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    Amour
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    chrischambers86
    chrischambers86

    13 662 abonnés 12 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 avril 2014
    Portrait d'un couple de retraitès au moment où la femme se retrouve diminuèe par un accident vasculaire cèrèbral! Jusqu'où ira l'amour entre deux êtres qui vivent ensemble depuis quarante ans ? Comment « Aimer » l'envie d'amour, un film qui traite d'un sujet dèlicat ? Si on atteint un certain âge, on doit faire l'expèrience de la souffrance de quelqu'un qu'on aime! Et ça c'est l'origine de cette histoire qui nous touche tous quoi qu'on en dise, d'une oeuvre poignante qui vaut à coup sûr le dètour même si ce voyage sur l’amour, la fin de vie et la peur de la mort, est constamment douloureux! Pour avoir un bon film, on n'a besoin de deux choses: un bon scènario et un bon casting! Emmanuelle Riva a vèritablement pris ce rôle à bras le corps, acceptant la maladie et ses brisures! Mais que dire de Jean-Louis Trintignant, immense de courage parce qu'il ne voulait plus faire du cinèma, et qui revient dix ans après dans une prestation touchante comme c'est pas permis! Et tous deux tèmoignent avec une incroyable impudeur devant Michael Haneke qui s'est imposè comme l'un des rèalisateurs majeurs de l'histoire du cinèma! Avec l'âge, Haneke prend en compte la complexitè de l'âme humaine et se montre totalement fidèle à son cinèma puisque le mal vient dans une communautè, dans un huis-clos, et va complètement gangrèner, et rendre impossible la chose! Alors que d'autres pourraient dècliner avec l'âge, le cinèaste autrichien, lui, semble continuer à se bonifier! En tèmoignent les nombreuses rècompenses pour "Amour", couronnè de l'Oscar du meilleur film ètranger, de plusieurs Cèsars (dont le meilleur film) et de la prestigieuse Palme d'or! Dix ans plus tôt, "Amour" n'aurait pas eu le même succès car ces dernières annèes les mèdias ont davantage mis ce thème au centre de la tension! Parce que c'est un sujet qu'il faut parler et que Haneke fut confrontè à cette problèmatique dans sa vie privèe! Un sujet très fort qui fonctionne toujours par ce principe du questionnement qui a toujours ètè le principe du cinèma d'Haneke! C'est à dire sur un sujet qu'on pourrait croire aussi linèaire que celui là, alors que le spectateur repart quand-même avec enormement de questions! Et ça c'est formidable [...] Aucune issue pourtant, un ètouffement (la vieillesse qui va arriver a son terme), une fin, inèluctable! Sans pour autant être tire larme, "Amour" est un film follement romantique avec une cruautè qui s'exerce au bon endroit dans lequel brille deux comèdiens exceptionnels et inoubliables...
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 056 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 octobre 2012
    Lorsque Haneke a eu sa seconde palme d'or j'étais véritablement ému. C'est peut-être impudique de dire ça, mais voir ce vieux bonhomme avec Trintignant sur scène, chercher son prix, je trouve ça très beau.
    Du coup j'attendais énormément ce film, surtout que l'an passé la palme d'or avec sa métaphysique qui criait "coucou regardez-moi je suis trop profond, je suis de la métaphysique" alors qu'il se contentait de répéter ad nauseam les mêmes plans, hein, ça m'était resté au travers de la gorge.
    Haneke, je le sais, est un réalisateur brillant, méticuleux, méthodique, qui ne laissera rien au hasard. Il a une conception du cinéma que j'aime beaucoup, on est dans la souffrance, dans l'épuration complète, pas de mouvements de caméra superflus, avec toujours une absence de musique (ou alors utilisée avec grande parcimonie) qui empêche ses films de tomber dans le mélo à deux francs six sous pur et dur. Un grand cinéaste en somme. J'avais beaucoup aimé Le Ruban Blanc, mais pour moi son meilleur film reste peut-être caché.
    En tous cas, lorsqu'un vieux dinosaure fait un film avec deux autres dinosaures et obtient la palme d'or, ça donne envie.
    Le début du film dit tout, il n'y aura plus de surprise. Le film ne prend pas en otage son spectateur en lui laissant croire à quelque chose qui n'arrivera pas. Mais ce début est très intrigant également même si l'on se doute de ce qui va arriver.
    Puis on a cette très belle scène au concert, avec toujours cette musique qui débordent d'une scène à l'autre chez Hanake.
