Dans le déroulement de sa carrière à deux vitesses, le trublion Sacha Baron Cohen n’oublie jamais de coopérer avec son acolyte, Larry Charles. Et oui, après Borat et Brüno, voici l’Amiral Général Aladeen, guide suprême d’un état fictionnel nord-africain, en somme, un personnage tout droit inspiré du défunt Colonel Kadhafi, paix ou tourments à son âme, c’est selon. Cohen, donc, dans un élan comique qui lui est tout bonnement propre s’amuse là à balancer des pains non seulement aux dictatures orientales, criminelles et perverses, mais aussi à la mesquinerie de l’occident dit propre, un occident qui ne verra en un abominable tyran qu’une barrière à l’enrichissement pétrolier. Si le contexte est posé, reste à découvrir le comment.
Pour les ahuris, oui, ils ne sont pas nombreux, ne connaissant pas les élucubrations artistiques du britannique le plus inclassable de son époque, la pilule pourrait être fadasse et dure à avaler. Pour les autres, hormis un traitement d’avantage hollywoodien que précédemment, l’on se retrouve à baigner dans le même marais poisseux que précédemment, même si certains d’entre nous y trouve un malin plaisir, de s’y replonger, j’entends. Ici, une ethnie en prend elle aussi pour son grade, quoique le choc des cultures étant moins agressif du fait que Cohen s’attaque là, qu’à une infime partie de la population orientale. En gros, il s’agira de parodier un fait politique d’actualité, les relations entre l’occident et les dictatures orientales à l’heure du printemps arabe.
Nous avons donc Aladeen, héritier des reines d’un pays fictionnel en plein désert. Un dictateur, donc, malhonnête, outrancier, raciste, cruel et j’en passe, se retrouvant à devoir se justifier auprès des nations unies pour l’avéré programme nucléaire que développe sa nation d’opprimés. Ni une ni deux, notre gus se retrouve à New-York, se perdant par le bais d’une supercherie, dans la population de la Grosse Pomme, victime d’un complot visant à la vente du sol pétrolier de son pays aux multinationales occidentales. Cherchant pour tous les moyens à reconquérir son statut, nous suivrons les aventures de notre dégénéré du moment, mêlé à une faction écologique citadine, retrouvant d’anciens opprimés de son pays natal et surtout tombant plus ou moins amoureux. Bref, difficile d’en dire plus, le film étant tellement concis qu’il serait malhonnête d’en rajouter.
En somme, rien de neuf si l’on connaît l’artiste. Certains s’offusqueront de toutes ses vulgarités, d’autres, à l’humour plus évasif, riront à plein poumons. Comme je l’ai dit, hormis un traitement plus hollywoodien que jamais et quelques pieds de nez à notre société du monde libre mais mesquin, le film n’apporte pas autant que l’avait fait Borat en son temps. Quelques bonnes idées, cependant, notamment la retranscription de la BO en version arabe, les multiples caméos, souvent salaces, fallait le faire, et quelques blagues bien trouvées, au détriment d’autres, lourde et pesante. Enfin, un exercice de plus pour le duo Cohen/Charles qui ne s’arrêtera sûrement pas en si bon chemin. 09/20