch » est la moins bonne, tandis que la deuxième gagne en nervosité, en ambiance lourde avec quelques scènes fortes.
Pour ma part, L’Etrangère ne révolutionne rien et est clairement téléfilmique. Pour autant, je serai mal venu d’en dire vraiment du mal, car ça reste divertissant, si tant est que l’on supporte une première partie lancinante. L’interprétation est cependant le gros atout du film, le duo Caillon-Bona surtout. Il me permet de monter jusqu’à 3.