    J'ai pensé pendant un petit moment que j'allais voir un grand film. On l'a présenté comme étant le film avec Haneke qui montre sa tendresse. En fait, ce n'est pas exactement le cas. Parce que ce film reste très violent psychologiquement dans certaines scènes trop rares.
    En fait on est dans une conception très nietzschéenne de l'amour (wesh t'as vu kom que je me la pète, la semaine prochaine je cite Kant en allemand), où l'amour c'est l'égoïsme à deux et plus l’égoïsme seul. C'était d'ailleurs ce que décrit Trintignant en racontant un film au début du film (justement).
    Le problème c'est qu'à partir de là tout est dit ou presque. Tout sera dit lorsque Riva dira à Trintignant qu'il est un monstre, mais qu'il est gentil.
    Et ça suffit, parce qu'on peut résumer le film à ça.
    Je trouve ça un peu dommage d'être si explicite, surtout si tôt dans le film. (bon après les petits vieux avec qui j'étais dans la salle ont bien dit que la fin était étrange).
    En général lorsque l'on est dans la retenue je me trouve très ému, j'aime Pasolini ou Bresson pour ça.
    Mais là je trouve ça fade. Il y a tout ce que j'aime, des longues scènes qui n'ont pas peur d'être trop longues, des beaux plans fixes, de bons acteurs, mais finalement ça ne m'a pas marqué.
    J'ai l'impression d'avoir vu un film d'Haneke normal qui ne s'assumait pas qui voulait s’emmitoufler dans une sorte d'humanisme "monstrueux" (si j'ose dire), mais je trouve ça très éloigné de la vérité, du vrai. Lorsque je regarde la gueule ouverte de Pialat ou bien cris et chuchotement ça empeste la vérité et c'est ça qui le rend terriblement bon et dérangeant. Idem pour Saranband (lorsqu'on parle de petits vieux et de famille).
    Là je trouve ça très abstrait. Sauf que à quelques moments, comme par exemple lorsque Trintignant raconte son camp de vacances et il termine par "un jour j'ai plus retrouvé cette carte, c'est dommage" et s'en suit un long silence. C'est une phrase qui sonne juste, terriblement juste et triste.
    Et il y a aussi quelques moments où on sent l'agacement des protagonistes, j'aime bien, mais ça ne va pas assez loin. On est entre le mélo et Funny Games tout en gardant la précision chirurgicale de la mise en scène d'Haneke.
    Dommage que le quotidien que je peux trouver émouvant à en pleurer chez Pialat ici me semble juste être le quotidien, sans plus, sans moins.

    Après, ne nous méprenons pas, ce n'est pas un mauvais film, mais disons que de la part d'Haneke je m'attendais à beaucoup mieux, à beaucoup plus. Mais ça reste un film d'une grande maîtrise.
    B-Lyndon
    B-Lyndon

    78 abonnés 45 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 novembre 2012
    C'est un film sur la fin de vie qui commence par sa fin. Il s'est ouvert sur un écran noir dans un silence total, un silence de mort, le silence des défunts couchés pour quelques jours sur le lit de la chambre. Et puis, des hommes sont rentrés. Cherchant une preuve de ce silence, ils ont fini par la trouver : la défunte, magnifique, reposant sur un lit les bras repliés sur le ventre, des pétales de fleurs entourant sa tête. Apparition trouble, furtive. Seulement quelques secondes dans le cadre avant que le noir ne s'impose à nouveau, marqué en lettres blanches du simple titre du film : "Amour", donc, "Amour" sans "A mort", sans second degrés, sans ironie. Car Haneke a rendu les armes. Il a cessé de détester les petites gens. Les gens imparfaits. Les gens bougons, les petits bourgeois qui pourtant s'aiment, et vont mourir, comme les autres. Il a cessé de poursuivre la pitié qu'il a pour le monde, pour la vie. Il n'est plus le petit juge sadique, le professeur tapant sur les doigts des élèves apeurés. Jamais son cinéma n'aura autant levé la tête vers le haut, vers la vie, vers le bonheur, que dans cet "Amour" qui en contient trop, jusqu'à l'asphyxie. Et si quelques vices subsistent (La vie se termine et le bonheur se perd), cette fois, on comprend. Pourquoi. Comment. Il s'agit en vérité, pour Haneke, de sonder et d'analyser lui-même la perspective émotionnelle et technique de son propre cinéma. La deuxième scène du film en est le témoin le plus flagrant : un plan, un seul, fixant, sans