Seulement pour Alsakh5 : j'ai vraiment bien aimé ce film. Pourquoi ? Parce qu'il est plutôt bon.
Pour les autres : On avait pris l'habitude de voir des films iraniens dont on sentait que les réalisateurs s'étaient plus ou moins autocensurés et qui essayaient de montrer un maximum de choses sur la situation iranienne, qu'elle soit politique ou sociale, au travers d'allusions, en utilisant souvent des enfants pour le faire. Toutefois, très récemment, des films comme "Une séparation" ou "Au revoir" avaient montré une évolution particulièrement nette vers un cinéma montrant clairement les choses, avec, malheureusement, des conséquences pas franchement joyeuses pour leurs réalisateurs. Avec "Noces éphémères", on revient un petit peu en arrière. Reza Serkanian est un franco-iranien de 45 ans qui, depuis plusieurs années, a réalisé de nombreux court-métrages et des documentaires. "Noces éphémères" est son premier long métrage. Il en avait écrit le scénario il y a 4 ans, un scénario qui a obtenu le prix Sopadin en 2007 et a été adapté pour une diffusion radio sur France Culture en 2008. Pour arriver à tourner son film en Iran, les difficultés ont été très grandes et ce n'est qu'au printemps 2009 qu'une petite phase d'assouplissement a rendu possible ce tournage. Reza Serkanian nous raconte l'histoire d'une famille au moment du mariage d'un fils, Kazem, de retour de son service militaire, mariage qui se trouve contrarié par le décès du patriarche de la famille, lequel avait demandé à être enterré près d'un imam, emplacement auquel il n'a, en principe, pas droit. Il y a aussi Mariam, la belle-sœur du futur marié, une jeune veuve, qui n'est pas insensible à Kazem et vice-versa. Même si on sent parfois que le réalisateur n'a pas pu, ou pas voulu, aller jusqu'au bout de son propos, "Noces éphémères", avec son excellente lumière, est un très beau documentaire sur une famille iranienne de province vue de l'intérieur. Par contre, on reste un peu sur sa faim en ce qui concerne le phénomène du mariage à durée déterminée en Iran, dont on avait entendu parler, mais qui n'est qu'à peine esquissé.