Je ne sais même plus pourquoi j'ai voulu voir ce film, sans doute parce que j'aime le théâtre et les huis clos que le précédent que j'ai vu (même si ça date) : Carnage était loin d'être mauvais. Il y avait sans doute dans mes yeux ce petit espoir de retrouver ce que j'ai aimé chez Polanski. Sauf que à ceci près, que chez Polanski on a du talent devant et derrière la caméra. Je pense que personne ne m'en voudra si je crache un peu sur Bruel (de son vrai non Benguigui (ça a tout de suite moins de charme), Benguigui ou bien encore El Zein. (je n'ai rien contre Berling).
Un film où une famille bourgeoise se déchire ça peut être génial, sauf que là, on sent que c'est pour de faux, que c'est du jeu, du coup la véhémence des propos (et encore, c'est bien sobre) n'ont aucun impact. Et j'en veux pour témoin la fin bien consensuelle.
Le film suit un schéma bien huilé, chacun en prend pour son grade à son tour, sauf que ça n'a jamais de réelle conséquence et finalement le choix du prénom n'est pas important, on s'en fout.
Ce qui me gêne c'est la vacuité du film, il ne va jamais parler de la bourgeoisie, il accumule certes les références bourgeoises, mais sans jamais rien en faire. On n'est pas chez Bunuel vois-tu ? On est chez les bourgeois qui parlent de bourgeois sans jamais être intéressant. Dommage.
Ce qui est d'autant plus dommage c'est que certains dialogues sont assez drôles, mais terriblement mal joués. Difficile de croire à la fausse répartie de Bruel, difficile de croire aux personnages tant ils semblent faux, ici tout est factice, tout sent le toc. C'est dommage. Je veux bien qu'il s'agisse de théâtre, mais tout de même, si l'on ne peut pas croire à la situation, ça ne sert à rien de le filmer, autant que ça reste sur scène.
Et c'est quand même frustrant qu'à chaque fois qu'une révélation pourrait avoir un impact, hop on trouve une porte de sortie.
Et tout ça pour dire, la famille on se dispute, mais on s'aime. Ohhh c'est juste complètement gerbant.
Et tout ceci manque de cynisme, d'un petit rire jaune, comme avec le personnage de Waltz dans Carnage. Là on voit juste une bande de baltringues être passablement drôle, passablement convainquant…
Le film est beaucoup trop long. Sur la fin on a compris, juste ferme de ta gueule et avale.