en faire ressortir certains aux dépends d'autres, des hommes et des femmes assis dans une salle. George et Anne y sont, on les voit, car l'on sait ce qu'on est venu voir, qui l'on est venu voir. Mais le plan dure. Et la question d'Haneke s'y pose sans appui : qui le cinéaste veut-il qu'on regarde ? George ? Anne ? ou alors nous laisse-il le temps de remarquer cet homme chevelu qui discute ? Cette femme qui envoie des textos sur son téléphone ? Ce gros type riant gaiement à l'arrière de la salle ? Chaque personnage est, dans le contexte de la scène, spectateur. Spectateur de qui ? De quoi ? De nous ? Lorsque les lumières vont s'éteindre, c'est bien vers nous, les spectateurs véritables, qu'ils vont se tourner, ensemble. Haneke, en un plan, pose les bases de tout le film et de tout le principe de son cinéma : "Amour" va suivre George et Anne, mais il aurait pu suivre les autres, sans que notre condition de spectateur ne change exactement. C'est cela, en fait, le cinéma du cinéaste : le spectacle voyeur de la vie quotidienne, souvent insoutenable, parfois pudique et plus profond. C'est le cas d'Amour. Et c'est son plus beau film. Son plus humain, son plus habité, son plus profond. Certains regretteront, encore et toujours, cette constante distance qui nous sépare de ses personnages. Mais c'est le but même du cinéaste de filmer l'action du temps et la douleur qu'elle engrange en respectant et conservant la pudeur des êtres, jusque dans ses choix esthétiques et narratifs. Alors, jusqu'au bout, il ne dévie pas, en filmant honnêtement, simplement, les silences, les regards, les mots qui butent, les hurlements incessants comme personne. Les symboles sont nombreux : et si ce robinet qu'Anne arrêtera à la suite de son premier choc était une personnification de la vie, qui s'écoule et disparaît dans le tuyau du lavabo ? Cette façon pour George de fermer chaque porte, une tentative inconsciente de préserver le peu d'amour qui reste ? Et ce pigeon ? D'abord intrus dans sa première apparition, puis autre lourd symbole de l'amour manquant dans la seconde... Tout ceci est le fruit de la plus intense pudeur : Haneke fait dire par sa mise en scène ce qu'un autre exprimerait par des larmes et des phrases désespérés. Et il pointe à la fin du film ce même sentiment qu'enfin, le cinéaste s'incline et reconnait que, malgré la mort qui fait face, il subsiste, quelque part, dans l'art ou le quotidien, une quelconque beauté, quelque chose de propice au bonheur. Et si tout a une fin, et si elle se passe dans la douleur la plus intense, et si la vie est parfois source de souffrance, l'amour est là, l'amour existe, l'amour existe et ne s'arrête jamais : c'est avec la vision amoureuse de sa femme que George, celui qui ne pouvait plus que la toucher qu'en la levant de son fauteuil, quittera l'appartement, après avoir exaucé la promesse de leur vie, le laissant dans le silence de mort qu'on avait entraperçu au début. Et le film se terminera de la plus belle des manière : Eva, leur fille, elle qui ne réussira pas à comprendre, à trouver une véritable preuve de l'amour de ses parents, se cachant incessamment lors de ses visites dans les chiffres de ses finances complexes, le comprendra enfin dans le plan final, grâce à l'absence du couple et du vide abyssal qu'ils laisseront. Encore une fois, il ne suffira que d'un regard dans le vague et de quelques secondes. Huppert est bouleversante dans ce rôle de fille impuissante face à la lente fatalité de l'existence. Et, comme le cinéaste avec elle, elle s'incline, et c'est magnifique, face au couple magnifique que forment Trintignant et Riva, exceptionnels de bout en bout. Posant chaque phrase, chaque mot, chaque syllabe avec une minutie incroyable sans que cela n'en soit de trop. Exécutant chaque geste de manière à la fois laborieuse et gracieuse. Il ne suffit alors que d'un regard, d'une parole, d'un mot, un seul, pour que se devoile à nos yeux pétris de larmes toute la contradiction, la complexité de ces nouveaux rapports, le remord, la peur et le souvenir d'enfance. Ils sont, dans cet adieu consenti à la vie, incomparables de retenue, d'intelligence, de sensibilité, de pudeur et d'amour, tout simplement.
    18/20.
