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Xyrons
687 abonnés
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4,0
Publiée le 14 novembre 2010
Lola montès est un très beau film de Max Ophüls. La mise en scène du réalisateur est irréprochable, l’histoire est travaillée, recherchée et intéressante, il y a un bon rythme, le film est captivant du début à la fin et pour finir, les acteurs comme Martine Carol, Peter Ustinov ou encore Anton Walbrook sont tous convaincants dans leurs rôles. En clair, c’ est à découvrir…
Inspiré de la vie de la courtisane Lola Montez, qui au cours du XIXème siècle, eu des amants aussi célèbres que Franz Liszt ou le roi Louis 1er de Bavière, ce portrait de femme déchue est remarquablement interprété par Martine Carol. Si les thématiques abordées manquent parfois quelque peu d'intérêt, force est de constater que la caméra de Max Ophuls est d'une superbe fluidité, et ses nombreux plans-séquences sont superbes et d'une grande poésie.
C'est l'un des évènements de cette fin d'année ; la ressortie exclusive, et dans la version désirée par son auteur, de "Lola Montès", film-phare et rejeté par le public et la presse lors de sa sortie en salles, en 1955. Le travail de restauration est à saluer, et l'idée même que le public français ait accès à cette oeuvre rarissime dans sa version originale est déjà une très bonne nouvelle. Même si le son est chaotique, les couleurs brillent enfin de leur audace pleine et magique. Car en premier lieu, l'oeuvre d'Ophüls surprend par sa modernité de ton et de mise en scène. Les séquences de cirque situent le film entre le fantastique de Tim Burton et l'imagination visuelle dantesque d'Argento (le gore en moins!), tandis que les scènes de jour en campagne rappellent la farce sociale à la Fellini, l'humour en moins. Car il y a un côté inévitablement tragique dans le destin de cette courtisane de second plan, montrée comme une héroïne fatale et épique par la caméra grandiose d'Ophüls. Le travail sur l'espace agrandit à l'infini un cadre qui semble se passer des bordures et des limitations, laissant le hors-champ envahir par-dessus l'image donnée. La démesure des mouvements donnent au film l'allure d'une grande fresque qui mélange l'intime tout en se raccordant aux grands personnages historiques (Roi de Bavière, Franz Liszt), et même si Ophüls se permet des parti pris souvent décalés avec la réalité, comme celle de montrer un Franz Liszt prétentieux et bouffon alors qu'il est justement connu pour son immense culture et son humilité. La forme, elle, est follement complexe et permet au cinéaste d'exploiter toute la richesse du récit en désamorçant le classicisme d'une narration qui, à l'époque, était monnaie courante. "Lola Montès" a donc tout d'une oeuvre révolutionnaire et provocante dans sa manière de mettre pleinement en scène une femme sensuelle, avec une pointe d'érotisme derrière la gentillesse de tout ce beau monde empli d'illusions. Il y a des séquences magistrales
Ce film maudit de Max Ophuls (qui dérouta les spectateurs à sa sortie par son baroquisme et sa narration très inhabituelle) reste encore aujourd'hui une oeuvre visionnaire à plus d'un titre. Exégèse feroce contre les dérives du voyeurisme et de la société spectacle, le metteur en scène apporte une reflexion profonde sur le cinéma et ses propres mécanismes.
Le développement de l'intrigue et les acteurs semblent, par ailleurs, totalement écrasé par les ambitions formelles affichées par le film. Pourtant, "Lola Montès" se doit d'être vu, ne serait-ce que pour l'expérience cinématographique unique qu'il représente.
Incontestablement avant-gardiste pour son époque, Lola Montès continu à nous toucher par sa mise en scène et la manière dont nous est raconté la vie de cette flamboyante courtisane. C'est une succession de scènes de sa vie qu'elle rejoue au cours d'une représentation de cirque, en tre autre. De cette manière, on rentre naturellement dans des flash backs successifs et efficaces. Le décalage est d'autant plus poignant que sa situation actuelle d'artiste foraine contraste avec la magnificience de ce qu'a été son existence. On respire encore le faste des grandes cours d'Europe ou encore le chic de la côte d'Azur du début du siècle. L'interprétation de Martine Caroll est très crédible : sa bio nous montre aussi de grandes similitudes avec ce rôle. Beaux moments.
