Le Labyrinthe tout court, donc, se situe dans la même vague qu’Hunger Games, mais surtout dans la lignée de la trilogie Cube où les personnages étaient aussi enfermés dans un labyrinthe sans savoir pourquoi, & que leur seul objectif devenait de s’échapper. Si la référence vous échappe, je peux ajouter que Le Labyrinthe, c’est une sorte de Sa Majesté des mouches format popcorn. On ne lui en demande pas tant & Wes Ball ne s’y prend pas mal.
Il est un peu surprenant de voir dans cet étirement d’un genre à la mode que la société formée par les adolescents n’est pas manichéenne, & en réalité presque fidèle à la tentative de politique infantile que l’on pouvait voir, justement, dans Sa Majesté des mouches. De la sorte, l’histoire ne s’engage que partiellement dans le cliché, rebroussant chemin assez vite pour éviter l’écueil. En gros, on nous offre des stéréotypes exploités seulement à moitié pour mieux faire miroiter le côté spectaculaire du quotidien des personnages, & il n’est pas sûr que cela soit suffisant pour éviter de procéder à un léger facepalm devant ces gamins érigés en société à la force de leurs petits bras.
Heureusement, on ne nous fait pas trop gober que les personnages sont plus forts que tout le monde & que leur destin est ”spécial” à tout crin, même si c’est vrai de facto. En fait, le personnage de Dylan O’Brien se sert des codes du genre comme d’un tremplin, évitant de passer pour l’inévitable raté (taré ?) de la bande que le talent soudain promeut. Comment ça, c’est ce qui se produit ? Pas du t— Oui, bon, mais ce que je veux dire, c’est que le personnage n’est pas enfermé dans cette nature de marginal qui est la clé de tout. Il est d’ailleurs agréablement linéaire.
En attendant sa clé, le Labyrinthe nargue le groupe nichant sur la clairière, dédale mécanico-mystique & terrain propice aux travellings contrariés. Le problème avec le verbe ”narguer”, c’est qu’il implique de devoir passer son temps à le contempler, & le microcosme puéril est bien conscient de ne pas pouvoir remplir la clairière, alors on devra subir les éboulements d’un lexique qui arrive par gros morceaux : the Glade, the Grievers, the Transformation, the Blades & j’en passe.
Sous cette couche de masque à ras, les couloirs hantés du monstre de pierres sont aussi l’occasion d’expérimenter sur l’unseen, ce qui effraie parce qu’on ne le voit pas. Le concept tombe à l’eau assez vite, mais il nous l’amène à la bouche juste le temps d’arriver à une conclusion pas trop phénoménale & de bon ton, dans un goût familier mais sans cruel dérapage.
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