Du réalisateur je n’avais pas été très convaincu par son Snipers, film d’action assez boursouflé, à la narration très chaotique. Je me suis donc lancé sans conviction particulière dans ce Fire of Conscience, qui s’avère au final être un film d’action de belle qualité, accrocheur, fort, et rondement mené.
Les acteurs principaux sont percutants. Ok on ne se repère pas toujours aisément car le film est un peu complexe et ne présente pas forcément assez bien ses personnages, mais j’ai été séduit par le jeu des acteurs, fort et réaliste, spécialement celui de Léon Lai. En plus les interprètes campent des personnages travaillés, avec des ambiguïtés, des doutes parfois, ils n’ont rien de super héros, et en dépit de quelques lieux communs propres au genre (le passé du héros), et bien Fire of Conscience séduit par des rôles typés, costauds, et de belles confrontations. Dommage qu’il faille reconstituer certains d’entre eux dans le cours du film, ce qui n’est pas simple.
Le scénario utilise bien sur des ressorts déjà vu, mais Dante Lam mène bien sa barque. C’est rythmé, il y a du spectacle mais aussi de la tension, des scènes fortes, une belle bagarre psychologique, et un certain sens de la poésie assez typique du cinéma asiatique, et dont l’immixtion vient parfois de façon surprenante ! Honnêtement on n’est pas surpris par l’histoire, et la narration est perfectible, mais on est surpris par l’efficacité de Lam qui sert un métrage riche, assez ambitieux, ne se reposant pas uniquement sur l’action, et donnant une profondeur certaine au sujet.
Formellement le film marque surtout des points par l’excellence des scènes d’action. Un peu courtes parfois, la mise en scène est virtuose, les scènes violentes, et les effets de style sont toujours utilisés à propos. Le film est d’ailleurs séducteur sur la forme, avec une photographie soignée, une ambiance sombre prenante, des décors de qualité, et une bande son discrète mais qui sert fort bien l’atmosphère du métrage. Clairement rien à dire de ce point de vue. Quelques scènes violentes déconseillent ce film à un public sensible.
Franchement Dante Lam remonte clairement dans mon estime avec ce film. C’est intense, encore clairement perfectible dans la narration et dans la situation initiale qui aurait mérité d’être mieux dégrossie, mais Fire of Conscience est ce que l’on peut appeler un film efficace et carré. J’aime bien. 4