Like Crazy fait parti de ses nombreux films issus du cinéma indépendant et qui malheureusement ont beaucoup de mal à se faire connaître en dehors des pays dans lesquels ils sont produits. Alors que cela fait maintenant un an que le film est sorti aux Etats-Unis, et qu’il a été récompensé de deux prix lors du Festival de Sundance en 2011, il est toujours sans date de sortie chez nous et il est fort probable que s’il sort un jour ce soit directement en DVD/Blu-Ray (ce qui est honteux, quand on voit le nombre de bouses qui ont droit à une sortie cinéma). Bref voir un film de ce genre de temps en temps ça fait carrément du bien, car s’y mêlent qualité et divertissement. Si au fond on peut dire que l’histoire du film n’est pas d’une originalité débordante, il va sans dire qu’elle bénéficie d’un très bon scénario qui ne tombe jamais dans la niaiserie où dans la facilité. De plus, lorsqu’on met en scène une telle histoire, tout repose sur le jeu d’acteur et c’est de là que le film tire toute sa force. Les deux personnages principaux, interprétés par Felicity Jones et Anton Yelchin, forment un couple débordant de sincérité et de crédibilité. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on y croit à leur histoire, et si l’ensemble peut paraître un peu fleur bleue, si on a un minimum de sensibilité et de coeur et bien on ne peut qu’être touché par leur histoire, qui est quand même assez chargée en émotion. Et une émotion qui, contrairement au cinéma Hollywoodien classique, ne provient pas de la musique tire-larme qu’on te balance plus fort que les dialogues (puisqu’il n’y a pas de musique durant ces séquences) mais bien du jeu des acteurs. Et ça c’est fort. On saura également apprécier les seconds rôles, et notamment la présence de la désormais célèbre Jennifer Lawrence, qui viennent enrichir l’histoire et qui définissent et caractérisent plus en profondeur les personnages principaux et leur personnalité. Du côté de la réalisation, on est dans le cinéma indépendant (c’est-à-dire pas à gros budget), donc forcément on a rien de très extravagant au niveau des plans (hormis quelques scènes qui se démarquent tout de même, comme celle réalisée en stop-motion qui m’a marqué), mais l’esthétique et la composition de l’image sont juste un bonheur, et révèlent souvent beaucoup de choses implicites. Parfois j’ai vraiment eu envie de mettre pause, juste pour apprécier encore un peu plus les plans et la beauté de ceux-ci. J’ai donc vraiment eu un gros coup de coeur pour ce film, d’ailleurs au début je voulais attendre un peu avant d’en faire la critique, histoire de prendre un peu de recul mais j’ai finalement pas pu résister. J’espère vraiment convaincre un maximum de personne de le voir, puisque quand je suis transporté comme ça devant un film, que je ne vois pas le temps passer, que je partage les émotions des personnages, et qu’une fois que le générique de fin apparaît je me dis “ce film n’a pas de défauts (à traduire par “chef d’oeuvre” dans mon langage), vivement que je le revoit!”, et bien j’ai qu’une envie c’est de le partager avec le plus de monde possible !