Max Ophuls est-il le grand malaimé des réalisateurs de l’après-guerre ? Hormis “La Ronde” que les cinéphiles ont toujours apprécié, on peut répondre par l’affirmative. La sortie de “Lola Montès” lui avait valu en son temps une injuste volée de bois vert et provoqué d’indignes et traitres charcutages de son film. Grâce à une exemplaire restauration, il nous est rendu enfin dans tout son éclat. Un “Director’s Cut” en quelque sorte. Cette histoire d’une célèbre cocotte du second empire est plus actuelle qu’il n’y paraît. Un destin de femme qui avait le tort de trop plaire aux hommes et qu’ils lui firent payer au prix fort. La mise en scène de Max Ophuls, audacieuse pour l’époque, mène à une sorte de synthèse entre théâtralité fellinienne et opulence viscontienne, et sa direction d’acteurs est si efficace qu’il parvient à nous faire croire que Martine Carol avait un soupçon de talent. Il faut dire que le rôle tranchait avec ses habituelles et consternantes polissonneries à la “Caroline chérie”. Passons outre le côté kitch très fifties du film, pour s’attacher à sa valeur documentaire et historique.
Le paradoxe d'une vision totalement désenchantée du pouvoir, de l'art, du spectacle servie par une mise en scène et des images superbes. Il y a un humour cynique et une dérision aussi discrets qu'efficaces. La courtisane de luxe comme emblème de la vanité des choses...
Le plus beau film d'Ophuls. Chaque plan est une peinture à lui tout seul, tellement riche en formes et en couleurs qu'il faudrait une existence entière pour les percevoir toutes. On circule dans un monde unique, entre symbolisme et baroque, entre onirisme et réalisme acerbe, entre la peinture de Monet et les dessins de Duboult. Par de longs travellings dont seul Ophuls à le secret, on penettre un long labyrinthe de couloirs et de fresques felinniennes, flamboyants de poesie et d'humour. Les acteurs sont sublimes : Martine Carol en femme désabusée, et Peter Ustinov en gardien de cirque à la fois cupide et fascinant ( on n'oubliera jamais sa voix ). Le film entier est un entrelac de personnages, principaux ou secondaires, mais le plus petit à sa place et c'est ça qui fait le réalisme du film. Le dernier film de Ophuls, mais aurait-il pu faire mieux ?
Un film à la beauté esthétique étonnante et même à couper le souffle, et aux mouvements de caméra tout à la fois subtils et renversants, mais longuet. De plus, on n'arrive pas à avoir la moindre sympathie pour l'héroïne.
L'histoire démarre aussitôt au sein du cirque, Monsieur Loyal fait ses annonces, Lola Montès arrive bel et bien pour le spectacle, un spectacle indécent qui rappelle le temps béni des phénomènes de foire sauf qu'ici le clou du spectacle est une femme belle mais déchue qui raconte ses amours plus ou moins scandaleuses. Ce cirque est la cour idéale pour le réalisateur, Max Ophüls s'en donne à coeur joie avec les travellings, les mouvements fluides qui virevoltent, les panoramiques... Des techniques très visibles dans le cirque, qui se font plus discrètes quand on est dans les flash-backs. L'esbroufe et le spectaculaire du cirque se fait de plus en plus rare pour nous plonger dans les grandes étapes amoureuses que Lola Montès aurait vécu jadis. Le soucis est de montrer que Lola Montès n'est pas une courtisane vénale mais une victime des circonstances et des rencontres dans un monde baroque mais peut-être cruel pour une femme. Les couleurs sont clinquantes, les décors parfois anachroniques comme pour rappeler qu'il s'agit peut-être de fantasmes et de rêves imaginaires... Mais le cirque s'estompe, il apparaît de moins en moins jusqu'au grand final, on aurait aimé un Monsieur Loyal/Ustinov plus décisif, peut-être un ou deux amants supplémentaires, un indice sur la chronologie et le temps. A voir. Site : Selenie.fr
Splendeurs et misères d’une courtisane déchue du 19e siècle, devenue bête de cirque. Pour son dernier film, Max Ophuls signe un mélodrame baroque sublimé par le Technicolor, mais terni par un récit qui manque de fluidité pour en être complètement captivant.
Pas le meilleur Ophüls : les tribulations galantes d'une courtisane et sa déchéance en attraction de cirque. Scènes trop longues, dialogues indistincts et insipides. Malgré la débauche de moyens (figurants, décors, costumes) on s'ennuie ferme. Carol cabotine sous ses fonds de teint, Ustinov campe un Monsieur Loyal grotesque à la Léon Zitrone. Un désastre entre Sissi Impératrice et Angélique Marquise des Anges.
