La nouvelle guerre des boutons : 4/20 : Pour sa nouvelle version de La guerre des boutons, Christophe Barratier place l’histoire en 1944, pour ajouter un arrière-plan « dramatique ». Mouais. Sauf que c'est insupportable. La France de 1944 de Christophe Barratier est bourrée de clichés : le policier fasciste qui perd toute sa crédibilité à la fin car celui-ci est humilié par tous les gentils villageois qui prennent le dessus, un papa résistant, on cache une jeune fille juive dans le village dans un immense élan de générosité et j’en passe. Bref, Christophe nous livre une accumulation de clichés tout simplement grotesque. Et surtout, les méchants ne sont pas forcément si méchants que ça. Prenez le père Lebrac (Kad Merad, encore lui). Oui, il est autoritaire et violent. Mais, il est le chef du réseau de résistance du coin ! Comme c’est mignon…D’ailleurs Kad Merad n’a pas eu de chance, le réalisateur ne lui pas offert l’opportunité de jouer dehors, il passe son temps, à table avec un bol de soupe ou un verre de vin, le cul assis sur une chaise, comme une vrai loque. Clichés de la France sous l'occupation, donc, mais aussi utilisation abusive de signaux cinématographiques de l'émotion. Les sanglots longs des violons dégoulinent durant tout le film, pour que le spectateur comprenne bien que c'est là qu'il doit être tout ému. Et puis, au cas où l'on n'aurait pas encore compris que le gentil instituteur (Guillaume Canet) était amoureux de la mercière (Laetitia Casta) revenue de Paris avec la petite juive sous le bras, Christophe Barratier nous le montre avec une courte scène dans laquelle l'instituteur regarde passer sa belle sur son vélo... Et forcément, le plan sur Laetitia Casta est au ralenti, et ses cheveux volent au vent, et sa jupe se soulève. On en ri tellement la scène est ridicule, Leaticia Casta a plutôt l’air de poser pour un magazine de mode que de faire du vélo. Lorsque j’ai vu que Gérard Jugnot jouait dans « La nouvelle guerre des boutons », je m’attendais à le voir souvent, puisque qu’il est connu. Justement le réalisateur a profité de sa « popularité » pour faire de lui une « tête d’affiche ». En plus de jouer qu’un court instant, Gérard Jugnot nous livre une interprétation clownesque, voir ringarde. Une apparition purement commerciale ! Une petite scène minable (parmis tant d’autres) ; Alors que la bande punit le traître (assimilé donc à un collaborateur), la jeune fille déclare (juive, c’est d’une importance capitale) d’un surréaliste « même si c’est un traître, c’est de la torture ce que vous faites. Vous ne valez pas mieux que les nazis ». À ce moment précis, on hésite entre rire et consternation, ce film se permettant absolument tout, dont des assimilations dégueulasses. Avec un scénario sans doute torché en une journée, il n’est pas étonnant de voir des absurdités dans tous les sens. La réalisation est semblable à celle d’un téléfilm cucul la praline, sans rebondissement et sans intérêt. Ce film n’est guère intéressant, j’ai eu l’impression de regarder un reportage sur « Les Scoots » animé par Jean-Pierre Pernaut pendant les grandes vacances d’été. L’histoire d’amour entre Lebrac et Violette est prévisible et niaise. A part, la bonne prestation de Clément Godefroy qui interprète « le Petit Gibus », (qu’on ne voit pas tant que ça d’ailleurs, c’est trompeur avec la jaquette DVD…) le reste est navrant…Ce qui est aussi décevant est le fait que l’histoire d’amour soit plus mise en avant que les aventures des gamins du village. « La Nouvelle guerre des boutons » est un film mièvre, très enfantin, bondé de longueurs et de clichés mené par des interprétations souvent très caricaturales. Christophe Barratier nous a pond un étron pur et dur !