     Kurosawa
    Kurosawa

    581 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 novembre 2013
    Haneke traite là d'un sujet tabou au cinéma, en l'occurrence la fin de vie. Celle-ci est montrée avec une certaine gravité, mais aussi avec beaucoup de justesse. Mais le génial cinéaste autrichien sait aussi parler d'amour dans toute cette douleur, en en donnant une définition aussi vraie que bouleversante: l'impossibilité de vivre loin de l'autre. Cette idée nous est montrée à l'écran avec un astucieux jeu de distance. En effet, le couple Riva-Trintignant, absolument éblouissant, n'est quasiment jamais séparé (l'idée du huis-clos favorise cela). Quant à Haneke, il est en totale empathie avec ses personnages. Ses fameux plans fixes débordent d'émotion en se resserrant progressivement sur les visages des deux protagonistes. Enfin, cette émotion parvient jusqu'au spectateur, qui ressort émerveillé, mais aussi troublé devant un film à la fois beau et terrible.
    conrad7893
    conrad7893

    298 abonnés 1 679 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 novembre 2013
    j'ai trouvé les 2 acteurs parfaits dans leur rôle,rien à dire de plus , quoi dire de plus
    le film pour ma part m'a paru long par moment, mais je pense que cela est voulu
    ce film nous renvoit à notre image et nous laisse entrevoir la fin de vie, qui est un moment par très joyeux
    sujet encore tabou au cinéma
    de très belles scènes, difficiles parfoir psychologiquement
    HUPPERT très bien et touchante
    Sébastien D
    Sébastien D

    105 abonnés 544 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 janvier 2024
    Très étrange ce film. Je me suis beaucoup ennuyé au début, et ensuite j'étais très mal à l'aise. Le jeu des acteurs a beaucoup changé aussi, je les trouvais extrêmement mauvais au début, et plus le film avance, plus ils sont convaincants. Mais ca amène une gène au vu de l'évolution du film, un voyeurisme presque réel, notamment à cause des scènes qui deviennent de plus en plus dures et violentes. La longueur des scènes, et le manque de musique accentuent le coté réel du film. Du coup, je peux affirmer que les prestations sont respectables et que le sujet ne laisse pas indifférent... Mais je ne suis pas sur que ca me plaise. Et pourtant, c'est ce sentiment qui fait que ce film est réussi.
    Ciemonde
    Ciemonde

    72 abonnés 98 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 décembre 2012
    Michael Haneke vous êtes un salaud.
    Oui. Un pur. Un beau.
    Cependant vous êtes également l'un des plus grands maîtres de cinéma d'aujourd'hui. Un grand merci.
    Si à chacune de vos autres réalisations nous ressentions du dégoût envers tout ce que vous mettiez en scène, répugnance ici, il n'y a pas. Vous avez toujours composé vos symphonies par le biais de sujets terrifiants, votre Amour ne fait pas office d'exception. Bon nombre de critiques furent surprises, déclarant que vous aviez laissé un place reine au sentimentalisme, elles se laissèrent alors aller à verser une larme. Non. Car si les connaisseurs de votre filmographie ont perçu un quelconque relâchement dans votre dureté coutumière, il s'agit bien moins d'une violente chute dans le pathos qu'une peinture amoureuse glaciale et effrayante. Votre mise en scène est (comme toujours) qualifiée de digne, sèche, distante mais ne pourrait s'empêcher de recevoir le titre de brillante.
    Chacun de vos silences raisonnait aux oreilles comme une détonation impétueuse provenant du ciel lui même. Les heures se figèrent, le temps d'une mort, imposant le respect.
    Il serait impossible de ne pas parler de vos deux interprètes, devant lesquels je m'incline au plus profond de mon être. Trintignant à qui la distinction, la voix, la sagesse et le talent ont pleinement contribué à la grandeur du personnage. Riva affaiblie, meurtrie, mourante mais plus belle que jamais.
    Tous ces cruels éléments instaurent une distance entre le spectateur et ce qui se déroule à l'écran. Ce dernier est indécis. Il ne sais pas, ne sais plus, est perdu. Les rares moments où l'émotion survient, sont étranges, insolites et provoquent un état de béatitude ou d'indignation. Un regard dans le vague, une apparition détestable, une parole injustifiée, un gémissement, un cauchemar déserté...
    La peur, la haine, la souffrance, la pitié, l'admiration mais loin des pleurs.
    Vous nous offrez ce que vous avez toujours eu coutume de faire : La vérité. Elle est et sera toujours aussi belle que terrible à entendre. Même atroce, mais votre brio, votre recul et votre finesse nous donnent une magnifique leçon. Nous nous retrouvons face au monde, face aux autres, face à nous même. C'est sur les plumes rances et les fantômes trop vivants que se joue la puissante mélodie du vide.
