Un film de possession atypique.
Les films de possession et d'exorcisme ont étés vus, revus et re-revus des dizaines et des dizaines de fois. Il suffit de voir les dernières productions actuelles pour remarquer qu'il s'agit sans doute d'un des sous-genre horrifique les plus choisis de ces dernières années. Afin d'ajouter sa pierre à l'édifice déjà bien garni des films de possession, Ole Bornedal décide de s'attaquer à une histoire pour le moins originale et différentes de ce que l'on a l'habitude de voir dans le genre.
L'histoire prend racine dans une légende commune à la religion juive et qui, à mon souvenir, n'a pas eut le droit à une adaptation cinématographique. Pour construire son histoire, le réalisateur à prit soin de choisir des démons malveillants pour les juifs : les Dibbuks. Ici, le démon se nomme Abesou, un démon femelle qui prend petit à petit possession du corps des âmes pures et innocentes. C'est pourquoi elle aime s'attaquer aux enfants, proie facile et corps pur, quel régal pour un démon n'est-ce pas ? Sur le papier on ne sait pas vraiment à quoi nous avons affaire, mais dans la réalité, ce démon est un véritable parasite. Prenant petit à petit possession du corps d'une fille, le père se rend rapidement compte que quelque chose ne tourne pas rond. Là où l'on espérait des phases de possession dites "classique" avec un démon qui insulte et contorsionne les membres dans tous les sens, on se retrouve face à des moments curieux, pour ne pas dire étrange. Ingénieux, mesquin et un brin violent, ce démon ne se laisse pas faire si facilement. Le schéma du film est, lui aussi, très respectueux des codes traditionnels du film de possession puisque les phases de possession vont crescendo jusqu'à la fameuse (et prévisible) scène d'exorcisme qui ne réserve aucunes surprises. Ce manque de surprise va très vite devenir gênant dans le sens où l'on sait ce qui va se passer à l'avance. Pareil pour le manque d'épouvante et de moment stressants qui, dans un film de possession, peuvent faire la différence.
Côté casting je n'ai, hélas, pas grand chose à dire puisque je ne connais pas les acteurs et que je n'ai pas forcément été emballé par leurs jeux. Jeffrey Dean Morgan campe le rôle du père décidé à sauver sa fille par tous les moyens. Kyra Sedgwick a le rôle de la mère qui cherche elle aussi à protéger sa fille par tous les moyens. Enfin la jeune Natasha Calis dans le rôle de la possédée et qui m'a quand même bluffé dans son rôle car on voit clairement un changement de personnalité au fur et à mesure que le film avance.
La réalisation est digne des productions actuelles. On a le droit à des effets jaillissants qui ont le mérite de surprendre. Les effets spéciaux ainsi que les trucages sont bien réalisés, je pense notamment aux papillons de nuit ainsi qu'à la lente arrivée du démon dans le corps de la jeune fille. Il en va de même pour les musiques qui donnent un ton au film ainsi qu'une dynamique supplémentaires aux évènements narrés.
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Les + : l'histoire, le dibbuk, l'ambiance générale
Les - : les courtes apparitions du démon, manque de frissons
Note : 13 / 20
Possédée est un film intéressant dans la mesure où il propose quelque chose qui diffère des films classiques. Exit les démons catholiques et Belzébuth, désormais nous avons affaire à un Dibbuk, démon malveillant qui s'en prend à des victimes innocentes. La forme change, le fond reste le même, avec des phases de possession qui gagnent en intensité au fur et à mesure du film, une scène d'exorcisme et un final redondant. L'ambiance générale n'est pas très effrayante mais elle a du charme, tout comme ce film qui se démarque par son originalité. Pas le meilleur film de possession, mais un bon moyen de changer de vision sur le genre.