Ce navet dure 1h15, mais cela semble une éternité quand on voit le nombre d'inepties que The Last Rites arrive à caser dans ce laps de temps. Pourtant, on sentait dès l'ouverture qu'on allait décéder intellectuellement : une séquence de trois minutes sur un plan unique de quelques secondes (un zoom sur le sol) qui tourne en boucle, avec la même musique qui continue comme si de rien n'était (on a cru que le DVD déconnait sévère). Clairement, le film de jeune cinéaste qui veut se la jouer cinéma d'auteur était annoncé, et on s'y enlise jusqu'au cou : n'est pas Aronosky qui veut, ni Tarantino. On a cette désagréable sensation de copie ratée (de très loin) d'un Tarantino et Rodriguez (le western avec des combats farfelus, des personnages étranges...) et d'un montage à la Aronosky (les plans de quelques secondes qui surgissent entre deux autres "normaux", en filtre de couleurs, avec une musique criarde...). Mais l'on est bien dans le western à deux sous de Tiller Russell, tant son mélange indigeste est unique. On trouve d'emblée l'intrigue un peu légère : une femme est menacée de mort après que son mari a tué le frère d'une femme toxique, et cette dernière de l'obliger à partir tuer le frère du mari en compensation. C'est tout ? Oui, ou si peu : évidemment, on avait deviné que la miss retournerait sa veste pour nous offrir un duel de femmes sous le soleil (ou plutôt sous la Lune, pour ne rien voir de ce qu'il se passe, des fois que cette bagarre soit intéressante). On a surtout eu l'impression de voir le femme Pierrafeu qui court (avec ses peaux de bêtes et ses os pendants) après la cowgirl qui s'est crue dans un film gothique avec son chapeau qui nous donne des envies de dire "tchoutchou" quand elle passe à l'écran... De plus, le film n'a visiblement aucun respect pour ses personnages, car il passe des plombes à nous faire intégrer ce cowboy au chapeau melon et barbe plus longue que lui (Peter Dinklage, paumé dans ce navet) pour
l'abattre
bêtement cinq minutes après (et le scalper, quitte à y être, vraiment il a bien fait de venir). Ou l'épilogue final qui urine ouvertement sur toute l'histoire qu'on a suivie (tout ça pour ça ?!). Sur le plan auditif, on devient fou. Nous avons deux ou trois mêmes accords grattés sèchement sur une guitare, un par un, sans rien d'autre qui suit, et en boucle (on croirait un musicien qui s'entraîne à jouer un accord). Et par-dessus cette BO navrante, on a eu le malheur d'être forcés d'écouter le film en VF (la VO ne fonctionnant pas, merci les DVD de la médiathèque qui ne marchent jamais), ce qui est en soit une épreuve de force : aucune syllabe ne correspond aux lèvres des acteurs, un doublage de seconde zone des plus ratés, qui nous fait regretter celui des Feux de l'Amour. Bref, The Last Rites est un western dont le réalisateur tente de se la raconter en copiant d'autres cinéastes (mais rate son coup à un kilomètre près), qui nous fait saigner des oreilles et des yeux, sauf si l'on aime le délire de voir Madame Pierrafeu courir après une locomotive... Tchoutchou...