    Une claque honteuse sur un océan de parchemin vieillissant. Les larmes sèches et absentes d'un autre temps. Un chemin lent et douloureux vers la mort, une torture de tous les instants. Au centre de ces gris évènements, l'amour.
    Un amour malgré les âges. Un amour lié par une promesse. Un amour qui n'a plus de raison d'être. Un amour, une haine.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 327 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 20 novembre 2012
    Un pote m'avait dit : « A quoi ça sert que t'ailles voir "Amour" ? Je sais déjà par avance que tu vas lui mettre zéro ! » A cela j'ai répondu : « Je n'ai jamais mis zéro à un film d'Haneke. » Au moins maintenant deux choses sont sûres : d'une part c'est que mon pote doit bien se marrer en lisant cette critique, et d'autre part c'est que le temps où Haneke était capable de faire des films comme "Benny's video" est clairement révolu. J'ignore encore ce que la critique presse a pu trouver à ce film (même si au fond de moi j'ai déjà ma petite idée) mais je reste interloqué qu'on puisse encenser un film qui, à mes yeux, représente clairement une forme dégénérée de cinéma. Oui, ça parait violent de dire cela d'un film, mais après tout : beaucoup n'hésitent pas à balancer les pires vacheries sur des gros blockbusters sans se justifier une seule seconde, je ne vois donc pas pourquoi de mon côté je me priverais, surtout que contrairement à ces derniers, j'entends de mon côté expliquer mon choix de vocabulaire. Or, le meilleur moyen de se justifier reste encore pour moi d'user d'un exemple clair et limpide pour tous (aucun spoiler, rassurez-vous, je vais prendre une scène qui se trouve dans les 5 premières minutes du film). Scène de dialogue tiré de cet "Amour" : « Qu'est-ce que tu viens de me faire ? – Mais rien ! De quoi tu parles ? – Tu ne te souviens pas de ce que tu as fais ? – Mais non ! Qu'est-ce que j'ai fais ? – Tu ne te souviens vraiment pas de ce que tu as fais ? – Pourquoi cette question ? Qu'ai-je fait ? – Tu ne te souviens vraiment pas ? – Mais non ! De quoi tu parles ? » (etc… etc…) Je ne mens pas. Tous ceux qui sont allé voir le film savent que je n'exagère même pas. Et le pire, c'est que là, vous n'avez pas l'intonation des acteurs qui va avec ! A chaque phrase, on croirait assister à une leçon d'orthophoniste. Qu'un petit couple de petits vieux embourgeoisés se mette à parler comme ça entre eux... bon allez, passe encore... MAIS NON ! Tout le monde parle comme ça dans le film ! La fille, l'ambulancier, le concertiste qui rend visite (oui, il vient faire un interlude musical pour meubler) : toooous ! Le pire, c'est que c'est là ostensiblement un choix de la part d'Haneke ! Cette façon de jouer va avec le reste du film. L'image et le son traduisent une volonté flagrante d'être le plus simpliste et rigide possible dans la forme. Les plans sont immobiles et interminables. La plupart des choses qui s'y passent sont d'ailleurs presque systématiquement hors-champs ; quant à l'espace sonore, il n'est habité que par des dialogues monocordes ! « A quoi bon ? » me diriez-vous ? « Mais c’est pour faire ressentir la déchéance de ces petits vieux ! » semble répondre Haneke ! OK... Soit... Mais seulement voilà, pour moi ce type de démarche, surtout quand elle ne présente AUCUN renouvellement ni AUCUNE dynamique, ça n’entraîne qu'une seule chose à mon sens : l'emmerdement ultime ! Alors oui, je veux bien qu'à deux trois instants, un plan de dix secondes parvient à retranscrire la solitude et le désarroi du couple à l’agonie... Bref, on a environ une à deux minutes cumulées où ce minimalisme traduit quelque de PLUS par rapport à ce qui a été déjà dit plus tôt. Une à deux minutes sur plus de deeeeeeeeeeeeeeeeux heures !!! Le reste n'est que répétition sur répétition ! ...Et pour la presse, ce genre de film ça passe ?!! Mais bien sûr que ça passe ! Et vous savez pourquoi ? Parce que c'est Michael Haneke qui l'a fait ce film ! Il est comme Tim Burton ce mec ! Il peut faire ce qu'il veut maintenant ! Plus c'est gros, plus ça passe ! Si encore il faisait l'effort d'élaborer un univers ou de construire un cheminement empirique, il pourrait se planter, et ça se verrait ! Mais par contre, en ne faisant aucun effort, en faisant du too much ou du minimalisme sec, là on se retrouve avec le niveau zéro de la création donc rien à critiquer, si ce n'est le vide lui-même. Mais comme c'est Haneke, on dit que le vide est un plein entre ses doigts d'artiste et que cet "Amour" n'est qu'une brillante expression d'un cinéma épuré à l’extrême qui n'en transcende que mieux les émotions ! Désolé, mais moi je ne suis