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soniadidierkmurgia
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4,0
Publiée le 14 novembre 2012
Lucas Belvaux n’a plus le statut d’espoir, étant reconnu depuis sa trilogie de 2003 comme un réalisateur ambitieux dont les projets ont le mérite de rentrer dans leurs frais (il l’explique très bien dans les bonus du DVD). Le réalisateur belge, cinéphile averti est un admirateur des films dit sociaux des années 30 et 40 de Lang et Ford et comme eux il s’empare du mystère insondable des réactions humaines en groupe. Qu’aurions nous fait à la place de chacun des locataires de la rue de Paris au Havre quand lors d’une nuit de printemps une jeune femme se mis soudain à hurler alors qu’elle se faisait assassiner au pied de sa porte ? C’est l’horrible question que pose le film de Lucas Belvaux. Comme les autres, Pierre, pilote remorqueur a choisi de se taire rejoignant la tacite omerta qui s’est instantanément formée dès les premières investigations de la police sur le lieu du crime. Le problème c’est que plus que les autres, Pierre qui assume un commandement est tiraillé par le remords de ne pas avoir voulu entendre cet appel au secours qui désormais ne le quitte plus. C’est le dilemme de cet homme joué par un Yvan Attal tout en minéralité que Belvaux nous met sous les yeux en réussissant parfaitement le processus d’identification du spectateur à son propos , processus indispensable à la prise de conscience. Face à sa fiancée (Sophie Quinton) qui lui intime de rejoindre le troupeau afin de ne pas assombrir ou enterrer leur avenir commun, Pierre doit savoir si après une première lâcheté il en commettra une deuxième qui ne lui donnera plus aucune chance de retrouver l’estime de soi. Nicole Garcia journaliste locale démontre de façon claire le rôle que peuvent jouer les médias à des moments décisifs d’une telle affaire. Elle aussi aura un dilemme de conscience ou plutôt d’éthique à résoudre tout comme le juge et les policiers. Le film pose beaucoup de questions sans vraiment chercher à y répondre car dans le domaine les réactions humaines sont parfois imprévisibles même si elles sont en général guidées par la peur. Le ton distancié du récit et le jeu très sobre des acteurs permettent au spectateur de rester davantage concentré sur la problématique humaine qui se pose aux personnages que sur l’aspect thriller de l’intrigue que volontairement Lucas Belvaux ne cherche pas à développer oubliant même la recherche de l’assassin. Le Havre magnifiquement filmée sert d’écrin à ce film généreux qui a le mérite de tenir en haleine tout en interrogeant sur la condition humaine qui est décidément un sujet inépuisable..
Un long cri d'alerte contre l'indifférence et l'égoïsme dans notre société en désagrégation. Yvan Attal en homme brisé est parfait.
Cependant, je ne trouve pas que ce soit très clair du fait même de la configuration du crime, je repprocherai juste à ces témoins de ne pas avoir appelé la police, même si ça ne servait pas à grand chose.
Thriller atypique qui nous met face à notre démission morale,"38 témoins" permet à Lucas Belvaux de poursuivre dans la veine socio-politique,tout en continuant sa fructueuse collaboration avec Yvan Attal(2 ans après "Rapt").Une nuit,dans un quartier du Havre,un meurtre dans la rue,les cris stridents d'une femme.Le lendemain,tous les riverains jurent n'avoir rien vu ni entendu.Etrange,d'autant qu'un pilote de mastodontes marins semble cacher quelque chose...Belvaux élude assez rapidement la partie polar et enquête,pour se concentrer sur la lâcheté ordinaire,la couardise qui rend incapable d'agir,le pacte implicite entre les habitants pour conserver leur tranquilité.Tout cela est très pessimiste,démoralisant,mais assez juste sur l'individualisme et l'indifférence générale en vigueur au XXIème siècle.Seul un homme,aux sentiments de culpabilité,sert de grain de sable dans le système.Yvan Attal livre une nouvelle prestation intense,quasi-mutique aux côtés d'une Sophie Quinton toute en vulnérabilité et perte de repères.Le film est trop solennel et trop dirigé,mais se rattrape avec une atmosphère au réalisme quasi-poétique et de superbes vues du Havre.Enfin,la reconstitution du crime fait froid dans le dos,et finit de révolter.Un film très fort.
Un sujet sensible mais au combien primordial: la lâcheté de l'être humain... Celle qui nous paralyse et finit par nous ronger immanquablement ... Des acteurs mesurés, une Nicole Garcia telle qu'on l'aime... Juste un gros bémol pour le rythme du début qui manque de nous faire décrocher. Un film essentiel.
