Je note le contraste des critiques entre le rejet et l'éloge.
Pour ma part, je n'ai pas cherché à comprendre l'intrigue, sous peine de rejeter le film, alors que le jeu des acteurs, la qualité des scènes m'intéressaient, et finalement, la tension entre les enjeux sentimentaux et la passion de l'argent/des affaires est bien ce qui fait la poétique du film, et elle est très réussie. On finit par comprendre, plus ou moins, les enjeux de chacun, et la rédemption questionnée n'est pas celle d'une entreprise, empêtrée dans ses fraudes, mais de personnes. La trajectoire de Deneuve, sublime dans son rôle, qui vient croiser celle opposée de Bacri, porte l'équilibre.
J'ai trouvé le film, dans sa facture, comme en décalage avec son époque : plein de réminiscences des années 70/80, voire à certains moments, des parfums de Fellini, dans la prise de son, le rapport entre mouvement de caméra, dialogue, etc. Le jeu d'acteur est central et très bien dirigé. Au final, le film continue de nous habiter, et réussit à éclairer en nuance un univers implacable où l'humain, au bord de la rupture, n'est cependant jamais tout à fait perdu.