pas ce genre de cinéphile là... Si Haneke voulait nous émouvoir sur deux vieux qui décrépissent, il fallait qu'il aille au-delà de deux simples heures consternantes illustrant péniblement la décrépitude des vieux ! Des vieux qui me chagrinent parce qu'ils décrépissent, j'en ai déjà plein tout autour de moi dans le monde réel : je n'ai pas besoin de Michael Haneke pour les voir tels qu'ils sont. Désolé Michael, mais tu ne m'apprends rien en me montrant que les gens vieillissent et que c'est triste : ça je le savais déjà. Par contre, la seule chose que j'ignorais, et que ton "Amour" m'a appris, c'est que toi aussi tu as bien vieilli, et que ton cinéma aussi s'est décrépi depuis "Benny's video". Il serait peut-être temps de penser à la retraite...
    Hastur64
    Hastur64

    222 abonnés 2 289 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 août 2013
    Je pourrais me lancer dans une critique du dernier film de Michael Haneke, mais si l’on se réfère à l’unanimité des critiques, positives, à son sujet, au nombreux prix qu’il a reçu (Oscar, César, BAFTA, Palme d’Or, Golden Globes…), je pense que ce serait un exercice parfaitement superfétatoire et assez convenu. On est là face à un film qui du sujet à l’interprétation en passant par la réalisation tutoie ce qui se fait de mieux dans le cinéma. Alors, il est évident qu’il est quand même un peu exigeant, on n’est pas devant un blockbuster ni devant une comédie et un public un peu jeune ou à la recherche de passe-temps facile pourrait être rebuté devant ce type de cinéma qui fait plus dans la réflexion que dans le divertissement. Mais le cinéma ce n’est pas que du loisir amusant, ça peut aussi parfois être une œuvre profonde sur des thématiques fortes. Alors, si d’emblée le sujet et le réalisateur (pour peu que vous soyez cinéphile et que vous connaissiez son nom) ne vous excitent pas, passez ce petit a priori et lancez vous dans le voyage qu’ils vous proposent sur un sujet qui, qu’on le veuille ou non, nous concernera tous un jour ou l’autre à travers nos proche ou dans notre propre cas. En bref « Amour » est un bijou de délicatesse et de sobriété sur un sujet de société de plus en plus prégnant et sur une thématique universelle et intemporelle : l’amour. Ne vous privez donc pas de découvrir un chef-d’œuvre qui a su fédérer les jurys, les critiques et plus important les spectateurs au-delà des cultures. À voir sans attendre.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    204 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 août 2013
    Aimer les films de Michael Haneke n'est pas facile, et nul ne saurait critiquer celui (ou celle) qui se sentirait manipulé(e) par la froide approche "technique" du grand (eh oui, il faut reconnaître désormais que Haneke est un "grand" du Cinéma !) réalisateur autrichien. "Amour", film justement célébré un peu partout sur la planète, ne transige pas avec les règles habituelles de Haneke, puisque toute émotion, toute sollicitation empathique du spectateur est délibérément exclue du programme, tranchant ainsi avec les systèmes mélodramatiques mis en oeuvre dans 99% du cinéma mondial, sous l'influence - quasi terroriste - de Hollywood. Ici, c'est l'intelligence qui est sollicitée, en l'absence de l'habituelle hémorragie sentimentale qu'un tel sujet (la fin de vie, triviale et sale, et la mort - cruelle - de l'amour qui accompagne forcément la mort de l'être aimé) aurait généré ailleurs : il y a de quoi se sentir ébranlés dans nos habituels réflexes pavolviens, en effet. Oserais-je dire, malgré le gouffre qui sépare ces deux artistes, que j'ai trouvé quelque chose de Bressonien dans le travail de Haneke, cette fois ? La dissociation de l'interprétation à travers un langage libéré des tics "psychologiques" du cinéma-spectacle (même si, au contraire de chez Bresson, ce sont deux acteurs immenses - et non des amateurs - qu'on voit ici au travail...), et la recherche de l'universalité de la "vérité", grâce au dépouillement du traitement scénaristique et esthétique, sont deux aspects forts du film, qui nous lavent les yeux et la tête de tant de boue que nous regardons quotidiennement. Haneke montre dans "Amour" ce qui ne devrait pas être montré (un postulat clairement énoncé par Trintignant dans le film) de la mort qui vient et du corps et de la tête qui lâchent, et pour cela, il reste le cinéaste provocateur, obscène, qui nous torturait avec son "Funny Games". Mais ce qui est vraiment exceptionnel - et infiniment douloureux - dans son travail, c'est qu'il ne nous met jamais à la place de ce couple qui disparaît : il nous place face à notre propre disparition, inévitable.
