Et voilà que pour son nouveau film le génie Paul Thomas Anderson adapte le livre dérangé de Thomas Pynchon, c'est le genre de bouquin qui d'après certains semble inadaptable, que voilà justement un défi pour ce bon vieux... enfin pas tant que ça, Anderson.
Pas mal critiqué et même traité de pire film du réalisateur Inherent Vice est loin de valoir ces mots, certes ce n'est peut être pas la plus importante des œuvres du monsieur mais ça reste du très bon niveau tout de même. Réputé également fouillis voir brouillon certains n'ont pas du apprécier le fait de se perdre dans ce sac de nœuds psychédélique. Sachant que le film serait lent et loin de l'ambiance groovy de la bande annonce je n'ai pas reçu de coup de massue à ce niveau. Je ne trouve pas non plus l'histoire aussi imbitable et mal foutue qu'on le dit, par moment on se perd dans ces histoires qui se croisent et se mélangent mais au final on décèle très bien les liens entres toutes ces fameuses histoires.
Pour résumer le film à son image, nous suivons donc Larry Sportello surnommé "Doc", un détective privé hippie et accro à la fumette qui est chargé de retrouver le riche Michael Z. Wolfmann disparu avec son ex copine Shasta, rien de bien compliqué jusqu'à ce que les rencontres et connaissances de Doc surgissent, et là, la question est: "Peut-on aller pisser pendant le film sans mettre pause ?", à cette question je répondrais: "Même en mettant pause, tu auras du mal à t'y retrouver !". Même si je n'ai peut être pas tout saisi, bien que j'ai compris une bonne grosse partie, je ne me suis pas ennuyé comme certains apparemment, je suis resté si concentré sur l'histoire pour ne pas perdre le fil que je n'ai pas franchement eu le temps de m'ennuyer.
Anderson pose sa caméra au sein d'une ambiance seventies superbement retranscrite, il adapte ses cadrages à l'ambiance et au style du film, au début je me demandais même si j'étais bien devant du PTA tellement les cadres sont nouveaux. La bande son qui est toujours un point essentiel chez Anderson et elle aussi en total accord avec l'époque, les costumes quant à eux sont top fun, chaque personnage à bien un style différent, et le plus classe est évidement celui de Doc alias Joaquin Phoenix.
Phoenix qui se retrouve une fois de plus après "The Master" devant la caméra de Paul, il y est formidable, même sans parler, il a une telle présence, une présence ringarde, mais c'est bien sur voulu, ces rouflaquettes, cette tignasse, ces lunettes, ces yeux de "je comprend rien", ces pieds sales et ce chapeau de paille, tout est réuni pour donner à ce personnage le look hippie parfait. A ses cotés on retrouve bon nombres de noms comme Josh Brolin alias Bigfoot qui aime les bananes au chocolat, Owen Wilson en une sorte de Judas, et également Katherine Waterston, Reese Witherspoon, Benicio Del Toro, Jena Malone, Martin Short, Michael K. Williams ou encore Eric Roberts, par contre cette fois ci pas de Philip Seymour Hoffman malheureusement, il aurait été parfait en hippie, R.I.P. mon vieux.
En bref, sans être son film le plus remarquable, il reste bien au dessus de ce que les critiques en disent, c'est un film drôle, bien écrit, soigné, barré bien sur, avec de nombreux plans séquences classes, une BO délicieuse, un casting au top, et voilà. Seule petite chose dommageable c'est qu'après avoir revu la bande annonce je me rend bien compte que certaines scènes barrées présentes dedans n'étaient pas dans le film, je me doute qu'il a fallu couper des choses et que le film fait déjà 2h30 mais c'est un petit regret tout de même.