Un cas de lâcheté collective ? Un meurtre sanglant a été commis de nuit dans une rue calme du Havre. L'émotion est grande dans le quartier. La police enquête, mais personne n'a "rien vu ni entendu". Seul Pierre, un homme plutôt renfermé et un des 38 témoins potentiels, va finalement se rendre à la PJ et avouer qu'il a bien entendu des cris épouvantables et vu ce qui se passait, mais qu'il n'a pas bougé. L'enquête reprend alors et les 37 autres témoins avouent qu'ils ont bien été témoins de la scène, mais qu'ils n'ont pas bougé. Malgré tout le Procureur décide de ne pas poursuivre et de couvrir l'affaire qui "risque de troubler l'ordre public" ("On ne poursuit pas 38 personnes en même temps"). Mais un policier révèle tout à une journaliste et le scandale éclate au grand jour. Le ressentiment du quartier est grand envers Pierre et sa fiancée Louise (qui n'était pas là au moment du drame) et ils sont même victimes d'agressions. Le couple, miné par le remords et déstabilisé par cette succession de mensonges et de non-dits, finit par se séparer. C'est un film lent où il ne se passe pas grand chose, mais qui fait réfléchir à notre attitude vis-à-vis des évènements violents dont nous pouvons être témoins. Que ferais-je en pareil cas ? Serais-je prêt à risquer ma propre vie ? (Je n'ai pas de réponse). Au-delà du fait divers dramatique, c'est tout l’égoïsme et le "chacun pour soi" (urbain ?) qui est mis à mal. J'ai trouvé les acteurs assez bons, bien qu'il se dégage beaucoup d'ennui de ce film parfois verbeux. Ce pourrait avoir été une belle réussite avec un scénario original, mais quelque part la mayonnaise ne prend pas bien. Mais j'ai aimé retrouver Nicole Garcia dans le rôle de la journaliste et surtout la lumineuse Sophie Quinton qui incarne une Louise torturée par le comportement erratique de Pierre (Yvan Attal).
Ce film part sur une bonne idée, mais le résultat laisse dubitatif.
Ce qui m'a le plus gêné est le jeu des acteurs, qui n'arrive pas à figurer le trouble des personnages, et qui reste dans une interprétation superficielle. On ne croit pas du tout à la dépression d'Attal.
Ensuite, le choix de laisser une place aussi importante à la ville du Havre n'est pas justifié AMHA. Est-ce uniquement parce que c'est une ville reconstruite en béton, après les destructions de la seconde guerre mondiale? béton = déshumanisé? C'est un peu léger.
Enfin, on pouvait espérer une fin moins abrupte, alors que celle-ci laisse tout en suspens. Aucun des noeuds du film n'est résolu.
Trois titres à la une du quotidien du Havre, suite au meurtre d'une jeune femme en pleine rue, au coeur de la nuit : La peur (qui est l'assassin ?), La douleur (le temps du recueillement), La honte (personne n'a rien vu, rien entendu ? Mensonges !). Dans la cité havraise, décidément très tendance au cinéma, Lucas Belvaux filme des avenues désertes, des grues et des containers, pas l'ombre d'un arbre ou d'un jardin à l'horizon. Une ville minérale. L'enquête policière n'intéresse pas le réalisateur, 38 témoins est un film sur la lâcheté collective et/ou sur l'indifférence. Celui qui parle, enfin, est stipendié par ses voisins et sur sa porte quelqu'un a écrit Balance. Sympathique, le climat, pour un peu on se croirait aux pires heures de la Collaboration. Pour arriver à la scène de reconstitution du crime, presque insoutenable, Belvaux a choisi de surdramatiser le sentiment de culpabilité du "délateur", quitte à faire surjouer Attal, qui a un monologue pénible à débiter dont il ne se tire pas très bien. Les scènes de couple avec Sophie Quinton ne sont pas non plus très réussies et poissent encore davantage l'atmosphère. Le personnage de la journaliste, pour stéréotypé qu'il soit, est heureusement sauvé par une Nicole Garcia impeccable. Dans ce port de l'angoisse qu'est devenu Le Havre, le film finit, un peu laborieusement, par atteindre son but : montrer les sombres facettes de l'âme humaine. Pas folichon.