Le dernier film de Max Ophüls est à rapprocher du "French Cancan" de Renoir de la même année et du "Moulin Rouge" d'Huston sorti en 1952 dans la volonté de leurs auteurs d'effectuer un travail sur la couleur au travers de la restitution d'une époque. La belle époque pour Renoir et Huston, la première moitié du XIXème siècle pour Ophuls. Le cinémascope est arrivé en 1953 et il provoque un regain d'intérêt pour les films à grand spectacle. Pour son dernier film Ophuls adopte un ton désenchanté en narrant de façon grandiloquente le destin funeste de cette courtisane qui fut la maîtresse entre autres de Louis Ier de Bavière et de Franz Litz. Si les scènes de cirque par leur faste grandiose sont plutôt réussies, leur alternance avec les évocations des amours de Lola Montes apporte un contraste troublant entre les promesses vantées par Peter Ustinov et ce qui nous est proposé par Ophuls. Le problème du film il faut bien l'avouer est le jeu de Martine Carol qui en rien n'évoque le charisme irrésistible de cette femme dont Ustinov nous explique qu'elle avait toute l'Europe des princes à ses pieds. Ce n'est d'ailleurs peut-être pas un hasard si Ophuls à aucun moment ne filme sa vedette en gros plan et non pas une volonté de prendre la distance nécessaire à l'évocation distanciée de moments perdus. Une Danièle Darrieux ou une Micheline Presle auraient sûrement donner une autre aura à Lola Montès au moment de sa splendeur. Sans doute pour cette raison le film d'Ophuls est bancal et rate sa cible. Avec le temps et sachant la triste fin de Martine Carol on peut voir un sens prémonitoire au choix de Max Ophuls et se dire que c'est la fragilité de l'actrice qui l'avait convaincu qu'elle saurait mieux qu'une autre rendre sur l'écran la détresse de cette femme déchue qui n'a plus d'autre ressource que d'exposer sa vie sur une piste de cirque. C'est justement dans les scènes de cirque et dans l'exposition des coulisses qu'elle donne toute sa mesure offrant sa propre détresse au personnage. Au final le film qui est le dernier d'Ophuls et celui de l'amorce du déclin pour Carol prend une dimension pathétique qui ne peut qu'émouvoir le spectateur cinéphile.
Lola Montès est un film d'époque plutôt réussi malgré quelques longueurs qui m'ont un peu éloigné de l'histoire. Les acteurs sont très convaincants notamment Martine Carol dans le rôle-titre. Les décors sont extrêmement travaillés et les costumes sont excellents. Le film est une vraie plongée dans le XIXème siècle : on y retrouve notamment les troubles sociaux et bouleversements historiques qui ont marqué l'Europe. Pour un film datant de 1955, c'est franchement impressionnant. Il s'agit clairement d'une très grosse production pour l'époque. Après, l'histoire, inspirée de la vie de Lola Montès (j'ignorais que ce personnage avait vraiment existé) n'est pas si palpitante que ça, et si certaines de ses mésaventures sont poignantes et offrent une dimension tragique au personnage qu'elle est devenu à la fin de sa vie (le film nous la présente en introduction en personnage en fin de carrière avant de faire des flashbacks) ; toutes n'ont pas eu le même impact et je me suis parfois un peu ennuyé. C'est plutôt réussi mais ce n'est pas le film historique qui m'aura le plus marqué.
J'ai eu la chance de découvrir ce film dans le cadre du festival Lumière 2012 à Lyon et dans la version récemment restaurée et conforme à la volonté originale de Max Ophüls.Le film, qui fut certes d'avant garde à sa sortie, date un peu de par sa technique cinématographique, sa mise en scène, la musique et le jeu des acteurs, mais il n'en reste pas moins plus que d'actualité en mettant en scène ce qu'on pourrait appeler "le cirque réalité", bien avant le succès de la presse people et de la TV-reality avec un Monsieur Loyal en guise d'animateur bateleur. C'est ça le côté génial du film. En ce sens il est universel en montrant ce que peut être l'ascension et le déclin pitoyable d'une star et le voyeurisme du peuple. Si j'ai trouvé le jeu d'acteur de Peter Ustinov extraordianire, celui de Martine Carol, plus figé ne m'a guère séduit.