Ghost Town est un film très peu connu de 1988, seule réalisation de Richard Governor. Très difficile à trouver, j’ai réussi à le débusquer sur un improbable site russe, et me permet donc d’en faire la critique.
L’interprétation est assez inégale. Le héros est joué par Franc Luz, lequel n’offre pas une prestation très enthousiasmante. Il a un physique qui colle plutôt bien au personnage, il est assez charismatique, mais son jeu est d’une grande fadeur, et il manque franchement de conviction, semblant toujours un peu perdu. Par ailleurs ses réactions par rapport à la ville fantôme en question manque de crédibilité. A ses cotés c’est déjà mieux, avec une Catherine Hickland beaucoup plus engagée dans son personnage, même si elle aussi ne joue pas merveilleusement, et un Jimmie Skaggs qui reste probablement la meilleur surprise du casting, dans le rôle du méchant. Il y a par ailleurs quelques bons seconds rôles, notamment du coté de Zitto Kazaan. Dans l’ensemble il est difficile de dire que les acteurs sont très marquants, mais enfin, pour une production de ce genre, cela reste honorable.
Le scénario part sur une idée intéressante, malheureusement Ghost Town peine fortement à entremêler les genres. Au final le spectateur assiste essentiellement à un western, duquel surnage vraiment très peu d’éléments fantastiques (les fantômes n’ont rien de spectrale), et tout juste une ou deux scènes un peu spéciales qui rappellent que l’on est dans un film d’horreur. Du coup il est vrai que le métrage apparait un peu bancal, ce que n’aide pas à faire oublier un rythme en dents de scie et une histoire qui manque fortement de gradation. Le début est peut-être ce qu’il y a de plus intense dans le film (avec le passage concernant le sheriff), alors forcément cela pose problème.
Visuellement, Ghost Town est assez bon. La mise en scène de Governor manque indéniablement de talent. C’est toujours le même type de cadrage, jamais le réalisateur n’ose des plans larges, les duels sont filmés sans regard esthétique. Le film peine à convaincre de ce point de vue. En revanche la photographie est plaisante, s’ancrant bien dans le genre western, et la reconstitution d’époque est soignée. La ville fantôme est convaincante pour une petite production, de même que les costumes et les accessoires. Là-dessus il n’y a aucun reproche à faire. Alors Ghost Town ne possède pas d’effets spéciaux. Coté effets horrifiques il n’y a rien non plus, si ce n’est quelques maquillages, au demeurant plutôt bien faits. Un bémol conséquent vient de la bande son, insuffisante. Une musique planante, un peu stressante aurait été une très bonne chose pour appuyer l’ambiance du métrage.
Pour conclure sur Ghost Town, il vaut le coup d’être vu une fois. Sans grande qualité, néanmoins il a le mérite d’être assez original, et de livrer un divertissement convenable du point de vue visuel. Il s’adresse évidemment aux amateurs de cinéma bis les plus expérimentés, car il est d’une réelle rareté et reste une production Band à la limite du Z. Il est quand même un peu court pour la moyenne, et je lui donne 2.