38 témoins part d'une idée originale et aurait pu être ce bon petit film subtil, aux scènes fines, aux dialogues grinçants. La condamnation de la lacheté et de l'indifférence : un thème d'actualité dans notre société violente et individualiste. S'il est servi par de bons acteurs, le scénario manque cruellement d'épaisseur et la réalisation est vide. Pas ou peu d'émotions autour de cette affaire, dialogues insipides, aucun rebondissement. On s'ennuie ferme et on bascule vide dans l'ennui. "Le mec au balcon" qui regarde chez Attal : il sert à quoi ??? un exempla parmis tant d'autres. A la fin on se dit : tout ça pour ça !!! sans compter que je n'ai jamais été au Havre mais que ce film m'a surtout donner pas l'envie de ne pas y aller... Plus sérieusement un film creux.
Le meurtre de la jeune étudiante est bien évidemment un prétexte pour souligner et dénoncer la lâcheté, face à ce drame, de ces 38 témoins directs et indirects … sauf l’un d’entre eux, le grain de sable qui va enrayer cette belle mécanique d’égoïsme et de conformisme. Dommage que ce point de vue ne soit pas davantage proposé en amont du récit, cela aurait évité les fausses pistes inutiles qui empêchent l’histoire de réellement décoller avant une bonne moitié de film. La mise en scène et les dialogues sont de qualité. Par ailleurs, Lucas Belvaux a très bien su exploiter la photogénie particulière du Havre, cité portuaire décidément à l’honneur ces derniers temps au cinéma. Du côté de l’interprétation, on oubliera le couple mal assorti que forment Sophie Quinton et Yvan Attal (ce dernier particulièrement et étonnamment atone) pour retenir la belle présence de Nicole Garcia, une actrice qui a su rester authentique dans tous les sens du terme, celle dans un rôle secondaire de Didier Sandre (un acteur injustement boudé par le 7ème art) ainsi que la révélation du film, François Feroleto.
Film vide, lent, dialogues ridicules, mise en scène maladroite et grossière, le récit se focalise beaucoup trop sur une histoire d'amour insipide. Tous les thèmes potentiellement intéressants ont été survolés ou oubliés. A éviter.
Film très bien réalisé, les sons, le rythme font parfaitement leurs effets, l'émotion est là et la réflexion aussi. Par contre, pour certaines scènes les dialogues sont peut-être trop bien écrits et ils font perdre au film son intensité ou peut-être est-ce le jeu d'Yvan Attal qui est moyen ?
Le problème est de Lucas Belvaux est qu'il est un gentil metteur en scène de theatre plutot qu'un bon réalisateur de cinéma capable de conduire une intrigue jusqu'au bout... les dialogues sonnent toujours faux chez lui, il n'y a aucun rythme, l'image est plate comme une série de france 2, les comédiens à moitié endormis... et du coup nous aussi
Vu en avant première... Ce film aurait fait bon court métrage, mais, s'étirant en longueur, l'intérêt se perd vite, et les dialogues souvent ridicules de Yvan Attal finissent d'achever le spectateur. Dommage car le sujet est intéressant, et le choix de lieux de tournage aussi. Sophie Quinton est monolithique et inexpressive. Heureusement que Nicole Garcia est là pour relever l'ensemble et garder le spectateur éveillé...
Dommage que le film traîne à ce point en longueur car le sujet est vraiment pas mal. J'ai un peu de mal avec ce genre de mise en scène théâtrale, les acteurs en font trop et je dirais que seule Nicole Garcia se démarque réellement. Le moment de la reconstitution du crime est époustouflant, "38 témoins" est à voir rien que pour ça.
Passer le premier quart d'heure du meutre (sobre mais efficace) dans la rue de Paris, passer les faux semblants de chacun, passer cette idée de faire un grand film policier. Non l'ambition de Luvas Belvaux est tout autre. C'est une fable moralisateur qui oublie le ton accusateur. On est scotché par les performances des trois comédiens principaux, saisi par la force des seconds rôle. Le climax du film (la reconstitution du meurtre) est en tout cas un des exemples forts du cinéma de demain.