The Expatriate est un film ma foi classique dans son traitement et même dans son fond, mais qui reste plaisant à regarder, même s’il ne faut l’envisager qu’en simple divertissement de bonne facture.
Niveau casting on appréciera Eckhart dans un rôle qu’il porte avec solidité et sobriété. Il joue un espion réaliste, qui n’en fait pas des tonnes, et c’est une bonne chose pour conserver au film un réalisme et une crédibilité qui le rapproche en effet plus d’un Jason Bourne que dans James Bond. En revanche autour de Eckhart c’est un peu tiède. Liana Liberato est correct, mais son personnage manque de relief, et n’est finalement qu’un prétexte à un déroulement classique. Kurylenko de son côté manque de présence, et souffre, comme un peu trop souvent, d’une certaine fadeur. Pour le reste, rien à signaler de marquant.
Le scénario est convaincant. On a une histoire carrée, pas génialissime mais qui suffit à assurer un film rythmé et à rebondissement. L’action est là, au rendez-vous, le suspens fonctionne, même si le film tant à avoir par trop recours à des facilités scénaristiques. La dernière partie surtout reste bien conventionnelle, après un début finalement intriguant et qui se prêter je crois à mieux.
Visuellement The Expatriate s’appuie surtout sur des décors originaux, avec de belles balades dans Bruxelles et Anvers, que l’on voit finalement peu sur grand écran. Là-dessus rien à redire, cela confère au film une atmosphère particulière, contrebalancé cependant par une photographie très vilaine. Baigné d’une luminosité criarde qui saisit dès le début du film, je n’ai pas compris ce choix. Pourquoi ne pas avoir recouru à des effets naturels plutôt que ce gloubi-boulga vilain au possible ? Quant à la mise en scène, plutôt efficace, elle révèle surtout de bonnes choses dans l’action, s’avérant pour le reste assez conventionnelle. Niveau action justement, celle-çi, comme le reste du film au demeurant privilégie une approche crédible. Donc inutile de s'attendre à des fusillades pétaradantes de toutes parts et à des courses poursuites d'enfer. C'est sobre mais efficace et bien réparti, avec quand même un excellent moment dans un hôpital. Quant à la musique, elle ne laissera guère de souvenirs.
Finalement The Expatriate ressemble à ce que l’on pouvait imaginer au départ. C’est une série B de luxe, qui ne se force pas, et se repose surtout sur ses atouts, supérieurs à la moyenne du genre, pour se démarquer. Si c’est le cas, en revanche rien de majeur ici, le film ne rivalisera pas avec les références du genre. 3.