Jusqu'au 15 dernières minutes, j'ai comparé le film à un mauvais épisode de "Commissaire Moulin". Une fois le film terminé je me suis confondu en excuse d'avoir été aussi critique envers cette série, "Commissaire Moulin", qui elle, au moins, à une histoire qui tient debout, avec un fil conducteur, des explications rationnelles et tout ce qui fait que le spectateur reste accroché jusqu'à la fin. "38 témoins" ennui profondément, ne tient pas debout et n’apporte aucun élément d'explication à son histoire. Voilà, on sait que 38 débiles ont entendu une femme se faire tuer et on ne saura jamais pourquoi personne n'a, ne serait-ce qu'appeler la police. Pourtant il y en avait des choses à creuser dans ce film, voir même diverses fins qui auraient pu rendre ce film poignant et inattendu... Mais bon quand on a pas de talent et surtout quand on a l'imagination d'un escargot en vacance, forcément on va pas loin dans la surprise. N'est ce pas monsieur.... euh il s'appelle comment déjà le réalisateur? SCANDALEUX!!!!!!!!!!!
Voilà un film fort qui ne laissera personne indifférent. Scénario adapté d'un livre de Didier Decoin, cette réalisation probante à l'univers pesant et au jeu d'acteur tout en retenu est tout simplement réussi et laisse songeur. Lucas Belvaux est vraiment doué et il retrouve Yvan Attal auquel il avait confié le rôle principal dans "Rapt", excellent film à voir aussi.
Si le sujet est intelligemment traité et l'interprétation au niveau, ce film est malheureusement beaucoup trop long et mou pour susciter le moindre intérêt.
Tres belle ambiance (photo, musique). Quelques scenes fortes et terribles (l'aveu nocturne, la journaliste face au procureur et bien sur la reconstitution). Un film fortement marquant, malgre quelques exces surprenants de-ci de-la (dialogues ou jeux d'acteurs excessifs...) qu'il faudra pardonner... A voir.
Emballés par leur collaboration sur Rapt en 2009, Yvan Attal et Lucas Belvaux se retrouvent pour 38 témoins, adapté du roman de David Decoin, Est-ce ainsi que les femmes meurent ?, sorti en 2009 aux éditions Grasset et Fasquelle. Malgré une réussite plastique irréprochable et une exploitation plaisante des rues du Havre, force est de constater que 38 témoins, neuvième film de Lucas Belvaux, n'a pas la même force des précédentes oeuvres du cinéaste et se voit surtout desservi par l'interprétation monotone et apathique d'Yvan Attal. Certes, nous retrouvons les personnages « made in » Belvaux (moraliste mais jamais moralisateur) et les thèmes de prédilection du metteur en scène (la peur, la justice, le mensonge, la lâcheté, le couple), mais les dialogues interminables sonnent creux, aucune scène ne fonctionne, à part peut-être celle de la reconsitution qui fait froid dans le dos, et le jeu des comédiens laisse fortement à désirer. Si le spectateur devient témoin de ces témoins, l'absence d'émotion et d'empathie envers le personnage principal nuit considérablement au film, tandis que le récit n'avance jamais, se perd avec des personnages secondaires inintéressants, tandis que les mêmes accords de guitare ne cessent de jouer avec nos nerfs. Seule Nicole Garcia apporte un peu d'âme à l'entreprise.
Film d'une nullité absolue. Un meurtre est commis durant la nuit et personne, parmi le voisinage, n'a appelé la police. Voila. Seul, le héros, Yvan Attal, sinistre dans ce film, a des remords et vivant une descente aux enfer, finira par reconnaitre son non assistance à personne en danger. Fin du film. Belveaux sans doute en mal de dénonciation sociale,n' a rien trouvé d'autre que ce sujet bancal pour affirmer que l'homme est lâche et pourri. Le problème c'est qu'on ne comprend pas très bien pourquoi, parmi ces fameux 38 témoins, 38, vous reconnaitrez que le chiffe en impose, personne n'a réagit ce soir là et surtout on comprend encore moins ce que cela aurait changé car de la façon dont l'histoire nous est présentée, tout le monde dormait, seuls les cris de la victime aurait été entendus, le meurtrier étant passé à la trappe, totalement inaperçu..Alors, il y a la journaliste qui fait bonne figure qui va prendre son bâton de pèlerin mais face au système politico-judiciaire corrompu que peut-elle espérer? L'image, la lumière, tout est laid. Bref affligeant.