    Nyns
    Nyns

    214 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 30 avril 2016
    Il n'y a même plus de place sur l'affiche du film étant donné toutes les récompenses qu'il a reçu. Est-ce que ça joue ? Oui forcément un peu. Je suis restée de marbre tout le long, et pourtant je peux au moins figurer dans la catégorie des spectateurs qui ont vu un aïeux très proche souffrir avant de partir, comme quoi ça ne veut absolument rien dire, et je pense que ce film nécessite obligatoirement de l'empathie pour fonctionner tel qu'il se doit. Et moi à part pour le pigeon à la rigueur... Amour ne possède pas beaucoup d'amour justement, si ce n'est clinique, mécanique, et éthique... Si c'est ça l'amour. Ce qui a de beau dans ce film réside dans une histoire de couple qui dure depuis une éternité de façon exclusive, on évince de façon légitime et naturel la progéniture qui de toutes façons n'y comprend rien...  Mais mis à part ça, c'est la torture. Je me rappelle qu'au bout d'une heure et quart je n'avais qu'une hâte c'est que ça se finisse, et oui car ce film ne soulève aucune problématique, même pas le débat sur la fin de vie. Michael Haneke fait l'erreur de nous donner toutes les cartes d'entrée de jeu, ce qui fait que dès le premier quart d'heure passé, on sait déjà exactement comment va se terminer cette histoire. Inutile de dire que ce n'est pas gaie du tout, et les pensées négatives je n'attend pas d'un film qui me les fasse émerger. Bref. Pas une claque du tout car ça coule tellement de source... Et pour finir cette façon si guindée qu'a le couple se s'adresser la parole écarte le spectateur et refroidit l'ensemble. Je ne dis pas que choisir deux bourgeois était maladroit au contraire, cela permet de s'apitoyer sur ce côté que l'argent ne peut de toutes façons plus rien y faire, mais dans les dialogues il y a vraiment de l'abus "excuse moi" toutes les 5 minutes, et puis dans l'ensemble c'est pas assez naturel, le milieu social ne fait pas tout. Les interprétations d'une justesse rare sauvent un peu l'ensemble. Bref, je l'ai vu, c'est fait, et je ne recommande pas.
    Dex et le cinéma
    Dex et le cinéma

    680 abonnés 186 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 7 février 2014
    Une palme d'or complètement incompréhensible. Une mise en scène intéressante, mais une réalisation désespérément froide et fixe. Au lieu de tenter de nous plonger avec virtuosité et lyrisme dans l'histoire d'amour de ce vieux couple, Haneke adopte une caméra fixe. On observe, sans s'attacher à quiconque. Le jeu d'acteur de Jean-Louis Trintignant est très convaincant, mais celui d'Emmanuelle Riva touche au ridicule. Elle surjoue tellement que ça en devient risible. J'ai l'impression de voir la pièce de théâtre d'une école pour enfant de 12 ans. Je ne peut pas nier la beauté de la photographie et une intelligence dans la mise en scène, mais cette immobilité de point de vue me donne l'impression de regarder une télé réalité dans une maison de retraite. Une histoire classique, qui n'a rien d'exceptionnelle. Simplement la fin d'un couple de vieux. Chacun l'a déjà vécu. En conclusion, un tire larme de plus, vide et immobile. Une grande déception, surtout pour une palme d'or.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 28 janvier 2014
    Une grosse merde ce haneke ce faire produire par des français et parés dire non aux césar parce que c'est moins classe que les oscars ce que je comprends parce que les césars c’est vraiment du cirque mais son attitude est bien plus elitiste que ces films de merde
    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 octobre 2012
    Première image du film et le décor est planté, pour celles et ceux qui ne connaitraient pas le sujet. Pendant toute la première partie, les deux principaux protagonistes ne m'ont pas convaincu dans leur façon de "réciter" des dialogues, sans les vivre vraiment. À l'instar de cet appartement déjà vide de toute vie. Autre point négatif, le ton hautain employé vis à vis du concierge et son épouse qui les rend assez détestables. Emmanuelle Riva incarne cette femme malade et rien ne lui est épargné. Les images sont souvent fortes, psychologiquement violentes, et, je le reconnais volontiers, correspondent à peu près à la triste réalité, de semblables fins de vie. C'est au moment où la maladie la prive de paroles, que le seul talent d'Emmanuelle Riva transforme son rôle en César possible, celui de la meilleure actrice. À ses côtés, Jean Louis Trintignant, est étonnant, dans les silences et ses expressions. D'une justesse incroyable dans les gestes, les hésitations, le découragement ou la peur. Mais là où je pensais être submergé par les larmes, je suis resté imperméable à toute forme d'émotion, au plus petit serrement de cœur. La caméra d'Haneke se veut trop réaliste. L'ensemble est trop bien calibré, trop étudié, avec trop de plans fixes sur des objets, des œuvres d'art, sur les couloirs de l'appartement, ou les vues de Paris qui sonnent tellement faux. Et au finish j'ai eu une désagréable sensation d'être pris en otage. http://cinealain.over-blog.com/article-amour-110621479.html
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 mars 2015
    Michael Haneke est un cinéaste habitué aux récompenses mais "Amour" est sans aucun doute son film qui aura rallié à lui le plus de suffrages, mettant quelque peu en sourdine les critiques faites en général au réalisateur par ceux qui ne supportent pas sa froideur clinique et sa vision noire de l'humanité gangrénée par une violence intrinsèque assénée par celui qui n'a pas son pareil pour impliquer un spectateur se sentant souvent pris en otage . "Amour" parle certes de la mort et de la déchéance physique qui souvent l'accompagne mais aussi et surtout de l'amour qui peut unir deux êtres jusqu'au bout de leur vie. On sait tous que la mort est au bout du chemin et souvent elle frappe bien trop tôt à la porte mais dans le cas d'Anne (Emmanuelle Riva) et Georges (Jean-Louis Trintignant) octogénaires raffinés goûtant les arts (anciens professeurs de piano tous les deux), elle arrive à son heure. Deux attitudes possibles face au film. La mort est une chose affreuse que tout le monde veut oublier et Haneke comme toujours un peu voyeur n'est pas obligé de nous rappeler par où chacun d'entre nous va malheureusement passer. La mort est une chose naturelle qui relie l'homme à toutes les autres créatures vivantes mais dans son malheur d'être le seul à connaitre l'issue fatale de la vie il a la chance de connaître l'amour qui amène à partager les souffrances. Anne et Georges ont tout partagé et leur bonheur d'être ensemble est infini et s'est parfaitement adapté au rétrécissement obligé de leur rayon d'action aujourd'hui limité à leur grand appartement haussmannien. Il faut les voir se lire l'un à l'autre les articles de journaux ou se rappeler les moments cocasses de leur vie. Ce sont encore deux jeunes amants qui n'ont rien oublié de ce qui les a enflammés. Il ne faut pas compter sur eux pour qu'on leur vole leurs derniers instants et leur fille (Isabelle Huppert) voulant imposer la voie déculpabilisante et socialement acceptable de la médicalisation devra s'y résoudre. Vu sous ce prisme le film est une véritable ode à la vie qui doit nous faire envisager la fin terrestre sous des auspices moins terrifiants. Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva sont bien sûrs bouleversants, acceptant de montrer leur propre faiblesse à l'écran mais en pleine osmose avec le réalisateur ils ont bien compris que le message à passer était plein d'espoir. "Amour" qui porte donc bien son nom est sans aucun doute le film le plus optimiste d'Haneke qui par extension peut nous montrer la voie à suivre, celle de l'amour, pour enfin accepter notre condition de mortel et rendre la vie sur terre moins violente. spoiler: Il est sans doute dommage qu'à la toute fin le réalisateur qui avait fait jusque là un sans faute se laisse aller à son penchant pour les conclusions paroxystiques avec la scène de l'oreiller qui dénature un peu sa tardive et anachronique reconversion
    . Mais il est dit que l'on ne se refait jamais complètement . On pardonnera donc volontiers à l'auteur d'avoir céder à son péché mignon (pas si mignon que ça en fait).
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